Culture

Du nouveau dans l’Art urbain de Roubaix à Etretat

Street Art à la Condition Publique, Eloge de la Couleur à la Piscine, nouveau Jardin contemporain en surplomb de la falaise d’Etretat… C’est le moment de prendre l’air !

Par Catherine Gary



Les anciennes halles de Roubaix,10 000 m2 consacrés le siècle dernier aux contrôle, stockage et conditionnement de la laine, réhabilitées à l’occasion de la grande année Lille 2004 Capitale Européenne de la Culture, elles sont devenues un foyer actif, un laboratoire créatif pour toutes les formes d’expression. Copyright O.T. Roubaix

Aujourd'hui l'ancienne pisicine à Roubaix est devenu un lieu de création et un musée. © Musée de Roubaix
La Culture donne un nouveau souffle à Roubaix
 
La fonction initiale de la Condition Publique n’a pas survécu à la désindustrialisation textile dans le quartier ouvrier du Pile tombé en déshérence. Mais les anciennes halles, 10 000 m2 consacrés le siècle dernier aux contrôle, stockage et conditionnement de la laine, sont restées dans leur jus.

Réhabilitées à l’occasion de la grande année Lille 2004 Capitale Européenne de la Culture, elles sont devenues un foyer actif, un laboratoire créatif où toutes les formes d’expression ont désormais leurs mots à dire.

Sous les verrières, des résidences d’artistes, des ateliers de création et d’innovation sociale, des manifestations festives attirent désormais les jeunes générations mais pas qu’elles et c’est ainsi que peu à peu le quartier renaît. Il en est de même à la Piscine de Roubaix qui attire les publics depuis sa réhabilitation en musée le long du grand bassin et des cabines désaffectées.

Exposition Street Generation(s)- 40 ans d’art urbain jusqu’au 18 juin 2017- à Roubaix © Musée de Roubaix

L’exposition “Street Generation(s), 40 ans d’art urbain“ conçue par la commissaire d’expo Magda Danysz donne à réfléchir... © Street Generation(s) O.T. Roubaix
La Condition Publique expose les 40 ans du Street art
 
Né dans la rue à New York autour des années 70 le Street Art a vite essaimé un peu partout dans les villes du monde. Contestataire voire agressif au départ, il a vite fait d’attirer l’œil des galeristes et de se retrouver dans les musées avec une cote qui n’en finit pas de grimper et d’en imposer au marché de l’art. D’où l’ambiguïté de ce langage pictural qui caracole sur les friches industrielles, sur les murs à l’abandon ou non, sur les supports inaccessibles. Manifestant un refus du système capitaliste il a commencé d’œuvrer dans les quartiers déshérités. Aujourd’hui, fini le catimini, le Street art a gagné ses lettres de noblesse et loin d’être banni il est sollicité ! Un succès qui peut interroger les puristes car le voilà récupéré par le système qu’il niait….

L’exposition “Street Generation(s), 40 ans d’art urbain“ conçue par la commissaire d’expo Magda Danysz donne à réfléchir sur la question et permet d’en apprécier l’évolution depuis les balbutiements jusqu’à la profusion des expressions actuelles. Parmi elles Jef Aérosol, Ash, A-One, Bansky, Blek le Rat, Futur, Keith Haring, JR, Ludo, Miss Tic, Quick, Seth, West et bien d’autres déjà célèbres ! Cette exposition met en scène une créativité réalisée souvent dans l’urgence avec des moyens allant de la bombe aérosol aux collages, des graffitis à la peinture sur toile. Chacun se fera une idée du phénomène.

Street Generation(s)- 40 ans d’art urbain
Exposition jusqu’au 18 juin 2017-  Commissariat : Magda Danysz14 Place Faidherbe 59100 - Roubaix
En métro et tram : arrêt Roubaix Eurotéléport
Tarif : 5 et 3 euros

Eloge de la Couleur à la Piscine de Roubaix © La Piscine, Musée d’art et d’industrie André Diligent

A Roubaix et depuis 2001 la piscine municipale Art Déco transformée en musée d’art et d’industrie , renouvelle ses expositions. Des expositions fréquentées par un très large public. © La Piscine, Musée d’art et d’industrie André Diligent
Eloge de la Couleur à la Piscine de Roubaix
 
Une piscine municipale Art Déco transformée en musée d’art et d’industrie il fallait oser ! Le pari est gagné en 2001 avec 250 000 visiteurs qui se relaient chaque année pour admirer la “plus belle piscine de France“ dans sa nouvelle vocation.

Le succès est tel qu’elle s’agrandit pour mieux accueillir les expositions temporaires et la mémoire de Roubaix, cette ancienne cité industrielle. En ce moment, à l’occasion des 40 ans du Centre Pompidou, le musée accueille Eloge de la Couleur, une exposition mettant en avant l’importance du colorisme-conseil, ce métier qui n’a cessé de prendre de l’ampleur dans l’architecture depuis les années 50. Innombrables sont les réalisations de ces pionniers du collorisme afin de modifier la perception de l’espace dans les cités désavantagées et valoriser le cadre de vie des quartiers ouvriers. Avec les villes nouvelles, dans les années 70, le collorisme investit les bâtiments publics, écoles, centres commerciaux comme les murs des immeubles et les anciens bâtiments industriels. Ces types d’interventions sont multiples permettent d’estomper l’importance du bâti ressenti comme difficile, les barres d’immeubles en particulier. Comme celle conçues dès 1956 dans le travail en commun de l’architecte Emile Aillaud et du peintre- coloriste Fabio Rieti à la cité de l’Abreuvoir de Bobigny.

Sont représentées également les interventions de Jacques Fillacier, Georges Patrix, Bernard Lassus, l’atelier Cler et quelques autres afin de modifier de façon heureuse la perception de l’urbain grâce aux jeux  de la couleur. 

La Piscine, Musée d’art et d’industrie André Diligent
23 rue de l’Espérance
59 000 Roubaix
Billet couplé expositions temporaires et permanentes.
5,5 euros/4 euros

www.roubaix-lapiscine.com
 

 

Suspendu sur sa falaise fasse à l'Aiguille, le jardin extraordinaire d’Etretat . © Jardin d'Etretat

La villa Roxelane à Etreat, entourée des jardins fantatisques créés par Alexandre Grivko. © Jardin d'Etretat
Suspendu sur sa falaise, le jardin extraordinaire d’Etretat

C’est d’abord l’histoire d’une comédienne des années 20, Madame Thébaud, séduite lors d’un séjour par ce site isolé au sommet de la falaise juste en face de la fameuse aiguille plantée dans la mer. La vue à l’aube ou au crépuscule y est époustouflante et n’a pas échappé à la palette du peintre Monet.

Illico cette heureuse propriétaire y fait construire une villa, la Roxelane, du nom de la courtisane favorite du sultan Soliman, dont le rôle lui valut un fier succès. Après maints changements de propriétaires, les lieux viennent d’être acquis par le jeune architecte paysagiste, Alexandre Grivko qui rêvait d’y réaliser là un de ces jardins dont il a le secret comme à Moscou, au Maroc en passant par Londres et l’Allemagne. Voilà un économiste qui n’a pas eu peur de virer de bord en s’inscrivant à l’Ecole internationale des designers horticulteurs et fleuristes “Nicole“.

Dans le jardin Avatar des mains expertes ont entrelacé personnages, troncs et racines des arbres. © Jardin d'Etretat


Au jardin des émotions au milieu des buis les figures humaines de l’artiste espagnol Samuel Calcedo. © Jardin d'Etretat
Le jardin accueille déjà de nombre de visiteurs pour 1 heure de balade en aplomb de la falaise et une vue étonnante sur la mer.


Dans le jardin Avatar des mains expertes ont entrelacé personnages, troncs et racines des arbres. Un peu plus loin, les buissons taillés en topiaires simulent le mouvement des vagues.

Les romantiques s’arrêtent volontiers parmi les touffes gigantesques de rhododendrons, de camélias et d’azalées immaculés tandis qu’une surprise les attend au jardin des émotions où les Buxux sempervirens et les Enkianthus japonicas taillés en coquillages accueillent en leur cœur les figures humaines de l’artiste espagnol Samuel Calcedo. Aucune n’étant semblable à l’autre pour un voyage au long d’une belle palette d’émotions humaines.

Le jardin d’Etretat
Avenue Damilaville, 76790
Tél: 02 35 27 05 76
Ouvert toute l'année / Actuellement 10h-19h

www.lesjardinsdetretat.fr


14/05/2017
Catherine Gary




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