Île de Noirmoutier - Authentique et discrète.

Jusqu’alors c’était le passage du Gois qu’il fallait emprunter, une chaussée submersible de presque 5km utilisable 3 heures durant à chaque basse mer.  Encore fallait-il être prudent, entre flaques d’eau, chaussée glissante avec ses pavés, et marée montante pouvant piéger les automobiles intrépides au beau milieu du gué.

D’où les refuges installés le long du parcours, repères de la route en courbe et points de sauvetage des naufragés de la route, du Gois, devrait-on dire. Unique au monde ce passage praticable uniquement à basse mer, où la légende dit qu'on peut voir la mer remonter tel un cheval au galop. Il s’agirait plutôt d’un cheval au trot, soit à la vitesse de 7km/h environ.  

Pas tout à fait vrai donc, mais pas totalement faux non plus, car on peut vite se faire surprendre sur le fameux passage du Gois. 

En effet, au beau milieu de la route submersible, le passage est en son point le plus bas, ainsi  l’Océan remonte depuis la Baie de Bourgneuf et le Goulet de Fromentine, pouvant encercler bien vite n’importe quel usager.  Ce courant en baie de Bourgneuf a pour doux nom « le Fain » ;

Depuis la mise en service du Pont entre la Pointe de Notre Dame de Monts (continent) et la Pointe de la Fosse (pointe sud de l’île), les Noirmoutrins ont vu leur mobilité changer, et le facilité d’approvisionnement se décupler.



Par la même occasion l’urbanisme a bondi et le nombre de maisons secondaires avait alors explosé. Cependant, la magie de Noirmoutier opère toujours. 

Les maisons sont dans leur immense majorité de taille raisonnable, respectant code couleurs et architecture locale. L’équilibre Nature, Urbanisme, et Monde Rural semble ici fonctionner en une douce harmonie. Le chic existe aussi mais il se fait ici assez discret  voire caché.

Oui Noirmoutier est nonchalante et authentique, des qualités qui plaisent aux réalisateurs du « Septième Art ».

Ainsi Claude Sautet y tourna des scènes entières de « César & Rosalie » ainsi que du film « Garçon ». On peut ajouter aussi « les Vacances du Petit Nicolas » ou encore « Boomerang » et plus récemment « Les Fantômes d’Ismaël », une question de lumière inimitable pour les chefs lumière et autres cadreurs. A cela s'ajoutent  l' accueil des îliens ,une bonne assistance et organisation locales .
 

Indépendamment du cinéma, si l’on devait résumer Noirmoutier sur les cinq doigts de la main, on dirait à coup sûr : De grandes et belles plages offrant de l’espace et de la distanciation (pas partout mais quand même), des maisons Vendéennes inimitables aux couleurs vives et chatoyantes, un climat doux et tempéré avec parfois les quatre saisons dans la même journée, des itinéraires à faire à pied ou à vélo, encore un rien secret, et bien préservés et une foultitude de produits locaux : Coquillages & Crustacés, Sel de Mer et Fleur de Sel, Salicornes et Oignons, Bières made in Noirmoutier, Agneaux des Prés Salés (une activité relancée) et une star incontournable la Bonnotte de Noirmoutier, la pomme de terre primeur, qui tient le haut de l’affiche.

L’allégorie cinématographique étant maintenant toute faite, voilà plus d’un atout qu’un joueur de Bridge aimerait avoir dans son jeu. Noirmoutier, n’est peut-être pas la plus connue des îles du Golfe de Gascogne et reste donc, pour le moment, épargnée du tourisme de masse,  et c’est tant mieux, car elle aime les hôtes discrets et simples.