Le monastère royal de Brou, emblème de Bourg-en-Bresse
Monastère de Brou © Franck Paubel
Au pied de ses hautes façades immaculées coiffées de tuiles vernissées, sous la vaste nef menant au jubé richement sculpté, devant les tombeaux royaux et dans la succession des cloîtres on comprend pourquoi ce lieu d’exception a été élu en 2014 “Monument préféré des Français“.
Étroitement lié à la vie de Marguerite d’Autriche, petite-fille de Charles le Téméraire, fille de l’empereur Maximilien Ier de Habsbourg, le monastère à deux pas du centre-ville propose une visite à la fois passionnante et émouvante. Elle se complète de nombreux événements culturels tout au long de l’année ainsi que des très riches collections du musée des Beaux-Arts dont on fête cette année les 100 ans d’installation au cœur du monastère.
Étroitement lié à la vie de Marguerite d’Autriche, petite-fille de Charles le Téméraire, fille de l’empereur Maximilien Ier de Habsbourg, le monastère à deux pas du centre-ville propose une visite à la fois passionnante et émouvante. Elle se complète de nombreux événements culturels tout au long de l’année ainsi que des très riches collections du musée des Beaux-Arts dont on fête cette année les 100 ans d’installation au cœur du monastère.
Portail du Monastère de Brou @ Catherine Gary
Marguerite d’Autriche, une reine au destin hors du commun
Née en 1480 Marguerite est mariée à l’âge de 2 ans au futur roi Charles VII afin de favoriser l’alliance de sa maison avec le royaume de France. Huit ans plus tard la voilà répudiée pour permettre une alliance jugée plus importante par le roi de France. Un second mariage avec don Juan de Castille se solde par la mort prématurée de ce prince à la santé fragile. En 1501 son troisième mariage avec Philibert le Beau de Savoie s’annonce sous de meilleurs auspices les jeunes époux éprouvant l’un pour l’autre de tendres sentiments. Mais la malchance poursuit Marguerite et Philibert décède lors d’un accident de chasse en 1504 à l’âge de 24 ans. Cette fois son cœur se brise et cette jeune femme qui aura été tour à tour reine de France, infante d’Espagne, duchesse de Savoie et régente des Pays-Bas, portera le deuil de son mari jusqu’à son dernier jour faisant ériger à sa mémoire le monastère de Brou qu’elle ne verra pas terminé. Puissante, elle placera néanmoins son neveu Charles Quint à la tête du Saint Empire romain germanique, signera en 1529 la fameuse paix des Dames et défendra la culture et les arts.
3 Choeur de l'église de Brou © Thomas Jorion.
Un chef d’œuvre du gothique flamboyant
A la fois mausolée, palais princier et monastère, la beauté dans le silence de ce lieu empreint de grandeur et de spiritualité vous saisit dès le portail aux voussures sculptées et aux décors floraux symboles de Marguerite. La nef à quatre travées vous immerge dans la blancheur du marbre et de l’albâtre en une succession de chapelles et de hauts piliers tendus vers les voûtes d’ogives aux lignes complexes. Le jubé coiffé d’une balustrade ajourée ornée de végétaux et du monogramme du jeune couple M et P est une pure dentelle de marbre séparant la nef du chœur. Il donne accès au trésor du monastère, les tombeaux royaux, sa vocation première. Celui de Marguerite de Bourbon, mère de Philibert sur la droite, au centre celui de son fils et à gauche le somptueux tombeau de Marguerite d’Autriche près de sa chapelle dont le retable est un autre trésor entièrement sculpté. Le couple est représenté dans sa forme de gisant et dans celle de transi. En haut, de son vivant en habit d’apparat, en bas, mort et humblement vêtu. Tout autour, les vitraux du XVIe siècle, certains entièrement armoriés, apportent couleurs et lumière à cet ensemble exceptionnel.
Double mausolée de Margeurite d'Autriche @ Catherine Gary.
L’étonnante apothicairerie de l’Hôtel-Dieu
Le bâtiment construit en 1782 autour d’un vaste cloître à deux pas du monastère royal de Brou conserve derrière ses murs sévères une très ancienne apothicairerie active jusqu’en 1963. Elle est ouverte aujourd’hui au public et les visites guidées du samedi vous initient aux secrets des remèdes qui se concoctaient jadis dans le calme de ses hautes boiseries de chêne. On pénètre d’abord dans la salle du laboratoire où les sœurs de Saint-Joseph actionnaient alambics et mortiers, récipients en étain, marmites en cuivre, pressoir à vis pour transformer les éléments bruts en sirops, macérations, décoctions, infusions. Dans l’arrière-boutique étaient conservés les graines, fleurs, racines écorces dans les pots de faïence et les boîtes en bois aux étiquettes parfois surprenantes, “sang de bouc“, “corne de cerf“... de quoi nourrir l’imagination. Le tout face à l’alignement de savants ouvrages de pharmacopée. C’est dans la troisième pièce, l’officine, que les remèdes étaient servis aux malades. On y admire la beauté des boiseries pour loger les pots en faïence et leurs élixirs, sirops et pommades.
Apothicairerie de l'Hôtel Dieu @Catherine Gary.
Balade en ville à la découverte du patrimoine
Les autres attraits de la ville se découvrent à pied. Quelques maisons à colombages pour les plus anciens dont la maison Gorrevod qui appartint à un riche drapier et la maison Hugon, toutes deux inscrites aux Monuments historiques. Plus tardifs, quelques hôtels particuliers des XVIIe et XVIIIe siècles aux façades ornées de mascarons et la porte des Jacobins, symbole de la cité financée à l’époque par les drapiers, témoignent de la prospérité de cette cité de passage longtemps vouée au commerce. Le théâtre, scène nationale de style Belle Époque n’est pas sans rappeler l’Opéra Garnier et les bâtiments très modernes du Palais de justice, du Conservatoire de musique ou du Food Hall face à la brasserie de Georges Blanc inscrivent la ville dans le dynamisme et la contemporanéité.
Rues piétonnes Bourg © Pierre Jayet.
Les emblèmes gourmands
Le fleuron de Bresse très choyé ici c’est la volaille. Produit d’exception honoré d’une AOP garantissant par sa bague à la patte sa provenance et le nom de son éleveur, la volaille se décline en quatre façons. Le poulet au plumage blanc, à la chair ferme et savoureuse, la poularde à la chair plus dodue, la dinde et le chapon sur les étals des fêtes de fin d’année. En décembre les Glorieuses de Bresse couronnent ces volailles lors d’un grand concours. Les fameuses quenelles à la semoule de blé dur de la Maison Giraudet sont également un incontournable. Côté fromages ne pas oublier le Comté AOP affiné dans les caves de Revermont et le Bresse bleu à la pâte crémeuse. Et si vous voulez découvrir les vins locaux du Bugey, dirigez-vous vers le village de Revonnas à la La Cuverie chez Aurélien Beyeklian, un vigneron passionné par son métier. Il vous recevra les bras ouverts au cœur de ses vignobles et vous fera goûter les trois couleurs de ses vins pleins de fraîcheur. Il peut aussi vous accueillir pour une nuit ou deux dans l’une de ses jolies cabanes avec au réveil le spectacle des vignes rayant les collines. Un must !
1) Poulet de Bresse à la crème et aux morilles © OTBBD 2) Scratch Restaurant @ Catherine Gary 3) Volaille de Bresse © Arold
Quelques tables aux styles variés
Du fast-food créatif à la brasserie à l’ancienne voici un florilège de bonne adresses gourmandes. A commencer par des délices à manger sans façons au Rod’s coffee, troisième au championnat de France de burger en 2020. Ce petit resto esprit Far West revisite le burger avec de savoureux produits du terroir et en propose une dizaine de recettes à consommer sur place ou emporter. Dans un tout autre esprit, le Scratch Restaurant doté d’une étoile verte au guide Michelin on vous demande de faire confiance à son chef les yeux fermés car ici le menu slowfood accompagné d’une cinquantaine de références en vins est une surprise en 2, 3 ou 4 plats. « Nous proposons des menus uniques pour optimiser chaque produit en limitant les pertes » explique le chef Andréas Baehr. La finesse, la créativité, l’accueil et le prix ne vous décevront pas. Pour la belle tradition gastronomique bressanne, c’est à la Brasserie Le Français qu’il faut aller. Vous y serez accueillis dans un style Belle Époque où les volailles de Bresse sont mises à l’honneur dans le décor et dans les assiettes. Il faut y déguster le fameux poulet de Bresse à la crème et aux morilles et les quenelles à la sauce Nantua. De purs régals !
Pour en savoir plus
1) Vignes de Gravelles © Morgane Monneret 2) Porte des Jacobins Bourg-en-Bresse © Pierre Jayet 3) Les vins de la Cuverie © Morgane Monneret.
Venir à Bourg-en-Bresse
Train direct Paris-Bourg-en-Bresse : 1h50. La gare est à deux pas du centre-ville.
Se renseigner :
Office de tourisme de Bourg-en-Bresse :
6, avenue Alsace-Lorraine
Tél. : 04 74 22 49 40
https://www.bourgenbressedestinations.fr/
Visiter
. Le Monastère royal de Brou
61, boulevard de Brou
Illuminations “Couleurs d’Amour“ : du 7 juillet au 2 septembre.
Festival “A la Folie“ : concerts la nuit tombée dans le deuxième cloître en juillet et août.
Tarif 9,50€ incluant la visite du monastère.
Nombreuses visites thématiques, événements et conférences.
www.monastere-de-brou.fr
. L’apothicairerie
47, boulevard de Brou
Visites chaque samedi après réservation
Tarif : 6€/adulte. 2€/enfants 6-12 ans
www.bourgenbressedestinations.fr
Hégergement et restauration
Dormir :
Hôtel le Griffon d’Or***
Charmant accueil dans un ancien relais de poste en centre-ville.
Grand salon, salle de billard et petit-déjeuner particulièrement raffiné.
10, rue du 4 septembre
www.hotelgriffondor.fr
Se régaler :
. Le Scratch restaurant
2, rue des Fontanettes
https://scratchrestaurant.fr
. Rod’s coffee
8, rue Louise et Paul Pioda
www.rods-coffee.fr
. Brasserie Le Français
7, avenue Alsace-Lorraine
www.brasserielefrancais.com
.La Cuverie chez Aurélien Beyeklian
Revonnas
www.lacuverie-revonnas.com
Hôtel Le Griffon d'or @ D.R.