Aux portes de la Bourgogne voici Joigny, jolie cité labellisée Pays d’Art et d’Histoire

Au XIe siècle la cité est un Comté séparé de Sens et limitrophe de la Champagne. Il sera intégré au Royaume de France en 1277 puis tombera sous la férule bourguignonne. Son enceinte est détruite au XVIIIème siècle et s’ouvre sur les quais en ne gardant que la tour de la Prison et la porte Saint Jean. Un atout majeur pour favoriser la prospérité de son port, plus actif désormais que jamais dans le commerce du bois, des passagers et du vin. Le tout acheminé vers Paris. La culture de la vigne à Joigny est attestée dès le XIè siècle et le quartier Saint André en est encore témoin avec ses anciennes maisons typiques de vignerons aux hautes portes de caves. En 1975 le vignoble le plus septentrional a obtenu son AOC appellation “Bourgogne Côte Saint-Jacques“.

Ville sacrée s’il en est, Joigny compta sur ses terres de nombreux ordres religieux, Templiers, Hospitaliers, Capucins ainsi que des chapelles privées.

Saint Vincent de Paul résida à Joigny durant quelques années durant le XVIIe siècle de même que Madeleine-Sophie Barat, fondatrice de la Société du Sacré Cœur de Jésus, béatifiée par le pape Pie X en 1908. Il faut pousser la porte des trois belles églises de la ville car chacune a gardé sa spécificité.

Celle de Saint-André possède une remarquable frise sculptée évoquant sur son portail Renaissance le martyre de Saint-André. Dans cette commune “libre“ depuis1925 est né l’écrivain Marcel Aymé dont l’esprit libre lui aussi a conçu le fameux “Passe-muraille“…

L’église Saint Jean surprend par son étonnante voûte en berceau du XVIe siècle dont les sculptures sont comme “un parterre de broderies dans un jardin“. Observer aussi le très beau tombeau d’Adélaïs de Champagne et ses enfants. Quant à l’église gothique flamboyant Saint-Thibault on y admire entre autres une vierge à l’enfant du XVIe siècle dont le sourire rappelle celui de l’ange de Reims.

Quelques surprises dans le dédale des maisons à pans-de-bois
 
A Joigny le centre médiéval est respecté, restauré et animé dans le lacis des ruelles escarpées. Les plus belles maisons datent de la Renaissance et sont ornées de sculptures. 

On passe devant la maison à colombages du Bailli puis on pousse la porte des petites boutiques de créateurs, artisans et artistes dans la rue Gabriel Cortel, une grimpette piétonne qui va des quais à la vieille ville. A “l’AppArt“, dans un charmant espace à colombages un collectif d’artistes expose photos, céramiques, vêtements cousus main, bijoux et créations en osier. Un peu plus haut à “Juste un Instant“ Serge et Emmanuelle ont créé un univers de fleurs multicolores en papier crépon. Il y a aussi la librairie “Bis Repetita“ de Philippe Baron, un marchand de bulles passionné qui fait du lien social dans sa caverne de BD où on se pose pour feuilleter les albums tout en dégustant un de ses jus de fruits frais aux épices. “Corvus Factory“ est la boutique d’un récupérateur d’objets désuets qu’il détourne de leur fonction pour en faire de nouvelles créations… On n’oublie pas les deux plus belles maisons à pans de bois de la ville : celle de l’arbre de Jessé et sa généalogie sculptée du Christ et la Maison dite du Pilori qui va accueillir l'association des maisons paysannes. Cette dernière aura pour mission la préservation la qualité du bâti dans les zones rurales de la région.