La vie de Scott et Zelda se joue en deux temps dont la pièce va respecter la chronologie, démontrant ainsi que certaines causes entraînent certains effets… pas toujours heureux.
Sara Giraudeau et Julien Boisselier dans Scott et Zelda au Théâtre de la Bruyère à Paris (Crédit Photo theatral.mag.com)
Le rideau se lève sur le premier tableau de la belle mise en scène de Renaud Meyer : une chambre envahie par un lit, immense, central, épicentre des débuts et des ébats de ce couple pris de passion l’un pour l’autre. A l’arrière, une balustrade ouverte sur l’immense toile de fond, nocturne et symbolique : New York, la ville qui ne dort jamais. Côté jardin, le Manhattan Jazz Band amorce en musique l’histoire de ces débuts pleins d’espoir (qu’il accompagne jusqu’à son terme). La belle Zelda, tout juste débarquée de sa province, est une excentrique. Délurée, elle est bien décidée à faire de sa vie une suite de moments intenses. Scott, déjà célèbre, lui promet les merveilles d’une existence brillante… Commence alors un rythme de soirées arrosées virant à l’excès et au scandale. Zelda s’amuse dans le luxe mais une fêlure déjà se profile sur fond de flirts, de crises et d’humeurs changeantes. La fièvre couve sous les effusions passionnées. Instable, vite insatisfaite, exigeante, elle joue avec les limites de la raison face à un Scott buvant plus que de raison. Hemingway, troisième personnage, jeune écrivain encore inconnu, voue une admiration sans limites à Scott.. qui l’accepte avec désinvolture…
de gauche à droite Sara Giraudeau et Julien Boisselier dans Scott et Zelda au Théâtre de la Bruyère (Crédit Photo Lot)
Dans le second tableau, le couple, espérant retrouver la magie des débuts, s' installe en France, sur la Riviera. La balustrade est toujours là mais donne cette fois sur la mer qui envahit le décor.
Ce changement ne réussit pas à Zelda. Elle s’ennuie. Reproche à Scott de nourrir son œuvre de sa personne, la transformant en héroïne de roman alors qu’elle se morfond sans savoir quoi faire de ses dons. Zelda flirte avec un aviateur pendant que Scott, jaloux, se noie dans l’alcool…
L’inspiration n’est plus là. Hemingway réapparaît mais leurs rapports se sont inversés. C’est lui maintenant le grand écrivain. Il tente de ramener Scott sur le chemin de la création en l’écartant de la femme qui ne cesse de le détruire. Rien n’y fait et seule la schizophrénie croissante de Zelda et son enfermement en asile psychiatrique mettra un point final à l’histoire
Ce changement ne réussit pas à Zelda. Elle s’ennuie. Reproche à Scott de nourrir son œuvre de sa personne, la transformant en héroïne de roman alors qu’elle se morfond sans savoir quoi faire de ses dons. Zelda flirte avec un aviateur pendant que Scott, jaloux, se noie dans l’alcool…
L’inspiration n’est plus là. Hemingway réapparaît mais leurs rapports se sont inversés. C’est lui maintenant le grand écrivain. Il tente de ramener Scott sur le chemin de la création en l’écartant de la femme qui ne cesse de le détruire. Rien n’y fait et seule la schizophrénie croissante de Zelda et son enfermement en asile psychiatrique mettra un point final à l’histoire
De gauche à droite : Jean-Paul Bordes; Sara Giraudeau et Julien Boisselier dans Scott et Zelda au Théâtre de la Bruyère (Crédit Photo Lot)
Trois comédiens incarnent les personnages qui ont fait rêver l’Amérique entre les deux guerres
Au centre, Sara Giraudeau est l’astre fugitif autour duquel se joue le drame. Ces rôles intenses semblent plaire à la comédienne. Ils lui permettent de donner la pleine mesure de sa faculté à vivre avec passion ses personnages. Dans L’Alouette au théâtre Montparnasse en 2012, elle fut une Jeanne d’Arc inspirée mais avec Zelda, elle passe à l’étape supérieure dans un rôle moins monolithique, tout en évolution. L’être charmant et mondain, la jeune affranchie un peu garçonne bascule peu à peu sur le chemin irréversible de la folie dans une dernière scène magnifique.
Julien Boisselier en Scott tient son rôle avec sensibilité, incarnant bien la fragilité de cet écrivain pour qui tout commence bien et qui se laisse submerger par un amour destructeur.
Jean-Paul Bordes est un Hemingway un peu trop retenu dont on ne sent pas assez la force. Peut-être faut-il incriminer certaines défaillances du texte dont on attend parfois plus de substance durant les échanges entre ces deux grands de la littérature américaine.
Mais ne boudons pas notre plaisir et saluons ce beau moment de théâtre, une mise en scène très réussie et le Manhattan Jazz Band qui accompagne la pièce de l’esprit des années 20 et des standards de l’époque !
Au centre, Sara Giraudeau est l’astre fugitif autour duquel se joue le drame. Ces rôles intenses semblent plaire à la comédienne. Ils lui permettent de donner la pleine mesure de sa faculté à vivre avec passion ses personnages. Dans L’Alouette au théâtre Montparnasse en 2012, elle fut une Jeanne d’Arc inspirée mais avec Zelda, elle passe à l’étape supérieure dans un rôle moins monolithique, tout en évolution. L’être charmant et mondain, la jeune affranchie un peu garçonne bascule peu à peu sur le chemin irréversible de la folie dans une dernière scène magnifique.
Julien Boisselier en Scott tient son rôle avec sensibilité, incarnant bien la fragilité de cet écrivain pour qui tout commence bien et qui se laisse submerger par un amour destructeur.
Jean-Paul Bordes est un Hemingway un peu trop retenu dont on ne sent pas assez la force. Peut-être faut-il incriminer certaines défaillances du texte dont on attend parfois plus de substance durant les échanges entre ces deux grands de la littérature américaine.
Mais ne boudons pas notre plaisir et saluons ce beau moment de théâtre, une mise en scène très réussie et le Manhattan Jazz Band qui accompagne la pièce de l’esprit des années 20 et des standards de l’époque !
Affiche de la Pièce Scott et Zelda actuellement au Théâtre de la Bruyère à Paris
Plus d'infos
Zelda et Scott
Ecrit et mis en en scène par Renaud Meyer
Avec Sara Giraudeau, Julien Boisselier, Jean-Paul Borde.
Théâtre de la Bruyère
5, rue La Bruyère
75009 Paris
Du mardi au samedi à 21 h. Matinées samedi à 15.
Prix des places : à partir de 22 euros
www.theatrelabruyere.com
Zelda et Scott
Ecrit et mis en en scène par Renaud Meyer
Avec Sara Giraudeau, Julien Boisselier, Jean-Paul Borde.
Théâtre de la Bruyère
5, rue La Bruyère
75009 Paris
Du mardi au samedi à 21 h. Matinées samedi à 15.
Prix des places : à partir de 22 euros
www.theatrelabruyere.com
Les trois acteurs principaux Jean-Paul Bordes,Sara Giraudeau et Julien Boisselier de Scott et Zelda au Théâtre de la Bruyère à Paris (Crédit Photo Lot)