Le Piton de la Fournaise une nouvelle fois en ébullition !

L’éruption se déroule, cette fois-ci, sur le flanc Est/Sud-est du volcan, à l'intérieur de l'enclos Fouqué, zone qui entoure le cratère Dolomieu, apparu en 1791.



Dans le secteur des Grandes Pentes, c’est un endroit rêvé pour une observation de ce spectacle pyrotechnique unique depuis la Route des Laves.

Un peu plus loin, la Cité du Volcan à la Plaine des Cafres, dévoile depuis 2014 les secrets de cet immense massif culminant à 2.631 mètres, dont la silhouette est toujours présente, même quand les nuages couronnent sa tête en pleine effervescence… En éruption tous les neuf mois en moyenne, le piton de la Fournaise est l’un des volcans les plus actifs au monde.

Ce colosse, âgé d’environ 500.000 ans, est aussi membre depuis 2010 d’un autre club bien fermé, celui des « Biens naturels inscrits au Patrimoine mondial par l’Unesco », en raison de leur valeur universelle exceptionnelle.

Il partage d'ailleurs ce privilège avec l’autre volcan réunionnais, le Piton des Neiges, ainsi que les cirques et remparts naturels de l’île. Tous appartiennent au Parc national de La Réunion. Une réserve naturelle extraordinaire, dont la fantastique biodiversité est protégée et étudiée tout au long de l’année.

Le Piton de la Fournaise s’impose aujourd’hui comme l’un des atouts touristiques majeurs de la destination.

Ses flancs dantesques et son immense massif qui couvrent près d’un tiers de la surface de l’île, ne sont d’ailleurs pas des champs de lave stériles. Au contraire, la végétation renaît rapidement après le passage de la roche en fusion. Les lichens blanchâtres s’implantent en premier, donnant, par endroits aux versants, une couleur claire, comme aux coulées des Grandes Pentes.

Puis d’autres espèces végétales poussent dans les anfractuosités des sols fertiles : des fougères, des arbustes et, progressivement, la forêt qui reprend ses droits. Mais il ne s’agit pas pour le randonneur de faire un tour complet du Piton de la Fournaise. Un chemin balisé permet d’accéder à un point d’observation tout en haut, côté nord. A perte de vue, les visiteurs dominent un désert lunaire, en écho à la Plaine des Sables, qu’il est possible de traverser pour rejoindre le sommet du piton.

Tous ces paysages, que l’on croirait surgis d’une autre planète, sont inhabités : c’est à l’intérieur de l’enclos et sur les pentes vierges du Sud-Est que se produisent les éruptions et les coulées de lave. Si pour l’instant, il n’existe pas de réel danger pour la population réunionnaise, en 1977, une coulée de lave a traversé la route de la commune de Sainte-Rose et s'est arrêtée sur le seuil de l'église Notre Dame des Laves : un miracle ! A la suite de cet événement, l'observatoire volcanologique a été créé pour surveiller l’activité volcanique et prévoir les éruptions.

L'éruption du 9 novembre 2018 a dernièrement donné naissance à un nouveau cône baptisé "Piton Daniel Honoré", en hommage à l'écrivain réunionnais décédé au mois d'octobre de la même année.

Deux autres nouveaux cônes ont vu le jour lors de la dernière éruption qui a duré du 18 février au 10 mars 2019. Ils ont été nommés "Piton Lo Rwa Kaf" en hommage au célèbre chanteur de Maloya et "Piton Anne Mousse" en l'honneur de la première femme née à La Réunion, le 10 avril 1668, grand-mère de très nombreux Réunionnais. Les éruptions modifient non seulement la morphologie du volcan, mais aussi fondamentalement celle de l’île. Après l’éruption d’avril 2007, 45 hectares de nouvelles terres ont été " gagnées " sur l’eau. A proximité de la localité du Tremblet, les coulées de lave ont atteint l’océan et ont agrandi la superficie de l’île. Par la suite, au large de Saint-Philippe, des espèces jusqu’alors inconnues ont été découvertes. Une preuve supplémentaire de l’incroyable diversité naturelle de La Réunion.  Cette quatrième éruption de l’année 2019 vient faire écho à celles de l’année 2018 qui avaient donné lieu également à quatre éruptions spectaculaires. Lors d'une éruption, l’accès du public à l’enclos Fouqué depuis le sentier du Pas de Bellecombe ou depuis tout autre sentier, ainsi que le poser d’aéronefs dans la zone du volcan, sont interdits jusqu’à nouvel ordre de la préfecture. C’est le cas en ce moment avec le déclenchement de la phase d’alerte 2-2 « éruption en cours dans l’enclos Fouqué » du dispositif Orsec volcan. Cet évènement naturel et exceptionnel met une nouvelle fois l’île intense en lumière : une occasion toujours renouvelée et unique pour la population et les voyageurs d’observer un spectacle à couper le souffle, en toute sécurité, aux abords de l’enclos du volcan.