Reportage

Le Paseo del Arte à Madrid le temps d’un week-end !

Entre la Puerta del Sol et les jardins du Retiro, les trois grands musées Prado, Thyssen Bornemisza et Reina Sofia concentrent les merveilles de l’art international, et de la peinture espagnole en particulier, au cœur de la capitale.

Par Catherine Gary



Les jardins remarquables del Buen Retiro dont les monuments et les fontaines témoignent de la riche histoire du Royaume d’Espagne et méritent qu’on y fasse une balade revigorante au cœur de la capitale (Photo DR)

l’hôtel Villa Real l expose plus de 100 pièces d’art antique à travers ses salons, ses couloirs et même ses chambres. De gauche à droite les vases apuliens dans la salle de restaurant; Salle de travail et antiquités (photos Catherine Gary)
Ambiance culturelle à proximité des grands jardins royaux
Pour vous mettre dans l’ambiance artistique de la capitale, commencez par un verre - ou une chambre, mais c’est plus cher - au bar de l’hôtel Villa Real qui se tient à deux pas des trois grands musées. L’hôtel expose plus de 100 pièces d’art antique à travers ses salons, ses couloirs et même ses chambres ! On n’en croit pas ses yeux en passant devant les mosaïques d’époque romaine et les vases apuliens du début de l’ère chrétienne; le tout provenant d’une des collections privées les plus importantes du pays…Une mise en bouche idéale  à deux pas des grands musées avec, à proximité, les jardins remarquables del Buen Retiro dont les monuments et les fontaines témoignent de la riche histoire du Royaume d’Espagne et méritent qu’on y fasse une balade revigorante au cœur de la capitale.

Au musée du Prado,Plus de 8 000 œuvres d'art sont ici accrochées pour un parcours de chefs d’œuvre de l’art occidental qui va du Moyen Age à la fin du XIXè siècle. De gauche à droite : El tres de Mayo de Goya ; Le Chevalier à la main sur la poitrine du Greco ; Les Ménines de Vélasquez (photos Musée du Prado)
le Paseo del Arte, de musée en musée…

Au musée du Prado, il faut faire des choix, on ne peut prétendre à l’exhaustivité au risque de s’essouffler. Plus de 8 000 œuvres d'art sont ici accrochées pour un parcours de chefs d’œuvre de l’art occidental qui va du Moyen Age à la fin du XIXè siècle. De quoi vous donner le tournis ! C’est pourquoi, il est vivement conseillé de bien préparer sa visite, d’opter pour les salles emblématiques de la peinture espagnole (le musée en possède la plus riche collection au monde), avant de passer visiter les Italiens, les Flamands et les artistes français. Ne dépassez pas la demi-journée, quitte à revenir les jours suivants. Côté maîtres espagnols, ils sont tous là : Ribera, Murillo, Zurbaran. Et surtout Velasquez dont le tableau des Ménines justifie à lui seul le détour. Goya est bien sûr représenté, et dans ses œuvres majeures : la Maja nue, El Tres de Mayo, la Famille de Charles IV, les inquiétantes Peintures noires… De même que Le Greco, autre incontournable : le Chevalier à la main sur la poitrine, l’Adoration des mages… Tous les grands maîtres de la peinture italienne vous immergent ensuite dans leur lumière : Titien, Caravage, Raphaël… Poussez plus loin et voilà Jérôme Bosch, Memling, Brueghel, Dürer pour les Flandres et l’Allemagne…

Au Musée national Centro de Arte Reina Sofia, ouvert en 1990, peinture moderne et contemporaine. De gauche à droite : L'extension du musée Reina Sofia conçue par Jean Nouvel ; Guernica, l'emblème du musée Reina Sofia, déplace les foules ; MarcelBroodthaers dans le département d'art contemporain (Photos Musée national Centro de Arte Reina Sofia)
 Au Musée national Centro de Arte Reina Sofia, ouvert en 1990, c’est la peinture moderne et contemporaine qui vous attend. Cet ancien hôpital de San Carlos, construit fin XVIII è siècle sous Charles III a été ainsi baptisé en l’honneur de Sofia de Grèce, épouse du roi Juan Carlos. Pour les besoins de la cause, une extension plus récente a été commandée à l’architecte français Jean Nouvel qui lui a ainsi donné l’aspect très moderne qui convient à ce grand musée consacré à l’art contemporain. Pour preuve, l’œuvre magistrale de l’américain Roy Lichtenstein qui vous accueille devant l’entrée. A travers l’enfilade des salles défilent les grands noms de la modernité. Les initiateurs de l’art moderne parmi lesquels d’illustres Espagnols : Picasso dont l’immense Guernica occupe à lui seul une salle entière dans laquelle s’agglutinent les touristes comme devant la Joconde au Louvre Dali, Miro, Barcelo, Gargallo, Juan Gris pour les plus connus. Mais aussi les grands artistes que sont Matisse, Calder, Delaunay, Max Ernst, Kandinsky, Fernand Léger, Bacon et bien d’autres qu’il est impossible de tous nommer. A partir de la fin des années 60, les Américains arrivent sur le marché :  Rauschenberg, Andy Warhol, Lichtenstein, Stella, Hopper, Basquiat…

l’extraordinaire Musée Thyssen-Bornemisza allie l’art moderne, ancien et contemporain dans un choix d’œuvres internationales allant du VIIè au XXè siècle. De gauche à droite : Chambre d'hôtel de Edward Hopper au Musée Thyssen-Bornemisza ; Jeune chevalier dans un paysage de Carpaccio (fin XVè siècle) ; Les Vessenote Van Gogh (Photos DR)
Enfin, “last but not the least“, l’extraordinaire Musée Thyssen-Bornemisza allie l’art moderne, ancien et contemporain dans un choix d’œuvres internationales  allant du VIIè au XXè siècle. C’est August Thyssen mais surtout son fils, Heinrich qui constitua cette collection en l’enrichissant d’abord d’œuvres maîtresses des XIV et XVe siècles, de primitifs flamands et de peintures de la Renaissance allemande. Au cours du temps, la collection s’ouvrit aux siècles suivants, allant jusqu’à l’impressionnisme et aux avant-gardes du XXè siècle. Le tout auréolé par le don de 200 œuvres fait par  Carmen, la veuve de Hans Heinrich Thyssen, dans lequel la peinture catalane occupe une place de choix. Au total, ce tour d’horizon que l’on doit à ces collectionneurs passionnés fait du musée un éblouissement permanent pour l’amateur d’art qui peut ainsi se faire une idée de l’intégralité des courants picturaux ayant jalonné l’histoire de l’art européen. Depuis 1993, l’Etat espagnol est devenu propriétaire des lieux.

Les céramiques romaines de L' Hôtel Villa Real Madrid***** (Photo Catherine Gary)
Pratique


Se renseigner

- Office Espagnol du tourisme.
22 rue saint Augustin. 75002 Paris
www.spain.info/fr


Y aller

En avion
- Ibéria propose 15 vols par jour. Prix à partir de 340€ aller-retour
- Low cost Vueling : Prix  à partir de 270€ a/r
 
En train-hôtel

- Elipsos Paris – Madrid à partir de 220€ aller-retour



Dormir
- Hôtel Villa Real Madrid*****. Idéalement situé dans le Triangle d’Art des musées. Un Forfait culturel vous propose l’entrée gratuite dans 40 musées, des réductions sur les loisirs, 1 nuit en chambre supérieure avec petit-déjeuner-buffet. Prix : 195 euros jusqu’en décembre.
www.hotelvillareal.com

Bien manger
- La Bola : un restaurant très traditionnel où l’on déguste l’emblématique Cocido madrileno, un ragoût longuement mijoté très apprécié des madrilènes.
http://labola.es/
 
 
 

Musée national Centro de Arte Reina Sofia, extension réalisée par l'architecte Jean Nouvel (Photo DR)


21/08/2013
Catherine Gary




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