L’Importance d’être sérieux,pièce d’Oscar Wilde dans la nouvelle traduction de Jean-Marie Besset (Photo LOT)
Ironie du sort ou élégance de dandy ? C’est au bord du gouffre, alors que sa vie est en train de sombrer dans d’interminables procès pour outrages aux mœurs et pour sodomie qu’Oscar Wilde produit sa comédie la plus légère et sans doute la plus brillante. Nulle trace pourtant d’inquiétude ou d’amertume.A y regarder de plus près cependant, transparaît dans le texte comme une dimension cachée, une esquisse en creux de lui-même…
Sur scène, deux amis : l’un, Algernon, double de Wilde, est un élégant citadin de la high society londonienne en quête d’aventures sexuelles à la campagne ; l’autre, Jack, gentleman campagnard, vit avec aisance et de façon oisive, soucieux de jouir librement des plaisirs de la capitale.
Pour ce faire, dans leurs désirs inversement symétriques, tous deux se sont inventé un alter ego, un ami qui nécessite leurs fréquentes absences. Derrière cette complicité, « il y a une ambiguïté entre les deux garçons. Une ambiguïté dans les corps, dans le désir, que j'ai décidé de mettre en scène », précise Gilbert Désveaux. -...
Entrent ensuite en scène deux jeunes femmes qui au contraire partagent l’obsession d’épouser un homme se prénommant Ernest (le nom signifie en anglais sérieux et sincère)… Et pourtant, les voilà qui tombent amoureuses de ces rusés compères, si éloignés de ce qu’elles croient chercher.
Sur scène, deux amis : l’un, Algernon, double de Wilde, est un élégant citadin de la high society londonienne en quête d’aventures sexuelles à la campagne ; l’autre, Jack, gentleman campagnard, vit avec aisance et de façon oisive, soucieux de jouir librement des plaisirs de la capitale.
Pour ce faire, dans leurs désirs inversement symétriques, tous deux se sont inventé un alter ego, un ami qui nécessite leurs fréquentes absences. Derrière cette complicité, « il y a une ambiguïté entre les deux garçons. Une ambiguïté dans les corps, dans le désir, que j'ai décidé de mettre en scène », précise Gilbert Désveaux. -...
Entrent ensuite en scène deux jeunes femmes qui au contraire partagent l’obsession d’épouser un homme se prénommant Ernest (le nom signifie en anglais sérieux et sincère)… Et pourtant, les voilà qui tombent amoureuses de ces rusés compères, si éloignés de ce qu’elles croient chercher.
Claude Aufaure, éblouissant (photo LOT)
Commence alors un jeu de quiproquos où fusent les traits d’esprit. Un vrai bonheur du texte, une envolée joyeuse. L’humour étincelle côté masculin, tandis que, société victorienne oblige, les papillonnantes jeunes filles n’ont pas la dextérité de leurs brillants partenaires. Mais leur attrait pour des garçons aussi peu recommandables témoigne néanmoins d’un certain esprit frondeur. Une qualité et une audace pour l’époque que la représentante des traditions, Lady Bracknell, sévère et sélective mère de l’une d’entre elles, s’empresse de contrarier.
Saluons ici chaleureusement Claude Aufaure, éblouissant, que Gilbert Désveaux a glissé dans le rôle de cette femme imposante qui porte la robe de façon impérieuse et joue les gorgones à ravir : une révélation ! On le retrouve ensuite dans le rôle masculin du réconciliateur final. Car ici, comme dans toute comédie, tout finit par des chansons !
Un mot du décor : selon les vœux de metteur en scène, la note reste classique, représentative du style victorien : les relations entre les personnages s’inscrivent ainsi dans leur époque, celle de Wilde. Gilbert Désveaux a très justement considéré que transposées aujourd’hui, ces relations perdraient une partie de leur pertinence. Un grand bravo enfin au quatuor de comédiens, avec mention spéciale pour Arnaud Denis en Algernon et Matthieu Bisson en Jack.
C.G.
Saluons ici chaleureusement Claude Aufaure, éblouissant, que Gilbert Désveaux a glissé dans le rôle de cette femme imposante qui porte la robe de façon impérieuse et joue les gorgones à ravir : une révélation ! On le retrouve ensuite dans le rôle masculin du réconciliateur final. Car ici, comme dans toute comédie, tout finit par des chansons !
Un mot du décor : selon les vœux de metteur en scène, la note reste classique, représentative du style victorien : les relations entre les personnages s’inscrivent ainsi dans leur époque, celle de Wilde. Gilbert Désveaux a très justement considéré que transposées aujourd’hui, ces relations perdraient une partie de leur pertinence. Un grand bravo enfin au quatuor de comédiens, avec mention spéciale pour Arnaud Denis en Algernon et Matthieu Bisson en Jack.
C.G.
Infos pratiques :
L'importance d'être sérieux, au Théâtre Montparnasse
Du mardi au samedi à 20h30, et le dimanche à 15h30.
Tarifs : de 18 à 48€.
L'importance d'être sérieux, au Théâtre Montparnasse
Du mardi au samedi à 20h30, et le dimanche à 15h30.
Tarifs : de 18 à 48€.
L’Importance d’être sérieux , une pièce d’Oscar Wilde dans la nouvelle traduction de Jean-Marie Besset. (Photo LOT)