Napoléon à Sainte-Hélène, l’ultime confinement

La Longwood house, les Briars et le Tombeau de Napoléon sont les principaux sites historiques liés à l’empereur durant son séjour sur l’île du 14 octobre 1815 jusqu’à sa mort le 5 mai 1821.


Battu à Waterloo le 18 juin 1815, Napoléon embarque le 7 août suivant à bord du Northumberland, pour atteindre, après un voyage de près de 2 mois, sa destination finale.  À son arrivée à Sainte-Hélène en octobre 1815, il est installé au pavillon des Briars avant son transfert à Longwood House en décembre.

Située à l’Est de l'île sur une plaine exposée aux vents, à 6 km de la capitale Jamestown, la demeure de Longwood était l’ancienne résidence d'été du Lieutenant-Gouverneur de l'île. Elle deviendra, avec les autres sites napoléoniens de Sainte-Hélène, la propriété du Gouvernement français en 1858. Durant sa captivité, Napoléon et son dernier quarteron de fidèles (Bertrand, Las Cases, Montholon, Gourgaud, Marchand, Saint-Denis) furent placés sous l’autorité zélée du gouverneur de l’île, Sir Hudson Lowe (1769-1844).

Nous savons aujourd’hui par les nombreux écrits et des films comme celui d’Antoine de Caunes, Monsieur N, que le général britannique s’acquitta de sa tâche avec une grande dureté. Pourtant, il ne manqua pas de dire à la mort de l’empereur : « Hé bien, Messieurs, c'était le plus grand ennemi de l'Angleterre et le mien aussi ; mais je lui pardonne tout. À la mort d'un si grand homme, on ne doit éprouver qu'une profonde douleur et de profonds regrets. » S’il est de coutume de dire que certains prisonniers éprouvent parfois de la sympathie pour leur bourreau, il semble bien que ce soit bien l’inverse dans ce cas précis d’espèce…

L’année 2021 commémore le bicentenaire de la mort de Napoléon et il faut très honnêtement admettre que cette année historique ne se déroule pas comme prévu en raison de la persistance de la pandémie.

En effet, les voyages vers Sainte-Hélène sont à ce jour rendus impossibles et les commémorations locales prendront vraisemblablement une tournure virtuelle. Une frustration pour les passionnés de Napoléon qui suscite toujours autant d’intérêt, de curiosité et de fascination dans le monde entier.

Fondée en octobre 2015, la Saint Helena Napoleonic Heritage Ltd (SHNH) a pour but de préserver la mémoire de l'Empereur.

Elle propose aux personnes qui souhaitent lui rendre hommage et commémorer cette date si particulière, de pouvoir déposer pour eux une mini-couronne nominative sur la tombe de Napoléon. Les mini-couronnes peuvent être commandées directement en ligne sur le site de la SHNH.

Paradoxe de l’histoire, l’île très britannique de Sainte-Hélène cultive aujourd’hui sa Napoléon-mania. Elle fut en effet le premier lieu de sépulture de l’empereur des Français avant le rapatriement de son corps en France en 1840. Sa tombe est située dans la Sane Valley, une vallée verdoyante dans laquelle il aimait se promener.

Située dans l’océan Atlantique Sud, à 1 856 km à l'ouest des côtes namibiennes et à 3 286 km à l'est de la ville brésilienne de Recife, Sainte-Hélène, est l’une des îles les plus reculées au monde.

Territoire d’outre-mer toujours rattaché au Royaume-Uni, l’île fut une étape importante sur la route maritime des Indes jusqu’à l’ouverture du canal de Suez.

Eden subtropical, c’est aussi une terre très spectaculaire en termes de contraste. Ce rocher qui tombe à pic dans l’océan à 16° au sud de l’équateur dont les saisons sont pour nous inversées, bénéficie d’un climat méditerranéen tempéré. Une particularité qui peut soumettre l’endroit à des vents alizés froids du Sud qui s’apparentent à notre mistral. Et si les températures sont relativement clémentes toute l’année, des changements de temps brusques et imprévisibles renforcés par l’influence du relief qui culmine avec le Diana’s Peak jusqu’à 800 mètres peuvent bloquer les nuages, créant un brouillard typiquement britannique dont se plaignait tant Napoléon dans ses correspondances. 

Aujourd’hui, la population de cette île d’une superficie de 122 km² sur 10 km de large et 17 km de long est estimée à 4300 habitants. Ce sont des descendants d’européens, de chinois, mais également d’esclaves (principalement de Madagascar et d’Asie). Encaissée entre deux montagnes, Jamestown, la capitale de l'île, toute en longueur au fond d’une vallée étroite, séduit par son ambiance géorgienne « très british ».

L’île de Sainte-Hélène est encore un véritable paradis pour tous les amoureux des astres. Très peu peuplée et dépourvue de pollution lumineuse, l’île offre une visibilité exceptionnelle sur le ciel étoilé de l’hémisphère sud qui permet d’observer quasiment toutes les constellations du ciel.

C’est par exemple l’un des rares endroits au monde où l’on peut observer la Grande Casserole et la Croix du Sud en même temps ! Enfin, les visiteurs peuvent également y admirer les Nuages de Magellan et le centre galactique de la Voie lactée.

Depuis de nombreuses années, Sainte-Hélène a ainsi développé des liens historiques avec d'éminents astronomes et une longue relation avec la Société royale d’astronomie de Londres. Edmond Halley est sans doute le plus célèbre d’entre eux.

Mondialement connu pour avoir calculé l’orbite de la comète portant aujourd’hui son nom, l’astronome anglais est l’autre célébrité de l’île. Il se rendit - de son plein gré-  à Sainte-Hélène en 1676 où il entreprit de cartographier les étoiles de l’hémisphère Sud. En effet, à cette époque, aucune cartographie de ce type n’avait été effectuée. Sainte-Hélène fut choisie car l’île était alors le territoire le plus méridional sous domination britannique. À seulement 20 ans, il débarque donc sur cette île isolée au large de la Namibie et y reste dix-huit mois pour aboutir au catalogage de 341 étoiles de l'hémisphère sud. Le 7 novembre 1677, il devint également le premier astronome à y observer le transit complet de Mercure à travers le disque solaire.

De nos jours, il est possible de se rendre sur le site de l’ancien observatoire d'Edmund Halley, dont une plaque indique l’emplacement : l’endroit offre de plus une très belle vue sur tout le sud-est de Sainte-Hélène.

L’île propose enfin une belle variété de promenades et d’itinéraires au cœur de paysages envoutants invitant à la contemplation et à se replonger dans une époque lointaine.


En 2020, elle a d’ailleurs reçu une certification internationale la Green Flag Trail pour ses 21 randonnées des Post Box Walks ainsi que 11 autres sentiers.  Les Post Box Walks ont été imaginées par le Groupe pour la Conservation de la Nature à Sainte-Hélène (SNCG) et mises en place en 1993. Avec leurs noms pittoresques, ces promenades permettent d’accéder à de très beaux espaces, uniquement accessibles à pied.

Les randonnées les plus simples se trouvent dans le centre luxuriant de Sainte-Hélène. Les marches plus difficiles serpentent, quant à elles, sur la zone côtière, avec des pistes escarpées et étroites.

À la fin de chaque promenade se trouve une boîte aux lettres contenant un tampon à encre et un livre d'or. Une manière originale de conserver un souvenir et de laisser l’empreinte de son passage dans ces lieux uniques au monde. Des côtes accidentées à la géologie saisissante de Sandy Bay, Sainte-Hélène abrite un patrimoine culturel et naturel exceptionnel. Au cours des mois d'été, de janvier à mars, Sainte-Hélène offre l’expérience unique de la rencontre avec les requins baleines.