Gastronomie

L’Auguste, délices d’un chef étoilé pour gourmets éclairés !

Gaël Orieux est un magicien du goût. Il transforme les produits qu’il touche en petites œuvres d’art qu’on déguste dans un cadre contemporain et feutré. Avec en prime un menu complet abordable et hyper raffiné.

Par Catherine Gary



A deux pas de la Tour Eiffel , dans le 7ème arrondissement de Paris,venez découvrir la cuisine très inventive de Gaël Orieux dans son restaurant L' " Auguste " © DR


 

Gaël Orieux, le sympathique chef étoilé, officie avec maestria dans son restaurant l' " Auguste ",situé dans le 7ème arrondissement de Paris, en digne dépositaire des secrets observés chez les grands où il a fait ses classes. © DR
L’itinéraire d’un chef très doué
 
Depuis onze ans, les politiques viennent en voisins dans ce restaurant de la rue de Bourgogne, sans compter les people et les gourmets de passage heureux de découvrir dans ce cadre design à l’ambiance feutrée l’excellence des mets.

Gaël Orieux, le sympathique chef étoilé, y officie avec maestria en digne dépositaire des secrets observés chez les grands où il a fait ses classes. Rien ne destinait pourtant ce garçon du Maine et Loire à une telle envolée. Peu porté sur la gastronomie, la bonne chère n’étant pas une tradition familiale, à 18 ans il préférait la plongée en Bretagne, sa région de cœur, heureux de tutoyer les poissons en eaux profondes, au point d’en faire son métier.
 
Il choisit un peu au hasard une formation et pourquoi pas un CAP de cuisinier à l’école Ferrandi… Le hasard faisant bien les choses, une belle aventure commence alors durant ces prospères années 90 où les grands chefs tiennent le haut du pavé. Gaël débute à l’abbaye de Collonges comme apprenti pâtissier chez Bocuse, de quoi prendre dès le départ un peu de galon et croire à sa bonne étoile. Il passe ensuite chez Lucas-Carton, Taillevent et le Georges V :  il a du flair et sait qu’il faut viser haut pour bien faire ses classes… Au Meurice il restera 4 ans, assurant un moment l’intérim du chef, Yannick Alleno, qui, voyant sa détermination, l’aide à préciser son identité.

De gauche à droite : Huîtres creuses « perles noires » Cadoret, poire comices au yuzu et condiments à la diable ; Fines feuilles parfumées à la fève de tonka, mousse à la vanille de Tahiti et crème de Mont-Blanc ; Œuf de poule nacré, oignons nouveaux, aigre-doux de carottes, bianchetta et crumble parmesan; © DR
Une cuisine audacieuse qui porte sa marque
 
Qu’allait-il faire de ces expériences accumulées ? Question cruciale avant d’ouvrir en 2007 son restaurant baptisé Auguste en hommage à Escoffier. Mais on ne s’impose pas en faisant du copié-collé… Il opte pour une cuisine contemporaine, légère et des produits hyper frais tout droit venus de Cancale pour la mer, de Salers et d’ailleurs pour les viandes, volailles et gibiers. Travailler en direct avec les producteurs, un impératif majeur, et tant pis pour les allées de Rungis qu’il n’aime pas beaucoup fréquenter. Classiques revisités mais aussi mélanges audacieux où il n’hésite pas à convier la terre et mer, les épices et les herbes comme pour le succulent Saint-Jacques et foie gras enoki au consommé de crevettes grises, citronnelle et galanga ou le bœuf Simmental, sabayon de yuzu, barigoules et anchois au sel… Son plus grand succès ? Le ris de veau, pralin de cacahouètes caramélisées, pleurotes aux abricots secs et vin du Jura, moelleux à tomber !
 

De gauche à droite : Homard Breton et foie gras de canard, poireaux au naturel, Pulpe de kumquat et pickles de navets ; Agneau de lait « façon pré-salé », jus cerises, tourteaux, riz et petit pois « téléphone »; Mousse au chocolat soufflé. © DR
Le bonheur d’une clientèle privilégiée
 
Se pose aussi la question du quartier pour une adéquation entre gastronomie et clientèle locale. Ambitieux, il opte pour celle des ambassades, des ministères et du Palais Bourbon dans le 7è arrondissement. Un sans fautes car depuis des années les deux salles et leurs 30 couverts ne désemplissent pas matin comme soir. Ne soyez pas surpris d’y déjeuner à proximité d’un politique ou d’un grand nom du Cac 40 tout en vous régalant sans vous ruiner car Gaël est fier d’être le chef étoilé le moins cher de Paris. Une affirmation confirmée par le menu complet à 37 euros, pas plus. Avec dans le choix un rouget de roche, saint jacques, petits légumes herbacés et bouillon iodé "coco, yuzu" en entrée, un quasi de veau, bouillon parfumé au foin, cèpes, poireaux crayon, crête de coq et ravioles en plat principal et des crêpes Suzette à ma façon pour le dessert !

Pour le décor de son restaurant "Auguste" , Gaël Orieux a fait confiance à Eric Douetté et Emile Pineau Valencienne qui ont opté pour un look chic et design privilégiant l’épure, valorisé par l’étonnante création en cascade de cordes réalisée par le plasticien Christian Astuguevieille. © DR
Le bien-être d’une ambiance contemporaine et feutrée
 
Discrétion et distinction, ambiance tamisée… Pour son décor, Gaël Orieux a fait confiance à Eric Douetté et Emile Pineau Valencienne qui ont opté pour un look chic et design privilégiant l’épure. A l’entrée, un claustra éclairé filtre la lumière de l’extérieur et garantit à ce petit univers son air intime et son calme. Le noir et le blanc dans les deux salles est avivé du bleu turquoise des chaises et du jaune de l’étonnante création en cascade de cordes réalisée par le plasticien Christian Astuguevieille. L’esthétique des plats n’oublie pas non plus celle de la vaisselle qui est inspirée du Bristol. . On vous le dit, tout chez Auguste respire la classe et le raffinement !

Logo du restaurant de Gaël Orieux; œuvre du plasticien Christian Astuguevieille; © DR
Auguste
54 rue de Bourgogne
Paris 75007

www.restaurantauguste.fr
Tél. : 01 45 51 61 09





Menu à 37 euros au
déjeuner ,
Etoilé
Michelin depuis février 2007.
Réserver impérativement.
 

 

Dans son restaurant chez Auguste,Gaël Orieux est un magicien du goût. Il transforme les produits qu’il touche en petites œuvres d’art qu’on déguste dans un cadre contemporain et feutré. © DR



30/10/2015
Catherine Gary




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