Culture

Glasgow s'enflamme pour le festival Celtic Connections

Depuis plus d’un quart de siècle, le festival Celtic Connections qui se déroule cette année jusqu’au 2 février à Glasgow, est l’un des plus importants rendez-vous artistiques de la ville. Avec plus de 2000 artistes et 300 événements organisés à travers toute la ville, c’est aussi le plus grand rassemblement autour de la musique celtique en Grande-Bretagne. Il coïncide le 25 janvier avec la célébration du Burns supper, durant lequel le poète écossais du 18e siècle Robert Burns est mis à l’honneur. Découverte...

Par David Raynal , Jean-Louis Corgier (Vidéo)



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Créé en 1994, le festival Celtic Connections, rassemble plus de 2000 artistes et organise près de 300 événements à travers toute la ville : concerts et ceilidhs, mais aussi conférences, expositions, ateliers pédagogiques. Avec du rock, du folk, de la musique celtique et du monde, le festival de Glasgow  a su s’imposer au fil du temps comme l’événement musical incontournable du début d’année.  

Le groupe emblématique Capercaillie avec Karen Matheson et Donald shaw dont le nom veut dire coq de buyère. Crédit photo D.R.
Durant trois semaines, de grands noms de la musique célèbrent la culture celte au Glasgow Royal Concert Hall et dans de nombreux espaces publics.




Le festival réunit les meilleurs talents de la musique écossaise à l’image du groupe emblématique Capercaillie dont Donald Shaw, l’actuel directeur artistique du festival fut l’un des membres fondateurs, mais aussi des artistes du monde entier, comme Alan Stivell il y a quelques années pour la Bretagne.


Pendant écossais du Festival Interceltique de Lorient (FIL), des concerts et ateliers (notamment pour les enfants) sont notamment destinés à faire connaître le patrimoine culturel celtique au plus grand nombre.


Il est par exemple possible de s’exercer à jouer à des instruments de musique traditionnelle, cornemuse, tin whistle (flute métallique droite à six trous) ou uilleann pipe (cornemuse irlandaise), ou se familiariser à l’art du conte, exercice si cher à la tradition celtique.

L'ex quartier industriel des docks avec la rivière Clyde à Glasgow a été entièrement réhabilité et accueille désormais des bâtiments et des musées de premier plan. Crédit phot D.R.

le concert d’ouverture présente en première mondiale une nouvelle symphonie orchestrale inspirée de la Déclaration d’Arbroath. Crédit photo D.R.
Concert d’ouverture
 
En 2020, le concert d’ouverture, toujours très apprécié du public présente en première mondiale une nouvelle symphonie orchestrale inspirée de la Déclaration d’Arbroath.

Quelques années après l'insurrection de William Wallace (qui a inspiré Mel Gibson pour le film "Braveheart"), Robert Bruce défait en 1314 à Bannockburn l'armée anglaise et restaure la royauté écossaise. Les chefs de clans, les clercs et les compagnons qui se sont battus à ses côtés et l'ont couronné roi se réunissent six ans plus tard pour signer une déclaration solennelle. Ils y affirment leur fidélité à la nation, mais aussi leur liberté, y compris par rapport au pouvoir royal.  La déclaration porte les sceaux de 38 seigneurs écossais et fut portée au pape à Rome, qui reconnut l'indépendance écossaise.
 
La déclaration d'Arbroath est le fondement philosophique du nationalisme écossais. Le jour de sa proclamation, le 6 avril, est aujourd'hui le Tartan Day, une des fêtes nationales de l'Ecosse.

Composée de six pièces inédites de grands compositeurs écossais, l’œuvre présentée en ouverture du Celtic Connections a été commandée spécialement pour le festival avec le soutien du gouvernement écossais pour marquer le 700e anniversaire de la déclaration d'indépendance écossaise de 1320. Elle sera interprétée par le légendaire Grit Orchestra, et dirigée par le chef d'orchestre et arrangeur Greg Lawson.

Les artistes du festival. Crédit photo D.R. et David Raynal.
Pendant 18 jours et 18 nuits, le festival accueille surtout, une multitude d’artistes de renommée internationale tels que : Nitin Sawhney, Tessa Lark, Phamie Gow & the Royal Scottish National Orchestra, Anaïs Mitchell, Michael McGoldrick, Mànran, RURA, Breabach ou encore Salsa Celtica.

Le Celtic Connections festival se donne également pour mission d'encourager les jeunes talents par le biais de tremplins. Crédit photo D.R.
 
Jeunes talents
 
Rassemblement militant, dans une Ecosse qui en ces temps de Brexit a plus que jamais des velléités d’indépendance, l’éducation est depuis sa création il y a plus d’un quart de siècle, au cœur de ses préoccupations.

A chaque édition, des milliers d'écoliers assistent en matinée à des concerts gratuits et le Celtic Connections se donne également pour mission d'encourager les jeunes talents par le biais de tremplins Young Tradition et New Voices et des concerts, ainsi que par l’organisation du concours Open Stage de Danny Kyle.

Le festival attire aussi des visiteurs du monde entier et fait désormais partie intégrante de la vie culturelle de Glasgow. Le festival encourage activement les liens artistiques et les échanges culturels entre les pays, grâce notamment au soutien de Showcase Scotland. Cette structure chargée de faire la promotion de la scène culturelle écossaise invite pendant le festival environ 200 acteurs de l’industrie musicale venus de 35 pays différents afin de faire connaitre les groupes écossais à l’étranger. Tous les soirs, une fois les concerts terminés, le Celtic Connections Festival Club se poursuit jusqu'au petit matin. Aucun programme n'est annoncé à l'avance, mais le club est réputé pour ses improvisions et ses bœufs endiablés entre musiciens programmés au festival.

Donald Shaw. Crédit photo D.R.
Interview de Donald Shaw le directeur artistique du festival Celtic Connections

L'auteur compositeur et interprête Colin MacIntyre en concert au Celtic Connections 2019. Crédit photo David Raynal.
Quelle est la spécificité du festival Celtic Connections de Glasgow ?
Nous sommes un festival qui promeut la musique écossaise et celle des pays celtes, Bretagne, Galice, pays de Galles, Irlande, par exemple mais nous sommes aussi ouverts sur les cultures du monde. C’est la raison pour laquelle nous accueillons des groupes et des artistes du monde entier, Canada, Portugal, pays d’Europe centrale, Afrique noire, Asie. Nous créons aussi des projets originaux conçus spécialement pour le festival avec des formations et des compositeurs de musique électronique, de jazz, ou des orchestres symphoniques.

Depuis que vous êtes à la tête du festival notez-vous des évolutions ?
Au départ, nous étions naturellement focalisés sur la musique écossaise et désormais nous embrassons toutes les formes d’expressions musicales qui ont du sens et qui sont ancrées dans une identité ou une culture particulière. Cela nous permet de confronter notre musique à celle du monde entier en créant toutes sortes de formations et de spectacles en duo, trio et bien plus encore…La second point est que nous laissons une liberté totale aux musiciens. Ils présentent réellement ce qu’ils veulent, sans contingences commerciales.

Publicité ayant pour thème le poète Robert Burns. Crédit photo David Raynal.
Quelle est la place de la musique traditionnelle en Ecosse ?
La musique traditionnelle est très populaire un peu partout en Ecosse. Il y a maintenant beaucoup de jeunes qui pratiquent et même revisitent notre musique dans des styles très variés. A cet égard, nous assistons à une véritable renaissance de la musique écossaise. Il existe de nombreuses écoles où vous pouvez apprendre la musique ou le chant gaélique. C’est important, parce que si un pays a une pratique musicale bien vivante, c’est un bon vecteur pour mieux comprendre comment il pense et fonctionne dans la vie de tous les jours. 

Est-il important que le festival coïncide avec la Burns Night qui célèbre la naissance du poète et du barde écossais ?
Pas nécessairement. La vraie raison pour organiser le festival en janvier est que beaucoup d’événements culturels ont déjà lieu l'été en Ecosse. C’est aussi un moment de tranquillité pour de nombreux musiciens, ce qui les rend plus disponibles pour entreprendre des projets originaux. Mais bien sûr, la Burns Night est aussi un événement d’envergure et un symbole fort pour toute la société écossaise. Ce n’était pas seulement un poète mais aussi un défenseur des droits de la nation écossaise, un véritable humaniste et une figure de premier ordre pour nous.

Tous les soirs, une fois les concerts terminés, le Celtic Connections Festival Club se poursuit jusqu'au petit matin. Aucun programme n'est annoncé à l'avance, mais le club est réputé pour ses improvisions et ses bœufs endiablés entre musiciens programmés au festival. Crédit photo D.R.
Le festival est-il un bon outil pour promouvoir tout au long de l’année la musique écossaise ?   
 

Nous avons mis en place, grâce la notoriété du festival, un programme d’éducation musical à l’année pour les jeunes. Les musiciens du festival vont à l’école et donnent des cours aux enfants. Nous produisons aussi des concerts et participons à d’autres festivals tout au long de l’année. Le festival Celtic Connections est devenu une référence importante, presque une marque et c’est plutôt bon signe pour l’avenir…   

Dégustation de whisky à la distillerie d'Oban. Crédit photo David Raynal.

Pendant 18 jours et 18 nuits des groupes de styles très différents se succèdent dans la ville. Crédit photo David Raynal.
Plus d'infos
sur Celtic Connection de Glasgow :

https://www.celticconnections.com
sur la ville de Glasgow :
https://peoplemakeglasgow.com
Où dormir ?
Ibis Styles West
116 Waterloo St, Glasgow G2 7DN
Tél : +441414284477
Courriel : HB1C4-RE@accor.com
Pour tous les fans de musique et de rock. Les murs sont ornés des noms des stars qui ont fait les nuits légendaires de la ville, Texas, Travis, Belle and Sebastian and Primal Scream. La décoration du lobby décline ce thème et des concerts de musique live peuvent y être organisés.
Où passer la Burns Night le 25 janvier ?
Marshanta
26 Bell Street, Glasgow, G1 1LG
Tél : 0141 552 9900
Courriel : info@mharsanta.co.uk
Dans une ambiance feutrée et typiquement écossaise, vivez avec la clientèle locale la Burns Night, l’équivalent de la fête nationale écossaise, avec un menu typique (bouillon écossais, panse de brebis farcie, rouleaux d’aubergine, lentilles, navets, saumon fumé, tourte avec de la viande de bœuf Angus, gâteau au fromage et pouding au caramel), l’adresse au haggis, les joueurs de cornemuse et la musique traditionnelle.  Le tout pour moins de 30 livres.

Le street art est rès réputé à Glasgow, ici pour une marque de bière. Crédit photo David Raynal.
Où manger ?

The Gannet
155 Argyle Street, Finnieston, G3 8TB
Tél : 01412042081
bookings@thegannetgla.com

www.thegannetgla.com
Vivez une véritable expérience gastronomique au Gannet (le fou de bassan en gaélique) ! Le Gannet est un restaurant maintes fois primé tenu par Séverine une française enthousiaste et dynamique installée au Royaume-Uni depuis de nombreuses années. Des produits écossais d’exception, agrémentés d’une merveilleuse carte des vins du monde dans un cadre élégant et décontracté. 

Où boire un Whisky ?

Pot Still 154 Hope St, Glasgow G2 2TH

http://thepotstill.co.uk
Une institution à Glasgow pour ce pub établit en 1867 ! Plus de 700 références de Whisky issus des quatre coins de la planète, à commencer par l’Ecosse bien sûr…

Y aller
En avion, Paris-Glasgow (1h45) avec EasyJet.
 

 


20/01/2020
David Raynal




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