Pour que la violence des destructions et l’hécatombe des disparus due à la folie des gouvernants restent ancrés dans la mémoire des hommes, l’Association Art & Jardins des Hauts de France et ses partenaires institutionnels et locaux se sont associés dans l’idée de jalonner nécropoles, cimetières militaires et villages détruits, de lieux de paix et de méditation rappelant aux visiteurs ceux qui ont perdu leur vie en ces moments tragiques.
Français, Allemands, Anglais, Gallois, Tchèques, Slovaques, Marocains, Canadiens, Australiens, Néo-Zélandais, Portugais, Ecossais, Italiens, Belges, Irlandais et même Chinois... ils furent 9 millions d’hommes à périr, 18,6 millions en comptant les Alliés et les Empires centraux.
Français, Allemands, Anglais, Gallois, Tchèques, Slovaques, Marocains, Canadiens, Australiens, Néo-Zélandais, Portugais, Ecossais, Italiens, Belges, Irlandais et même Chinois... ils furent 9 millions d’hommes à périr, 18,6 millions en comptant les Alliés et les Empires centraux.
Des paysagistes honorant les morts de leur pays
Un appel à projet a été lancé aux paysagistes et architectes des pays engagés dans le conflit puis les propositions ont été examinées et sélectionnées par un jury. Le processus n’est pas achevé et les dernières créations seront complétées jusqu’en 2026 par une douzaine d’autres jardins. Pour leur entretien des jardiniers municipaux sont accompagnés de jeunes issus de chantiers de réinsertion en vue d’un soutien à l’emploi. Chaque lieu a sa propre identité et s’inspire du site où il est implanté ainsi que de la mémoire à transmettre. Certains sont plus éloquents à certains moments de l’année, l’hiver n’étant pas toujours leur saison préférée. Quand les fleurs ont un rôle particulier à jouer dans l’esthétique d’ensemble, le printemps et l’été sont plutôt recommandés pour les visiter. Mais dans l’ensemble ils transmettent une vraie émotion à ceux qui sont conscients du sens qui leur est donné d’autant que les visites peuvent s’accompagner de celle des nécropoles et des musées à proximité.
Quelques-uns de ces jardins remarquables
Impossible de les citer tous mais dans ce riche ensemble de créativités certains jardins se démarquent par leur environnement ou leur site historique. C’est le cas du Jardin pour la Paix australien, Jardin des Songes créé cette année à Amiens au pied de la citadelle. Un parcours très coloré sur sol couleur brique rappelant les terres rouges du bush australien à travers une végétation de plus en plus dense jusqu’au cœur enserré dans de hautes parois de pins brûlés évoquant la noirceur des tranchées. Le Jardin de la Paix irlandais et nord irlandais, intitulé le Jardin d’Eutychia, est sis à Péronne, une ville qui a longtemps souffert sous les Allemands. Au fond des douves du château de Philippe Auguste où Louis XI fut fait prisonnier par Charles le Téméraire, il est enserré à ciel ouvert entre ces hautes parois de façon très accueillante avec ses tables de pique-nique et ses frondaisons d’arbres fruitiers.
Pour la paix franco-allemande
Le Jardin de la Paix franco-allemand, Jardin du TroisièmeTrain, se déploie à Compiègne sur le site sensible de la Clairière de l’armistice du 11 novembre 1918. Ses sentiers progressent de façon sinueuse dans un sous-bois aux poches jardinées de fleurs vers une longue banquette basse sertie de miroirs où se reflète la lumière du ciel et jusqu’au petit musée avec la réplique du wagon où fut signée l’armistice. Citons aussi le Jardin de la Paix marocain, de Craonne où tant de soldats périrent près du Chemin des Dames. Ce Jardin des Hespérides est fait de carreaux émaillés avec au centre une fontaine et tout autour des terres bosselées rappelant les impacts sanglants. Le Jardin gallois de Thiepval incité à une douce méditation en suivant le lacis dans la forêt d’un long ruban de bois...