Mandelieu-La Napoule, la Capitale du mimosa est en fleurs !

Sur les dizaines d’hectares de forêt, dans les parcs et les jardins botaniques le mimosa épanouit alors dans le climat doux de la Méditerranée sa splendeur parfumée, couvrant la canopée de ses petites boules enivrantes qui font aussi pendant quelques semaines le bonheur des parfumeurs et des fleuristes.

Si vous l’empruntez par la route vous verrez défiler les plus beaux paysages de la côte comme le long de la corniche entre Sainte-Maxime et Saint Raphaël le spectacle époustouflant des roches sanguines de l’Esterel piquées de jaune d’or plongeant sur la mer.

Dans l’arrière-pays les collines se couvrent de fleurs enivrantes et dorées et la canopée n’est plus qu’un gigantesque bouquet. Si le ciel et le soleil font vibrer les couleurs, les sentiers du massif du Tanneron au cœur de la plus grande forêt de mimosa d’Europe se transforment en une montée au paradis.

A 40 km de Nice et 12 km de Cannes Mandelieu est une étape de charme sur la côte d’Azur.

Tranquille dans sa baie avec un pôle nautique de 5 000 anneaux, second après Marseille, elle n’arbore pas certains aspects bling-bling d’autres ports de plaisance mais ses attraits méritent plus qu’une halte rapide.

En ce moment et jusqu’à fin février aventurez-vous sur les hauteurs de son quartier Capitou dans les senteurs des fleurs d’acacia originaires d’Australie. Le boulevard Jeanne d’Arc vous mène au Vallon de la Vernède et son sentier des Lavandes au cœur d’une nature préservée longeant d’abord une combe où poussent cactus géants, fougères arborescentes et eucalyptus puis qui s’élève dans la splendeur des rameaux dorés ; tout en haut, la vue sur la mer et le port de plaisance vous offrent une autre récompense enchantée.

Chaque année à la mi-février cette Capitale du mimosa fait la fête durant une semaine avec défilés de corsos fleuris, spectacles, pyrotechnies, carnaval des enfants… Mais dans le respect des normes sanitaires, seuls le fleurissement de la ville, l’exposition des chars et quelques réjouissances sans grands attroupements seront proposés…

Dans ce parc ouvert à tous dont les 10 000 m2 ont été offerts à la ville par Emmanuelle de Marande plus de 100 espèces de l’acacia australien poussent ici, chacune avec son nom de baptême botanique.

A vous la comparaison entre les différents feuillage, fleurs, envergure des arbustes. Les panneaux vous accompagnent avec leurs explications passionnantes sur l’histoire naturelle et humaine du mimosa, son implantation locale, son mode de conservation et son exploitation.

On y apprend qu’en 1860 un certain Gilbert Nabonnand introduit l’espèce dans les parages. Elle s’épanouit si vite en jardins et en forêt qu’elle déclenche une vocation florale des pépiniéristes et des exploitants.

Les marchés se développent et dans les années 20 jusqu’à 1 200 tonnes de rameaux sont expédiés un peu partout depuis les gares de Mandelieu et de Cannes. D’autant qu’on a mis au point des techniques de conservation, la poudre Chrystal et le “forçage“, qui permettent de préparer le mimosa pour une conservation plus longue.

A l’embouchure de la Siagne (disons fleuve puisqu’il se jette dans la mer) il est possible de louer un bateau électrique le temps d’une navigation paisible entre les roseaux et les maisons derrière leur ponton avec en toile de fond les sommets enneigés du Mercantour. On passe à proximité du très bel Old Course golf qui fait face aux îles de Lérins entre mer et montagnes.

Ce plus ancien golf de la Côte d’Azur, quatrième plus vieux de France, déploie ses 18 trous dans un parc arboré comptant pas moins de 400 pins parasols centenaires qui sont autant d’ombre pour les joueurs que d’obstacles aériens à leurs lancers de balles. Autre charme des lieux : le passage en bac sur la Siagne entre certains trous.

A défaut de taper dans la balle un délicieux déjeuner ou un thé au Club House de style anglo-normand permet de découvrir ce club prisé par la gentry internationale dès son ouverture en 1891. Il continue de séduire les gourmets qui déjeunent en terrasse sous un autre pin centenaire qu’on a laissé grandir à travers les murs…

On doit l’aspect original du château à un couple d’Américains, Marie et Henri Clews qui en 1918 se prennent de passion pour quelques ruines médiévales alors qu’ils cherchent un lieu de la Côte d’Azur où s’installer.

A partir des deux tours carrées encore sur pied et abandonnées sur la grève ils entreprendront jusqu’en 1937 la construction d’un nouveau château à leur manière. Marie conçoit les plans du parc vert classé aujourd’hui Jardin Remarquable, Henry dessine la nouvelle architecture avec ses arcades et sa terrasse sur la mer. Dans la belle pierre de l’Esterel il sculpte les décors des chapiteaux romans revisités où se mêlent quelques souvenirs de cultures lointaines sur fond de Moyen Age à leur fantaisie. En 1951 Marie crée la “Napoule Art Foundation“ pour la protection, la conservation des lieux et la promotion d’échanges artistiques internationaux. Chaque année depuis 1987 un jury accueille en résidence des plasticiens ou écrivains en leur attribuant une bourse pour financer leur travail. Certaines œuvres sont acquises, comme le Dumbo de Serge Van de Put et animent le charme des jardins qu’il faut aussi visiter.

L’Oasis, propriété du groupe Barbossi et adresse emblématique de Mandelieu, eut aux commandes Louis Outhier triplement étoilé puis les frères Raimbault, doublement étoilés, dans un cadre raffiné où l’art s’accroche aux murs et dans le jardin pour mieux vous faire rêver.

L’établissement vient de changer de braquet en devenant un Salon de thé doublé d’une boutique de créations originales de pâtisserie, de produits traiteur et d’une cave qui offre une sélection hyper qualitative des vignobles français. Pour honorer les senteurs et les parfums du mimosa le chef pâtisser Mathieu Marchand a concocté une Tartelette Mimosa façon cheesecake dans laquelle le parfum envoûtant de la fleur dorée se mêle à celui du chocolat blanc. Ce régal sera disponible à la vente ou en dégustation sur place le temps de la floraison de ces acacias dont Mandelieu est l’heureuse capitale. A quelques pas de là, dans la Villa Logis d’Azur, le même groupe Barbossi expose en accès libre René Crevel, un artiste injustement peu connu malgré sa place majeure dans le mouvement Art déco de l’entre-deux-guerres. On y découvre 83 œuvres qui vont de la peinture, à la sculpture en passant par la céramique et la décoration. A voir !