Christophe Vissant, le tour de l’Australie en courant. @ DR
Vous étiez plutôt adepte de la plongée et du ballon rond. Qu’est-ce qui a été le déclencheur pour que vous vous mettiez à la course d’endurance ?
En avril 2003, j’ai eu un grave accident de plongée sous-marine qui a failli me coûter l’usage de mes jambes. J’avais toujours fait du sport, joué au ballon rond et j’étais traumatisé à l’idée de ne plus jamais pouvoir courir. Cela a été très compliqué.
Quand j’ai enfin réussi à me tenir sur mes deux jambes, je me suis dit que si un jour je réussissais à recourir, moi qui préférais en tant que footballeur dribler, jongler et marquer des buts, je me lancerais pour conjurer le sort dans les courses longues distances.
C’est ainsi que je me suis découvert cette faculté de courir tout doucement sur des milliers de kilomètres.
En avril 2003, j’ai eu un grave accident de plongée sous-marine qui a failli me coûter l’usage de mes jambes. J’avais toujours fait du sport, joué au ballon rond et j’étais traumatisé à l’idée de ne plus jamais pouvoir courir. Cela a été très compliqué.
Quand j’ai enfin réussi à me tenir sur mes deux jambes, je me suis dit que si un jour je réussissais à recourir, moi qui préférais en tant que footballeur dribler, jongler et marquer des buts, je me lancerais pour conjurer le sort dans les courses longues distances.
C’est ainsi que je me suis découvert cette faculté de courir tout doucement sur des milliers de kilomètres.
De gauche à droite : " En courant, je vais aussi à la rencontre des Aborigènes, le plus vieux peuple du monde." @ Eric Cros; La Grande Barrière de Corail et Christophe Vissant : " je suis consterné de voir qu’elle est aujourd’hui en grand péril à cause du réchauffement climatique dû aux activités humaines. J’ai aussi envie de courir pour elle. " @ DR
Pourquoi l’Australie ?
L’Australie c’est 14 fois la France pour 24 millions d’habitants. Personne n’a réussi à faire le tour de ce pays continent à ce jour. Par mon action, j’aimerais notamment rendre hommage à la grande barrière de corail, le plus grand être vivant de la planète. En courant, je vais aussi à la rencontre des Aborigènes, le plus vieux peuple du monde. Ce sera vraiment pour moi une expérience fantastique.
L’Australie c’est 14 fois la France pour 24 millions d’habitants. Personne n’a réussi à faire le tour de ce pays continent à ce jour. Par mon action, j’aimerais notamment rendre hommage à la grande barrière de corail, le plus grand être vivant de la planète. En courant, je vais aussi à la rencontre des Aborigènes, le plus vieux peuple du monde. Ce sera vraiment pour moi une expérience fantastique.
Que représente justement pour vous la grande barrière de corail visible depuis la Lune ?
Comme je le disais, c’est le plus grand écosystème de la planète. Je suis toujours un passionné de plongée sous-marine et des fonds sous-marins. Et je suis consterné de voir qu’elle est aujourd’hui en grand péril à cause du réchauffement climatique dû aux activités humaines. J’ai aussi envie de courir pour elle.
Comme je le disais, c’est le plus grand écosystème de la planète. Je suis toujours un passionné de plongée sous-marine et des fonds sous-marins. Et je suis consterné de voir qu’elle est aujourd’hui en grand péril à cause du réchauffement climatique dû aux activités humaines. J’ai aussi envie de courir pour elle.
Pouvez-vous nous parler de votre préparation sportive ?
Elle s’avère un peu particulière sur ce genre de défi, parce qu’il faut courir deux fois par jour, avec une ou deux sorties longues le week-end, 7 jours sur 7.
Mais je cours à mon allure c’est-à-dire tout doucement.
Le secret, c’est aussi de ne pas se « cramer » physiquement, ne pas arriver surentrainé avant la course, parce qu’il faut imaginer que sur le premier mois, je vais perdre jusqu’à 20 kilos et tous mes ongles de pied…
C’est une préparation qui se fait aussi tout au long de la course, au fil des kilomètres, en écoutant son corps et en apprenant à jouer au mieux avec ses limites.
Elle s’avère un peu particulière sur ce genre de défi, parce qu’il faut courir deux fois par jour, avec une ou deux sorties longues le week-end, 7 jours sur 7.
Mais je cours à mon allure c’est-à-dire tout doucement.
Le secret, c’est aussi de ne pas se « cramer » physiquement, ne pas arriver surentrainé avant la course, parce qu’il faut imaginer que sur le premier mois, je vais perdre jusqu’à 20 kilos et tous mes ongles de pied…
C’est une préparation qui se fait aussi tout au long de la course, au fil des kilomètres, en écoutant son corps et en apprenant à jouer au mieux avec ses limites.
Quel sera votre régime alimentaire pour tenir sur 15 000 km ?
L’avantage, c’est qu’il n’y a pas de régime alimentaire, puisque je suis mécaniquement appelé à perdre beaucoup de poids.
Quand vous courrez comme cela tout le temps à raison de 10 à 12 heures par jour et à une vitesse de 8 à 10 km/heure, l’estomac est obligatoirement ballonné.
Si vous ne mangez pas, vous ne rechargez pas vos batteries et vous n’arrivez pas à courir.
Je vais bien sûr manger local, mais surtout des féculents, du riz, des pâtes, des pommes de terre, de la viande blanche et de temps en temps une petite bière à la fin de chaque étape.
Parce que dans la bière, il y a du glucose, du houblon, donc cela fait récupérer…
L’avantage, c’est qu’il n’y a pas de régime alimentaire, puisque je suis mécaniquement appelé à perdre beaucoup de poids.
Quand vous courrez comme cela tout le temps à raison de 10 à 12 heures par jour et à une vitesse de 8 à 10 km/heure, l’estomac est obligatoirement ballonné.
Si vous ne mangez pas, vous ne rechargez pas vos batteries et vous n’arrivez pas à courir.
Je vais bien sûr manger local, mais surtout des féculents, du riz, des pâtes, des pommes de terre, de la viande blanche et de temps en temps une petite bière à la fin de chaque étape.
Parce que dans la bière, il y a du glucose, du houblon, donc cela fait récupérer…
Christophe Vissant lors de ses courses longues distances. @ DR
Comment allez-vous gérer le fait que vous ne preniez pas de jours de repos ?
Cela peut paraître effectivement incroyable. Mais sur ce genre de distance, si vous prenez un jour ou deux de repos, vous ne repartez pas. En effet, le corps ne peut pas se réhabituer à un effort qu’il n’a plus subi, même sur une courte période de récupération. Et puis surtout, ce sont les conditions de record du monde : aucun jour de repos.
Cela peut paraître effectivement incroyable. Mais sur ce genre de distance, si vous prenez un jour ou deux de repos, vous ne repartez pas. En effet, le corps ne peut pas se réhabituer à un effort qu’il n’a plus subi, même sur une courte période de récupération. Et puis surtout, ce sont les conditions de record du monde : aucun jour de repos.
Comment financez-vous votre voyage ?
Je finance mon défi sportif et ce voyage grâce à des partenaires et des mécènes. J’ai passé deux ans et demi à chercher les bons partenaires. Il faut se déplacer, téléphoner sans cesse, convaincre et expliquer pourquoi une entreprise pourrait sponsoriser quelqu’un qui va courir à l’autre bout du monde en faisant deux marathons par jour. C’était pour moi ce qu’il y avait de plus difficile à organiser. Maintenant, le plus facile, c'est d'être après tous ces efforts et ces tractations sur la ligne de départ.
Comment se compose votre équipe ?
Mon équipe se compose de deux véhicules, quatre véhicules suiveurs, un photographe, deux préparateurs sportifs qui ont des connaissances en massages et en médecine et une autre personne qui s’occupera de la communication et de la presse. Ils se relayeront sur place tous les deux ou trois mois. C’est en fait une course en solitaire, pour au final, une victoire d’équipe. Car sans mon équipe, je serai incapable de faire ce que je fais aujourd’hui.
Quel est votre objectif sportif ?
Quel est votre objectif sportif ?
C’est d’établir un nouveau record du monde, celui de la plus longue course à pied du monde, sans aucun jour de repos au rythme de 84 km par jour. Cette aventure longue de six mois me fera partir de Sydney en passant par Melbourne, Adelaïde, Perth, Darwin, Cairns, Brisbane et boucler la boucle à Sydney.
Et humain ?
Certainement comme je l’ai dit plus haut, aller à la rencontre du peuple aborigène. Et puis de toutes les personnes qui viennent vous encourager sur la route, vous serre la main ou vous donne l’hospitalité. Ce sont toutes ces choses-là qui vous enrichissent et vont font courir encore plus loin.
Et humain ?
Certainement comme je l’ai dit plus haut, aller à la rencontre du peuple aborigène. Et puis de toutes les personnes qui viennent vous encourager sur la route, vous serre la main ou vous donne l’hospitalité. Ce sont toutes ces choses-là qui vous enrichissent et vont font courir encore plus loin.
Christophe Vissant : "Cette aventure longue de six mois me fera partir de Sydney en passant par Melbourne, Adelaïde, Perth, Darwin, Cairns, Brisbane et boucler la boucle à Sydney." @ OT Australie
" A ce jour, je suis le seul coureur au monde à avoir traversé la Sibérie d’Ouest en Est. " @ DR
Vous n’en n’êtes pas à votre premier défi. A part l’Australie quel a été celui qui vous le plus marqué ?
Après l’Australie avez-vous une idée de votre prochain challenge ?
Celui qui m’a le plus marqué, c’est sans aucun doute le parcours que j’ai réalisé en courant de Marseille en Mongolie soit 7400 km pour une 5ème performance mondiale. A ce jour, je suis le seul coureur au monde à avoir traversé la Sibérie d’Ouest en Est. Cela a été compliqué, parce qu’il faut bien imaginer qu’en Russie et en Sibérie, il n’y a parfois rien pendant une semaine, pas de villes pour un prendre ne serait-ce qu’une douche, vous ne voyez personne. Mais quand vous réussissez ce genre de défi, vous vous dites que tous les autres qui viendront derrière, avec l’expérience et le mental que vous avez acquis, seront certainement plus faciles.
Après l’Australie avez-vous une idée de votre prochain challenge ?
Il y a des pays assez atypiques que j’aimerais bien parcourir en courant. Pourquoi pas ne pas faire le tour de la Corée du Nord, de l’Iran ou de la Russie ? En fait, je crois que je vais avoir le temps d’y réfléchir pendant ces six mois de course autour de l’Australie…
Christophe Vissant : Pourquoi l'Australie ? " L’Australie c’est 14 fois la France pour 24 millions d’habitants. Personne n’a réussi à faire le tour de ce pays continent à ce jour. " @ OT Australie
En tant qu"amoureux des fonds marins, Chrsitophe Vissant longe la mer et à vu ses premières baleines. D.R.