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Avec Françoise Livinec, l’art est à bonne école. Celle des filles bien sûr au Huelgoat dans le département du Finistère en Bretagne, mais aussi des garçons à Paris dans sa petite galerie installée au 29 avenue Matignon.
Tout au long de l’année, cette dévoreuse de talents passionnante et passionnée accueille et met en scène dans ses trois espaces d’art, les œuvres d’artistes modernes et contemporains, parmi lesquels : Zuka, Irène et Léon Zack, Pierre Tal-Coat, Paul Sortet, Georges Sabbagh, Maurice Estève, Mathieu Dorval ou encore René Quéré.
Tout au long de l’année, cette dévoreuse de talents passionnante et passionnée accueille et met en scène dans ses trois espaces d’art, les œuvres d’artistes modernes et contemporains, parmi lesquels : Zuka, Irène et Léon Zack, Pierre Tal-Coat, Paul Sortet, Georges Sabbagh, Maurice Estève, Mathieu Dorval ou encore René Quéré.
« Françoise Livinec a inventé un lieu, cette poétique École des filles ouverte sur la forêt. Elle a inventé un temps, ces étés bretons scandés par treize dimanches » Mona Ozouf, extraits de la préface de Pierre qui roule, éditions Françoise Livinec, 2012 (Crédit photos David Raynal)
Le parcours professionnel de Françoise Livinec débute au milieu des années 80 en tant que commissaire-priseur. Puis la vie l’amène à suivre une formation de psychologue tout en étant vendeuse chez un brocanteur aux "Puces" de Saint-Ouen. En 2004, elle quitte définitivement le monde médical pour ouvrir sa première galerie avenue Matignon dans le 8e arrondissement de la capitale. Quatre ans plus tard, elle entreprend, à la stupéfaction générale, d’installer dans le garage de la maison de sa grand-mère dont elle vient d’hériter au Huelgoat une seconde galerie d’art. Contre toute attente, la Maison du lac, c’est son nom, connait d’emblée auprès du public un beau succès artistique et commercial. Françoise Livinec se lance alors un nouveau défi. Plutôt que de réinvestir les bénéfices des tableaux vendus à Paris, elle achète en 2009 à la mairie du Huelgoat l’ancienne école communale des filles. Une nouvelle aventure était née en plein cœur du centre Bretagne.
Objet muséal non identifié
Avec ses chaos granitiques caractéristiques, le Huelgoat est membre de la communauté de communes des Monts d'Arrée ainsi que du parc naturel régional d'Armorique (Crédit photos CRT Bretagne)
Construite en 1910, l’École des filles dans les monts d’Arrée est bientôt réhabilitée en un espace d’art et d’exposition. Le bâtiment de 800 m², véritable « objet muséal non identifié » selon les dires de Françoise Livinec attire chaque année plus de 10 000 visiteurs.
Il surplombe le chaos granitique et la forêt profonde du Huelgoat qui ont tant inspiré les poètes, les écrivains et les peintres de l’école de Pont-Aven. L’association des Amis de l’École des Filles a été fondée dans la foulée en 2010. Elle a pour objectifs d’offrir une lecture transhistorique des œuvres d’hier et d’aujourd’hui, et d’initier des liens avec les institutions culturelles et étrangères poursuivant un objet analogue. Ses activités consistent notamment à organiser des expositions, des conférences, des ateliers pédagogiques et des rencontres avec des auteurs, artistes compositeurs et réalisateurs. L’association apporte également son soutien à la réalisation de publications, et d’une manière générale à toute entreprise tendant à la connaissance de l’art et de la culture auprès du public. En saison, les week-ends sont aussi l’occasion de décloisonner les arts et de créer des temps forts avec le grand public par le biais d’ateliers, de débats, de lectures et de concerts.
Depuis son ouverture il y a cinq ans, l’Ecole des filles s’est fait une place dans le paysage de l’art moderne et contemporain en Bretagne aux côtés du Fonds Hélène et Edouard Leclerc aux Capucins, par sa programmation originale et audacieuse qui casse les codes, mélange les genres et bouscule les habitudes.
Il surplombe le chaos granitique et la forêt profonde du Huelgoat qui ont tant inspiré les poètes, les écrivains et les peintres de l’école de Pont-Aven. L’association des Amis de l’École des Filles a été fondée dans la foulée en 2010. Elle a pour objectifs d’offrir une lecture transhistorique des œuvres d’hier et d’aujourd’hui, et d’initier des liens avec les institutions culturelles et étrangères poursuivant un objet analogue. Ses activités consistent notamment à organiser des expositions, des conférences, des ateliers pédagogiques et des rencontres avec des auteurs, artistes compositeurs et réalisateurs. L’association apporte également son soutien à la réalisation de publications, et d’une manière générale à toute entreprise tendant à la connaissance de l’art et de la culture auprès du public. En saison, les week-ends sont aussi l’occasion de décloisonner les arts et de créer des temps forts avec le grand public par le biais d’ateliers, de débats, de lectures et de concerts.
Depuis son ouverture il y a cinq ans, l’Ecole des filles s’est fait une place dans le paysage de l’art moderne et contemporain en Bretagne aux côtés du Fonds Hélène et Edouard Leclerc aux Capucins, par sa programmation originale et audacieuse qui casse les codes, mélange les genres et bouscule les habitudes.
Aux beaux jours, la Maison du lac, se transforme, quant à elle, en cabinet du collectionneur.
Les visiteurs peuvent ainsi découvrir ce troisième espace d’art composé à la manière d'un cabinet de curiosités, rassemblant des œuvres et des objets de genres et d'époques variés, réunis par un collectionneur fictif. Un lieu singulier et insolite, librement inspiré de la demeure du romancier, aventurier et poète, Victor Segalen, mort dans la forêt du Huelgoat en 1919, dans des circonstances mystérieuses.
Les visiteurs peuvent ainsi découvrir ce troisième espace d’art composé à la manière d'un cabinet de curiosités, rassemblant des œuvres et des objets de genres et d'époques variés, réunis par un collectionneur fictif. Un lieu singulier et insolite, librement inspiré de la demeure du romancier, aventurier et poète, Victor Segalen, mort dans la forêt du Huelgoat en 1919, dans des circonstances mystérieuses.
Un album inédit de Tristan Corbière
Les éditions Françoise Livinec publient un album inédit de 30 feuillets de textes et de peintures créé par le poète Tristan Corbière (1845-1875) à la fin des années 1860. Ce manuscrit, que l’on croyait perdu, a appartenu à Jean Moulin (Crédit photo D.R.).
Toujours à la recherche des chemins de traverse, les éditions Françoise Livinec ont dernièrement publié un album inédit de 30 feuillets de textes et de peintures créé par le poète Tristan Corbière (1845-1875) à la fin des années 1860.
Ce manuscrit, que l’on croyait perdu, a appartenu à Jean Moulin qui avant d’être le héros de la Résistance que nous connaissons, a été le sous-préfet de Châteaulin dans le Finistère et l’ami du poète Quimpérois Max Jacob. Admiré des Surréalistes et d’Ezra Pound, Tristan Corbière était jusqu’ici connu pour son recueil Les Amours jaunes, publié confidentiellement en 1873 et découvert par Verlaine dix ans plus tard. On savait que le poète, qui était également peintre et caricaturiste, avait créé un important album quelques années avant de publier son livre. Jean Moulin, passionné par Corbière dont il voulait écrire une biographie, avait acquis l’album avant que n’éclate la Seconde Guerre mondiale. Mais cette œuvre était considérée comme perdue depuis 1975.
Doctorant en littérature française, Benoît Houzé a enquêté pendant plusieurs mois avant de retrouver la piste de l’album en Écosse, dans la succession d’une amie de Laure Moulin, sœur du résistant. En 140 ans, l’album est passé dans les mains de huit propriétaires différents mais est resté, par miracle, en parfait état.
Ce manuscrit, que l’on croyait perdu, a appartenu à Jean Moulin qui avant d’être le héros de la Résistance que nous connaissons, a été le sous-préfet de Châteaulin dans le Finistère et l’ami du poète Quimpérois Max Jacob. Admiré des Surréalistes et d’Ezra Pound, Tristan Corbière était jusqu’ici connu pour son recueil Les Amours jaunes, publié confidentiellement en 1873 et découvert par Verlaine dix ans plus tard. On savait que le poète, qui était également peintre et caricaturiste, avait créé un important album quelques années avant de publier son livre. Jean Moulin, passionné par Corbière dont il voulait écrire une biographie, avait acquis l’album avant que n’éclate la Seconde Guerre mondiale. Mais cette œuvre était considérée comme perdue depuis 1975.
Doctorant en littérature française, Benoît Houzé a enquêté pendant plusieurs mois avant de retrouver la piste de l’album en Écosse, dans la succession d’une amie de Laure Moulin, sœur du résistant. En 140 ans, l’album est passé dans les mains de huit propriétaires différents mais est resté, par miracle, en parfait état.
Mendiants, pilleurs d’épaves, matelots, douaniers, gendarmes, touristes et commerçants sont représentés avec vitalité et humour.
Dans Roscoff – « Roscoff » écrit à l’envers –, Tristan Corbière décrit et peint ses contemporains de la côte du Finistère. Mendiants, pilleurs d’épaves, matelots, douaniers, gendarmes, touristes et commerçants sont représentés avec vitalité et humour. Corbière multiplie les innovations artistiques et poétiques : son album fait souvent penser à des œuvres d’avant-garde du siècle suivant. L’artiste cherche une nouvelle manière de peindre et d’écrire la Bretagne. Collages, montages, déchirures, œuvres parodiques et marines spectrales confèrent à l’ensemble une étonnante modernité. Sur le plan poétique, Corbière se révèle être, avec cet album, l’un des premiers poètes français à libérer le vers traditionnel ; il supprime parfois la ponctuation, 40 ans avant Guillaume Apollinaire, et tente de retranscrire le parler populaire de sa région.
Ouvert de juin à septembre, les deux espaces du Huelgoat ont la particularité d’attirer un public de néophytes, mais aussi des grands collectionneurs internationaux, des personnalités du monde économique ou politique ou encore des professionnels du monde de l’art. En attendant l’été et la tentation de l’Armorique, rien ne vous empêche d’aller flâner en ce début de printemps précoce du côté de l’avenue Matignon, à la découverte de l’univers pictural et littéraire de Françoise Livinec.
David Raynal
David Raynal
Dans Roscoff – « Roscoff » écrit à l’envers –, Tristan Corbière décrit et peint ses contemporains de la côte du Finistère.
Album Roscoff
Edition de luxe numérotée
450 exemplaires numérotés
format : 28 x 39,5 cm.
Carton à dessin + 30 planches, 27,5 x 39,5 cm + cahier critique
(textes : André Cariou, Benoît Houzé, Jean-Luc Steinmetz et Pierre Tilman).
Prix : 175 euros.
De juin à septembre, l'espace d'art de l'École des Filles réunit en Bretagne des auteurs, artistes, personnalités, par des expositions et des rencontres événementielles avec le public (Crédit photo D.R.)
Les trois espaces :
Galerie Françoise Livinec
29-33 avenue Matignon
75008 Paris
Téléphone :
+33 (0)1.40.07.58.09
Ouverture du lundi au samedi
De 10h à 19h
L'École des filles
25 rue du Pouly
29690 Huelgoat
Ouvert du 22 juin au 22 septembre
Tous les jours de 11h à 19h
Téléphone :
+33 (0)2.98.99.75.41
La Maison du Lac
11, rue du Général De Gaulle
29690 Huelgoat
+33 (0)2.98.99.75.41
Ouvert du 22 juin au 31 août
Tous les jours de 14h à 19h
Téléphone :
+33 (0)2.98.99.75.41
Galerie Françoise Livinec
29-33 avenue Matignon
75008 Paris
Téléphone :
+33 (0)1.40.07.58.09
Ouverture du lundi au samedi
De 10h à 19h
L'École des filles
25 rue du Pouly
29690 Huelgoat
Ouvert du 22 juin au 22 septembre
Tous les jours de 11h à 19h
Téléphone :
+33 (0)2.98.99.75.41
La Maison du Lac
11, rue du Général De Gaulle
29690 Huelgoat
+33 (0)2.98.99.75.41
Ouvert du 22 juin au 31 août
Tous les jours de 14h à 19h
Téléphone :
+33 (0)2.98.99.75.41
La galerie Françoise Livinec presente du 27 au 30 mars 2014 sur le stand E14 du salon Art Paris Art Fair au Grand Palais une exposition consacrée à deux peintres chinois de renommée internationale : Wei Ligang et Yang XiaoJian (Crédit photo David Raynal)