L’Histoire est toujours une affaire de confrontations, hélas trop souvent guerrières. Quand ils décident de s’installer en 1534 sur les vestiges de l’ancienne cité inca isolée au cœur des Andes, les conquistadors n’ont pas dérogé à leurs habitudes.
Les expéditions conduites par Fernando Pizarro étaient rarement marquées du sceau de la modération. Protégée par les reliefs, la cuvette où va bientôt s’épanouir San Francisco de Quito, convient à l’un de ses seconds, Sebastian de Belalcazar, parti chercher fortune ailleurs, après les combats menés contre les tribus andines aux côtés du conquérant espagnol. Les lieux ont séduit des peuples andins depuis 2500 ans, des tribus Quitus - d’où le nom de Quito - y vivaient au 5e siècle, avant d’être assimilés par les Caras, et que l’Empire inca, cinquante ans avant l’arrivée des Espagnols, n’y établisse une colonie. Dominée par le volcan Guagua Pichincha toujours actif, Quito, à 2850 mètres d’altitude, renaît alors, sous l’impulsion de Belalcazar, de colons et d’ordres religieux bâtisseurs. En dépit de tremblements de terre fréquents, parfois violents, le centre historique a résisté au temps et s’impose aujourd’hui comme « l’un des plus étendus et les mieux conservés de l’Amérique espagnole », dixit l’Unesco qui l’a déclaré dès 1978 « patrimoine mondial de l’Humanité » pour son architecture coloniale.
Les expéditions conduites par Fernando Pizarro étaient rarement marquées du sceau de la modération. Protégée par les reliefs, la cuvette où va bientôt s’épanouir San Francisco de Quito, convient à l’un de ses seconds, Sebastian de Belalcazar, parti chercher fortune ailleurs, après les combats menés contre les tribus andines aux côtés du conquérant espagnol. Les lieux ont séduit des peuples andins depuis 2500 ans, des tribus Quitus - d’où le nom de Quito - y vivaient au 5e siècle, avant d’être assimilés par les Caras, et que l’Empire inca, cinquante ans avant l’arrivée des Espagnols, n’y établisse une colonie. Dominée par le volcan Guagua Pichincha toujours actif, Quito, à 2850 mètres d’altitude, renaît alors, sous l’impulsion de Belalcazar, de colons et d’ordres religieux bâtisseurs. En dépit de tremblements de terre fréquents, parfois violents, le centre historique a résisté au temps et s’impose aujourd’hui comme « l’un des plus étendus et les mieux conservés de l’Amérique espagnole », dixit l’Unesco qui l’a déclaré dès 1978 « patrimoine mondial de l’Humanité » pour son architecture coloniale.
Equateur Quito Vierge del Panecillo - Dominée par le volcan Guagua Pichincha toujours actif, Quito est perché à 2850 mètres d’altitude © Claude Vautrin.
Le syncrétisme de « l’Ecole de Quito »
Sur la place San Francisco, des maisons coloniales à balcons font face à l’église et au monastère du même nom © Claude Vautrin.
La première émotion naît de l’harmonie qui se dégage de ces espaces dessinés par l’histoire et toujours ouverts à la vie. Sur la place San Francisco, des maisons coloniales à balcons font face à l’église et au monastère du même nom, le plus grand ensemble conventuel des Amériques, édifié de 1550 à 1680. L’étendue n’est en rien démesure. Elle invite à la flânerie, voire la méditation. Hier les peuples autochtones y faisaient leur marché, les Franciscains se promettaient de les évangéliser. Il se dit que, sur la place, un pavé manque, « pour ne pas vendre son âme au diable ». Il se dit aussi que la largeur des escaliers grimpant vers le porche de la basilique obligeait le visiteur à courber l’échine ! Il n’en faut pas moins relever la tête pour découvrir ce savant mélange des décors ornant la façade vénérable : des statues de saints et des soleils inca y sont sculptés. A l’intérieur, des motifs « indigènes » côtoient des iconographies catholiques, expression du métissage et du syncrétisme qui a fait la renommée de « l’école de Quito », dès 1552 jusqu’au XVIIIe siècle. Et dont regorge le centre historique de la capitale de l’Equateur, ses édifices religieux notamment.
La rue des sept croix
Dans l’ancienne rue des Sept croix, l'église de la Compagnie de Jésus fut bâtie au XVIIe par les jésuites © Claude Vautrin.
Aujourd’hui, les burins des tailleurs de pierre et les scies des charpentiers se sont tus, laissant place une rumeur paisible ; des pigeons roucoulent ; des enfants s’en délectent ; une vieille femme propose des fleurs à des passants indolents ; une longue queue s’est formée à l’arrêt du bus qui mènera ses passagers indigents à la Olla comun, la soupe populaire. A deux pas, sur la Garcia Moreno, l’ancienne rue des Sept croix, l’animation s’intensifie. Les marchands ont toujours adulé les temples. Avec ses mille églises, Quito n’y échappe pas, là où se concentrent trois de ses églises majeures et historiques : la première, la Compagnie de Jésus fut bâtie au XVIIe par les jésuites. Fresques, décorations, ornements dorés ou bois sculptés : le baroque respire la créativité latino-américaine. La seconde, l’église El Sagradario (le sanctuaire) fleure bon les effluves de Palo santo, le bois sacré de toujours. La troisième, la Cathédrale métropolitaine illumine la place de l’indépendance, la Plaza Grande ombragée, que se partagent les autres pouvoirs : le Palais présidentiel de Carondelet, le palais archiépiscopal, où, à l’entrée d’un magnifique patio, une mosaïque aligne au sol des vertèbres de vaches, symbole, dit-on, de protection ! - enfin le palais municipal.
Au cœur de la ville coloniale
Equateur Quito Place de l'Indépendance © Claude Vautrin.
Autrefois les Quiténiens profitaient de l’eau d’une source aménagée sur la place, dédiée les jours festifs aux corridas. Désormais un monument célèbre, en son centre, les héros martyrs du 10 août 1809, jour symbole de l’indépendance précoce de l’Equateur qui valut à Quito le surnom de « Lumière de l’Amérique ». Sur de longs bancs de pierre, l’heure est au dialogue entre aînés. La parole circule sans doute sur le temps qu’il fera, l’assassinat, la veille, d’un maire de la province de Pichincha, la pression des narco-trafiquants, ou l’élection incertaine à venir du futur président de la République. La ville bruisse de mille et un mouvements : animations de rue, restaurants, boutiques avenantes arborant des Toquilla, les chapeaux de paille équatoriens, des tissus andins, des peintures naïves, de beaux livres ou des objets artisanaux. La balade se poursuit sans contrainte, sinon l’altitude, jusqu’à la Calle Juan de Dios Morales, mieux connue sous le nom de la Ronda, et ses maisons colorées aux balcons en fer forgé et aux patios mystérieux, typiques du Quito colonial.
Mariscal et Floresta
Un autre quartier mérite à coup sûr l’attention : Floresta, appelé lors de sa fondation en 1917, la Cité-Jardin © Claude Vautrin.
La capitale de l’Equateur n’est pas en manque d’ambiances. A une dizaine de minutes en bus du centre historique, le quartier vivant de La Mariscal abrite un marché d’artisanat andin, plutôt bien fourni, et pour le moins animé. Non loin de là, le parc El Ejido, situé le long de l'avenue Patria dans le quartier d'Itchimbía est le cadre d’expositions artistiques en plein air. Un autre quartier mérite à coup sûr l’attention : Floresta, appelé lors de sa fondation en 1917, la Cité-Jardin. L’environnement est naturel, la touche coloniale, la nourriture excellente et la culture vivante. Des initiatives agrémentent la balade : les boutiques de l’excellent chocolat équatorien, avec visite des ateliers (Paccari ou Républica del Cacao), un cinéma d’art et d’essai Ocho y Medio, et un très original Coffee Shop, Stratto Bodega de Café, l’idée majeure y étant de « vendre du café comme on vent du vin », pour en apprécier les rares variétés et goûts locaux ! L’atmosphère y est aussi pédagogique que conviviale.
Métro et téléphérique
Equateur Quito Calle de La Ronda © Claude Vautrin.
En matière de transports publics, une nouveauté, datant de mars 2023, facilite la découverte de la capitale équatorienne, jusqu’à son cœur historique (station de San Francisco). Une ligne de métro d’une quinzaine de stations traverse en effet la ville du nord au sud. Un plus certain pour cette métropole d’environ trois millions d’habitants, trop souvent engorgée. La géographie, ses canyons et reliefs, ne favorisent pas il est vrai la fluidité. Pour le plaisir, on peut en tout cas s’offrir un panorama sur Quito et ses excroissances urbaines depuis Cruz Loma, à 3 947 m, la station d’arrivée du « telefériQo », après un dénivelé de presque mille mètres, ou depuis la statue de la Vierge sur la colline du Panecillo, la plus haute statue (41 mètres) en aluminium au monde. Une belle occasion de s’ouvrir de nouveaux horizons. Comme l’est, à une cinquantaine de kilomètres, le sanctuaire marial d’El Quinche, visité par le pape François en juillet 2015.
Volcan, fleurs et tresses
Equateur Otavalo Cascade de Peguche © Claude Vautrin.
Plus au nord encore, Otavalo, à environ une centaine de kilomètres de Quito, en est une autre. Alors que le brouillard s’est levé sur des paysages alternant les volcans, dont le puissant Cayembe (5790 mètres d’altitude), les lacs San Pablo et Yahuarcocha, appelé aussi lac rouge ou lac de sang, suite à une bataille entre l’empire Incas et le royaume Caranqui, enfin, plus actuelles, les maraîchages, spécialité de la région, la ville s’offre à vous, réputée pour son marché artisanal, ses montagnes et ses tresses. Celles que portent les hommes, les femmes, leur progéniture. Interdiction aux enfants de moins de 18 ans de se faire couper les cheveux, sans autorisation parentale. La tradition le veut. Elle s’exprime également dans les tissus, chapeaux, lainages, ceintures, hamacs et autres bijoux mis en vente tous les jours que fait la semaine sur la bien nommée place des Ponchos. Otavalo n’est pas que négoce. Une forêt d’eucalyptus abrite à trois kilomètres du centre la beauté naturelle des chutes de Peguche, un site dédié aux ablutions rituelles lors de la Fête du Soleil le 21 juin.
Des hautes-terres d’élevage
Equateur - Pintag Hacienda Pintagro © Claude Vautrin.
Non loin du village agraire de Pintag, à une petite heure au sud-est de Quito, le contraste est saisissant entre les impressionnantes coulées de lave du volcan Sincholagua et les hautes-terres d’élevage verdoyantes de l’Hacienda Pintagro. Sauvage ou à peine domestiquée, la nature est reine là encore. Brebis dûment sélectionnées, taureaux et vaches de combat, chevaux de race locale mêlée de pur-sang arabe bénéficient de l’environnement aux herbes nourricières dans des paysages époustouflants. Le dépaysement est total. En infusion, avec ou sans alcool, une plante naturelle, le Sumfo, atténue, si besoin, le mal d’altitude. La découverte à pied ou à cheval aide à mieux comprendre le soin porté au bien-être du bétail, et le bonheur des hommes dans une nature préservée.
Plus d’infos
Contact
Equateur Travel https://ecuador.travel/fr/ - Site officiel de la promotion internationale du ministère du tourisme de l’Équateur.
Y aller
Vol Paris/Quito via Amsterdam : Air France, KLM ; via Madrid Iberia ; via Madrid et Lima LATAM…
La devise est le Dollar américain. La CB est acceptée dans restaurants, hôtels, boutiques.
Passeport d’une validité d’au moins six mois.
https://www.migracion.gob.ec/requisitos-ingreso-y-salida/
Décalage horaire avec la France, en avance de 7 heures sur l’Equateur.
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Y aller
Vol Paris/Quito via Amsterdam : Air France, KLM ; via Madrid Iberia ; via Madrid et Lima LATAM…
La devise est le Dollar américain. La CB est acceptée dans restaurants, hôtels, boutiques.
Passeport d’une validité d’au moins six mois.
https://www.migracion.gob.ec/requisitos-ingreso-y-salida/
Décalage horaire avec la France, en avance de 7 heures sur l’Equateur.
Equateur Quito Place San Francisco © Claude Vautrin.
Visiter
Quito
Centre historique : place San Francisco, place de l’Indépendance,
La Ronda ou Calle Juan de Dios Morales, rue pittoresque du Quito colonial.
Marché artisanal La Mariscal, Jorge Washington 611, Entre Reina Victoria y Juan León Mera - Tél +593 98 771 8191
Panoramas sur la ville : Vierge de Quito sur la colline du Panecillo dominant la ville. Station Cruz Loma du TelefériQo, Cruz Loma, sur les flancs du volcan Pinchincha.
Quartier Floresta
https://delafloresta.com/la-floresta-un-barrio-cultural/
Chocolat Paccari Casa de Experiencias Floresta, Julio Zaldumbide N24-713 - Tél +593 95 874 9233 - https://chocolatpacari.fr/a-propos-de-pacari . Republica del Cacao, Julio Zaldumbide - Tél +593 98 346 3290 - https://republicadelcacao.com/en/
Mitad del Mundo
Musée Intinan Av. Manuel Córdova Galarza San Antonio de Pichincha - Tél +59322395122 - https://museointinan.com/ 13,5 km de
Quito. A côté du monument Ciudad Mitad del Mundo, à 13,5 km de Quito.
El Quinche
Ville et sanctuaire national marial à 22 km au nord-est de Quito. Basilique Notre-Dame de la Présentation.
Pintag
Village agraire à une trentaine de km au sud-est de Quito. Parc central et son taureau monumental. Hacienda Pintagro.
Otavalo
Marché d’artisanat traditionnel quotidien, Place de los Ponchos, Otavalo. A 98 km au nord-est de Quito (environ 1h30 via l’autoroute)
Cascade de Peguche et sa forêt d’eucalyptus.
Centre historique : place San Francisco, place de l’Indépendance,
La Ronda ou Calle Juan de Dios Morales, rue pittoresque du Quito colonial.
Marché artisanal La Mariscal, Jorge Washington 611, Entre Reina Victoria y Juan León Mera - Tél +593 98 771 8191
Panoramas sur la ville : Vierge de Quito sur la colline du Panecillo dominant la ville. Station Cruz Loma du TelefériQo, Cruz Loma, sur les flancs du volcan Pinchincha.
Quartier Floresta
https://delafloresta.com/la-floresta-un-barrio-cultural/
Chocolat Paccari Casa de Experiencias Floresta, Julio Zaldumbide N24-713 - Tél +593 95 874 9233 - https://chocolatpacari.fr/a-propos-de-pacari . Republica del Cacao, Julio Zaldumbide - Tél +593 98 346 3290 - https://republicadelcacao.com/en/
Mitad del Mundo
Musée Intinan Av. Manuel Córdova Galarza San Antonio de Pichincha - Tél +59322395122 - https://museointinan.com/ 13,5 km de
Quito. A côté du monument Ciudad Mitad del Mundo, à 13,5 km de Quito.
El Quinche
Ville et sanctuaire national marial à 22 km au nord-est de Quito. Basilique Notre-Dame de la Présentation.
Pintag
Village agraire à une trentaine de km au sud-est de Quito. Parc central et son taureau monumental. Hacienda Pintagro.
Otavalo
Marché d’artisanat traditionnel quotidien, Place de los Ponchos, Otavalo. A 98 km au nord-est de Quito (environ 1h30 via l’autoroute)
Cascade de Peguche et sa forêt d’eucalyptus.
Equateur Quito Place de l'Indépendance Cathédrale -Equateur Musée Intinan Mitad del Mundo - Equateur Otavalo - Equateur - Pintag Hacienda Pintagro -Equateur Otavalo Cascade de Peguche © Claude Vautrin.
Se loger et se restaurer
Quito
Restaurant Hasta la Vuelta, Senior, Chili Oe 456 et Venezuela CC Palais de l'Archevêché, 3e étage Quito -Tél +593 98 266 7954 - https://hastalavuelta.com
Lammhaus Grill & Bar Andalucia N24 151 y Francisco Galavis La Floresta Quito – Tél (02) 322-8218 - https://www.lammhaus.com/
La Gloria Restaurante, Valladolid 24-519 Floresta Quito – Tél : +593 99 916 9570 - https://lagloria.com.ec/
Coffee Shop Stratto Bodega de Café - Vizcaya, y E13-18, La Floresta Quito – Tél +593 98 343 2266 - https://strattocafe.com/
Otavalo Restaurant Inty Huasi Calle Salinas Otavalo - Tél + 593 99 212 2880
Dormir
Casa Aliso Hotel Boutique Francisco Salazar E12-137 y Toledo La Floresta Quito - Tél +593 99 846 3952 - https://www.casaaliso.com
Restaurant Hasta la Vuelta, Senior, Chili Oe 456 et Venezuela CC Palais de l'Archevêché, 3e étage Quito -Tél +593 98 266 7954 - https://hastalavuelta.com
Lammhaus Grill & Bar Andalucia N24 151 y Francisco Galavis La Floresta Quito – Tél (02) 322-8218 - https://www.lammhaus.com/
La Gloria Restaurante, Valladolid 24-519 Floresta Quito – Tél : +593 99 916 9570 - https://lagloria.com.ec/
Coffee Shop Stratto Bodega de Café - Vizcaya, y E13-18, La Floresta Quito – Tél +593 98 343 2266 - https://strattocafe.com/
Otavalo Restaurant Inty Huasi Calle Salinas Otavalo - Tél + 593 99 212 2880
Dormir
Casa Aliso Hotel Boutique Francisco Salazar E12-137 y Toledo La Floresta Quito - Tél +593 99 846 3952 - https://www.casaaliso.com
Equateur El Quinche - Equateur Quito Centre Historique - Equateur Otavalo - Equateur Musée Intinan Mitad del Mundo © Claude Vautrin.
En savoir plus sur les Andes, l'Equateur et les Galapagos :
Titicaca Ile de Taquile -Des profondeurs abyssales du lac Titicaca atteignant jusqu’à 274 mètres, naquit en la civilisation inca -Vue de La Paz, du haut du mirador Killi Killi - Equateur El Quinche - Galapagos - Ile Espanola. Au large de l’Equateur, l’archipel volcanique des Galapagos abrite une faune terrestre, aviaire ou marine unique au monde © Claude Vautrin.