Maison sublime
Il y a quarante six ans, le 11 août 1976, un engin de chantier qui travaillait à la réfection du dallage de la cour du Palais de justice de Rouen se coinçait dans un affaissement de terrain et crevait la voûte d'une cave romane. Immédiatement le chef de chantier arrêta les travaux et alerta le service régional de l’archéologie. Des sondages furent effectués
Maison sublime graffiti hébraïque mur sud intérieur @ Giogo/ wikipédia
Deux jour plus tard, un deuxième ouvrage roman de plus grande envergure fut mis au jour.
Les fouilles entreprises permirent de découvrir les vestiges d’un édifice rare parce qu’en pierre ( à cette époque les constructions étaient principalement en bois) et dont la construction avait des similitudes avec l’abbaye romane du XIIe siècle de Saint-Georges de Boscherville non loin de Rouen. Or il s’avéra qu’il s’agissait d’un monument juif, les graffitis hébraïques trouvés sur la pierre attestant de son origine, notamment les caractères « Que cette maison soit sublime (pour l’éternité) », en référence à un verset du Livre des Rois. On la surnomma donc Maison sublime. Les recherches permirent de dater à 1100, juste après la Première Croisade, la construction de cet édifice rectangulaire de 15 mètres sur 10, vraisemblablement haut de trois à quatre étages. On estime ainsi qu’il s’agit du plus ancien monument juif de France sinon d’Europe.
Les fouilles entreprises permirent de découvrir les vestiges d’un édifice rare parce qu’en pierre ( à cette époque les constructions étaient principalement en bois) et dont la construction avait des similitudes avec l’abbaye romane du XIIe siècle de Saint-Georges de Boscherville non loin de Rouen. Or il s’avéra qu’il s’agissait d’un monument juif, les graffitis hébraïques trouvés sur la pierre attestant de son origine, notamment les caractères « Que cette maison soit sublime (pour l’éternité) », en référence à un verset du Livre des Rois. On la surnomma donc Maison sublime. Les recherches permirent de dater à 1100, juste après la Première Croisade, la construction de cet édifice rectangulaire de 15 mètres sur 10, vraisemblablement haut de trois à quatre étages. On estime ainsi qu’il s’agit du plus ancien monument juif de France sinon d’Europe.
Résidence privée, synagogue ou école rabbinique ?
Angle nord-est du monument. @MRN. A.Aubry
Depuis sa découverte, les spécialistes discutent encore l’usage de cette construction : s’agit-il d’une résidence privée, d’une synagogue, d’une école rabbinique.
C’est en tout cas pour cette dernière possibilité que pencha feu Norman Golb de l’Université de Chicago qui par ailleurs étudia la présence des Juifs en Normandie et le rôle majeur de Rouen comme centre religieux et culturel juif au Moyen-âge. Ils seraient arrivés dans la région avec les Romains, et Rouen serait devenu la capitale d’un des trois « royaumes juifs » de l’empire carolingien avec Narbonne et Mayence. Ce sont des juifs de Rouen que Guillaume le Conquérant emmènera avec lui à Londres en 1066 pour fonder une communauté sœur.
C’est en tout cas pour cette dernière possibilité que pencha feu Norman Golb de l’Université de Chicago qui par ailleurs étudia la présence des Juifs en Normandie et le rôle majeur de Rouen comme centre religieux et culturel juif au Moyen-âge. Ils seraient arrivés dans la région avec les Romains, et Rouen serait devenu la capitale d’un des trois « royaumes juifs » de l’empire carolingien avec Narbonne et Mayence. Ce sont des juifs de Rouen que Guillaume le Conquérant emmènera avec lui à Londres en 1066 pour fonder une communauté sœur.
Palais de justice Rouen. La Maison sublime délimitée par les lignes blanches se trouve sous la cour et l'escalier est. .@ A Degon
Un monument historique en grand danger
Entrée sud dans la salle basse. @MRN. A.Aubry ; Maison sublime accès niveau inférieur @Giogo/ wikipédia.
En 1977, Jean Lecanuet, alors maire de Rouen et garde des sceaux, obtint le classement de la Maison sublime comme monument historique et fit en sorte qu’une crypte soit construite pour la rendre accessible au public.
Elle se trouve sous le grand escalier de la Cour d’appel du Palais de justice. En 2001, à l'occasion de la fermeture du lieu pour cause de plan Vigipirate, on se rendit compte de la dégradation du monument due au manque de ventilation et aux remontées de la nappe phréatique.
En 2006, un rapport parlementaire alerta les pouvoirs publics sur son état inquiétant. Le laboratoire de recherche des monuments historiques (LRHM) missionné par le ministère de la culture confirma la présence importante de dépôts salins, le taux très élevé d’humidité, la découverte de bactéries, la dégradation des pierres et la lente disparition des graffitis.
Si en 2009 La DRAC autorisa une réouverture partielle au public. Il n’en demeure pas moins qu’une campagne de restauration était indispensable pour sauver ce patrimoine de l’humanité.
A nouveau fermé, des travaux de sauvegarde furent mis en œuvre entre 2018 et 2021, financés pour moitié par le ministère de la Justice, les collectivités locales, la Fondation de la Shoah, le Crédit agricole : un coût total de 1 million d'euros. Il s'agissait notamment de procéder à une important restauration, poser un système de climatisation pour réguler le taux d'humidité et ainsi préserver les graffitis, réorganiser l'accès au public. La réouverture au public eu lieu le 30 avril dernier. En espérant que les travaux entrepris seront suffisamment efficaces pour barrer la route à l'humidité et sauvegarder ce trésor. Visiter ce lieu c'est faire un saut dans le temps, dans l'histoire de France, tendre la main vers ces graffitis, c'est faire revivre cette communauté.
Elle se trouve sous le grand escalier de la Cour d’appel du Palais de justice. En 2001, à l'occasion de la fermeture du lieu pour cause de plan Vigipirate, on se rendit compte de la dégradation du monument due au manque de ventilation et aux remontées de la nappe phréatique.
En 2006, un rapport parlementaire alerta les pouvoirs publics sur son état inquiétant. Le laboratoire de recherche des monuments historiques (LRHM) missionné par le ministère de la culture confirma la présence importante de dépôts salins, le taux très élevé d’humidité, la découverte de bactéries, la dégradation des pierres et la lente disparition des graffitis.
Si en 2009 La DRAC autorisa une réouverture partielle au public. Il n’en demeure pas moins qu’une campagne de restauration était indispensable pour sauver ce patrimoine de l’humanité.
A nouveau fermé, des travaux de sauvegarde furent mis en œuvre entre 2018 et 2021, financés pour moitié par le ministère de la Justice, les collectivités locales, la Fondation de la Shoah, le Crédit agricole : un coût total de 1 million d'euros. Il s'agissait notamment de procéder à une important restauration, poser un système de climatisation pour réguler le taux d'humidité et ainsi préserver les graffitis, réorganiser l'accès au public. La réouverture au public eu lieu le 30 avril dernier. En espérant que les travaux entrepris seront suffisamment efficaces pour barrer la route à l'humidité et sauvegarder ce trésor. Visiter ce lieu c'est faire un saut dans le temps, dans l'histoire de France, tendre la main vers ces graffitis, c'est faire revivre cette communauté.
Fenêtres dans le mur nord encadrées de colonnettes. @ MRN. A.Aubry
Plus d'infos
Tourelle d'escalier au nord-ouest. @ MRN A.Aubry
Visite :
la Maison sublime, 36, rue aux Juifs se visite uniquement sur réservation :
Le samedi à 10h30 et 14h30
Les mardis et jeudis à 14h30 en période
de vacances scolaires (zone B)
Durée 1heure, tarif : 9 euros, tarif réduit : 7,50 euros.
Jauge très limitée, réservation obligatoire sur
www.visitezlamaisonsublime.fr
ou à l'accueil de l'Historial Jeanne d'Arc rue Saint-Romain.
Pour les personnes intéressées à poursuivre la visite de la ville : informations :
Rouen Normandie Tourisme et Congrès,
25, place de la Cathédrale.
Tel. : 02 32 08 32 40.
http://www.lamaisonsublime.fr/
https://youtu.be/UofF-SjDXkM
la Maison sublime, 36, rue aux Juifs se visite uniquement sur réservation :
Le samedi à 10h30 et 14h30
Les mardis et jeudis à 14h30 en période
de vacances scolaires (zone B)
Durée 1heure, tarif : 9 euros, tarif réduit : 7,50 euros.
Jauge très limitée, réservation obligatoire sur
www.visitezlamaisonsublime.fr
ou à l'accueil de l'Historial Jeanne d'Arc rue Saint-Romain.
Pour les personnes intéressées à poursuivre la visite de la ville : informations :
Rouen Normandie Tourisme et Congrès,
25, place de la Cathédrale.
Tel. : 02 32 08 32 40.
http://www.lamaisonsublime.fr/
https://youtu.be/UofF-SjDXkM