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Monstre sacré, comédien fabuleux, interprète des plus grands rôles, Robert Hirsch est l’honneur du théâtre. La palette infinie de ses interprétations, toujours sur les sommets du répertoire classique ou autre, est le feu d’artifice avec lequel il a fait briller la scène durant ses soixante dernières années.
Le voici une nouvelle fois aux prises avec son public au théâtre Hébertot, après avoir accepté le défi de Florian Zeller, fervent admirateur du comédien pour qui il a écrit la pièce. Robert Hirsch y incarne un vieillard qui pourrait aussi être lui-même. Même âge, même refus obstiné d’arrêter les aiguilles du temps (il cherche sans arrêt sa montre dans la pièce), même obstination à poursuivre intensément sa vie en toute autonomie. Son rôle ? Il est odieux avec la fille qui lui reste, capricieux et pourtant bouleversant dans son refus catégorique d’admettre sa perte de mémoire et d’indépendance…
Face à lui, Isabelle Gelinas, sa fille Anne, tout en sensibilité, attentive à ces caprices et à ces sautes d’humeur,à ces dérapages de l’âge, joue l’impuissance. Le trouble envahit le spectateur malgré une mise en scène faussement sobre dans ses courtes scènes successives. La chronologie ne semble pas respectée et ce à quoi on assiste, est-ce la réalité de l’histoire où la projection des peurs, des fantasmes, des colères, des rejets qui s’incarnent dans le cerveau dérangé du vieil homme ? Car les différents personnages qui entourent le père changent d’identité, de situation aussi. Anne, célibataire, l’informe qu’elle part pour Londres, mais quelques scènes plus loin, elle l’accueille chez elle avec son mari… Il se croit chez lui, il est chez elle et pourtant elle n’est plus à Paris…
En fin de compte, le dernier tableau donne un indice peut-être…Ladislas Chollat, le metteur en scène, lève le voile, un peu, pas plus. « Le texte ouvre les portes de sens possibles, mais ne les ferme jamais complètement », indique-t-il. Au spectateur de chercher lui-même sa propre version dans l’histoire qui lui est contée. Et quel bonheur quand le théâtre arrive à faire de nous les spectateurs actifs de ce qui se joue sur scène !
Le Père au Théâtre Hébertot.
www.theatrehebertot.com
Face à lui, Isabelle Gelinas, sa fille Anne, tout en sensibilité, attentive à ces caprices et à ces sautes d’humeur,à ces dérapages de l’âge, joue l’impuissance. Le trouble envahit le spectateur malgré une mise en scène faussement sobre dans ses courtes scènes successives. La chronologie ne semble pas respectée et ce à quoi on assiste, est-ce la réalité de l’histoire où la projection des peurs, des fantasmes, des colères, des rejets qui s’incarnent dans le cerveau dérangé du vieil homme ? Car les différents personnages qui entourent le père changent d’identité, de situation aussi. Anne, célibataire, l’informe qu’elle part pour Londres, mais quelques scènes plus loin, elle l’accueille chez elle avec son mari… Il se croit chez lui, il est chez elle et pourtant elle n’est plus à Paris…
En fin de compte, le dernier tableau donne un indice peut-être…Ladislas Chollat, le metteur en scène, lève le voile, un peu, pas plus. « Le texte ouvre les portes de sens possibles, mais ne les ferme jamais complètement », indique-t-il. Au spectateur de chercher lui-même sa propre version dans l’histoire qui lui est contée. Et quel bonheur quand le théâtre arrive à faire de nous les spectateurs actifs de ce qui se joue sur scène !
Le Père au Théâtre Hébertot.
www.theatrehebertot.com
Robert Hirsch et Isabelle Gelinas dans le Père de Florian Zeller