Reliant sur 520 km deux sites classés par l’UNESCO, les Rives de la Seine à Paris et le quartier Perret au Havre, l’itinéraire de la Seine à Vélo invite ainsi à pédaler dans de beaux horizons @ D.Darrault
Deux roues, deux jambes et deux yeux suffisent pour entrer dans le tableau. Un tableau grandeur nature qui, en cette année des 150 ans de l’impressionnisme, mérite qu’on se mette en selle face à la Seine.
Celle qui a tant inspiré les Monet, Pissarro, Sisley et autres maîtres du plus célèbre des courants artistiques de la peinture. Reliant sur 520 km deux sites classés par l’UNESCO, les Rives de la Seine à Paris et le quartier Perret au Havre, l’itinéraire de la Seine à Vélo invite ainsi à pédaler dans de beaux horizons, ce corridor fluvial étant particulièrement enchanteur au sein du Parc naturel des Boucles de la Seine Normande. Lequel parc, créé il y a un demi-siècle afin de maintenir une « coupure verte » entre les deux pôles urbains et industriels de Rouen et du Havre, se distingue par son patrimoine naturel et son écosystème remarquable, de forêts en milieux humides et aquatiques. Que d’harmonie à butiner sur cette centaine de kilomètres où l’expression « mettre la pédale douce » prend tout son sens, le mieux étant peut-être de rejoindre Rouen en TER pour se mettre en Seine, par le chemin de halage, sur deux ou trois jours, jusqu’à Honfleur.
Celle qui a tant inspiré les Monet, Pissarro, Sisley et autres maîtres du plus célèbre des courants artistiques de la peinture. Reliant sur 520 km deux sites classés par l’UNESCO, les Rives de la Seine à Paris et le quartier Perret au Havre, l’itinéraire de la Seine à Vélo invite ainsi à pédaler dans de beaux horizons, ce corridor fluvial étant particulièrement enchanteur au sein du Parc naturel des Boucles de la Seine Normande. Lequel parc, créé il y a un demi-siècle afin de maintenir une « coupure verte » entre les deux pôles urbains et industriels de Rouen et du Havre, se distingue par son patrimoine naturel et son écosystème remarquable, de forêts en milieux humides et aquatiques. Que d’harmonie à butiner sur cette centaine de kilomètres où l’expression « mettre la pédale douce » prend tout son sens, le mieux étant peut-être de rejoindre Rouen en TER pour se mettre en Seine, par le chemin de halage, sur deux ou trois jours, jusqu’à Honfleur.
La cité du monumental Gros-Horloge
Rouen, la capitale de la Normandie se révèle en effet le parfait prélude à cette échappée belle, en mode « plein la vue ». Riche de quelque soixante-dix toiles impressionnistes, le musée des Beaux-arts célèbre notamment cette vertigineuse cathédrale que Monet sublima en suivant la course du soleil sur sa façade. Combien d’autres pinceaux furent-ils inspirés par « la ville aux cent clochers » et ses quelque deux mille maisons à pans de bois. « Rouen, c’est beau comme Venise », écrira Pissarro à son fils. De ses ruelles médiévales à son église contemporaine en bois et béton de la fameuse place du Vieux-Marché où brûla la Pucelle, la cité du monumental Gros-Horloge donne le ton d’un parcours riche en pierres précieuses… et en vues panoramiques au sein desquelles, l’été, la Seine se la coule douce, entre falaises de craie, gras pâturages et pittoresques villages de rives.
La Bouille, « perle de la Seine »
Le premier s’épanouit face à Sahurs, au sortir de l’un des huit bacs qui, sans bourse délier, relient une rive à l’autre. Bienvenue à La Bouille, « perle de la Seine », ce lieu de villégiature des riches Rouennais incitant à y faire étape face au fleuve, en cet hôtel Bellevue où l’on se pourlèche d’une andouillette-pommes sauce pommeau. Trente-trois panneaux invitent à découvrir la fertile histoire de ce site où Lebourg, Gauguin et Turner posèrent leur chevalet. Ce fut aussi là que Sisley plongea dans ses ciels changeants, sujet de contemplation sans limite. Laquelle contemplation change ensuite de rive, le bac du Mesnil-sous-Jumièges vous transportant jusqu’à proximité de ce que Victor Hugo appelait « la plus belle ruine de France ». Jumièges, une des plus anciennes et plus vastes abbayes d’Occident, fondée en 654. Hautes de 46 m, ses deux tours jumelles sont un joyau de l’art roman, qui justifie ce changement de rive. Car un nouveau bac s’impose pour retrouver la route buissonnière de la Seine à Vélo. Quelques mouvements de jarrets plus tard, vous voilà à Notre-Dame-de-Bliquetuit où, dans un ancien corps de ferme, la Maison du Parc tient de l’arrêt incontournable, la gracieuse silhouette du pont de Brotonne se profilant à l’horizon. Il a remplacé le bac qui, à Port-Caudebec, menait à Caudebec-en-Caux, Une table de lecture y reproduit le tableau de Boudin célébrant ce site.
La Route des Chaumières
Passé le patrimonial village-rue de Vatteville-la-Rue, la route prend le frais à l’orée des futaies de chênes et de hêtres de la forêt de Brotonne. Quelques tours de roues et c’est déjà Aizier, où la borne du hameau du Flacq délimite les départements de la Seine-Maritime et de l’Eure. L’heure de l’émerveillement est proche, tant l’œil ne chômera pas avec la Route des Chaumières. Des toits de chaume, coiffés d’iris, qui se succèdent autour de l’onirique village de Vieux-Port : 40 habitants et autant de chaumières sur les 57 ha qui en font la plus petite commune de Haute-Normandie ! A fleur de fleuve, un décor de Hobbits adoré des artistes, qui débarquaient par le vapeur reliant Le Havre à Rouen et se retrouvaient à La Bonne Auberge. Il suffisait de poser son chevalet et de laisser courir son pinceau, tant il y a là plus de beauté que l’on est capable d’en assimiler. Changement de décor. Rompant brutalement avec le paysage de la vallée, le plateau du Roumois vous fait prendre de la hauteur avant de gagner Saint-Opportune-la-Mare, porte d’entrée du Marais Vernier, ce vaste amphithéâtre naturel de 45 km2 recelant d’une flore et d’une faune d’exception, Des chevaux camarguais, des bœufs écossais et d’autres espèces rustiques y maintiennent un équilibre biologique. Située dans un important couloir de migration, sa réserve s’enorgueillit de la plus grande tourbière de France. L’Observatoire de la Grand’ Mare permet de plonger dans cet ailleurs à grand spectacle, inévitable escale sur la route de la commune même de Marais Vernier, où, la pittoresque Auberge de l’Étampage, face à l’église, offre une vue panoramique sur le marais. Comme un bouquet final d’un mirifique parcours qui, dès lors, vous ramène sur le front de Seine par Foulbec et Berville-sur-Mer.
Honfleur, terminus d’une Seine à vélo
La Seine à Vélo quitte le fleuve pour rallier cette indémodable carte postale qu’est Honfleur @ JLP, D.Darrault
Cap enfin sur le Pont de Normandie, ce pont à haubans, construit en 1995, se déployant sur 2142 m et jusqu’à 215 m de haut : de quoi laisser le passage aux grands navires qui remontent l’estuaire. C’est à la hauteur de ce majestueux trait d’union que l’itinéraire de La Seine à Vélo quitte le fleuve pour rallier cette indémodable carte postale qu’est Honfleur, autre fief emblématique de l’impressionnisme. Boudin y a même son musée et sur les hauteurs de la cité, face à l’estuaire, les jardins de la mythique Ferme Saint-Siméon évoquent, au fil de reproductions de tableaux, l’époque où lui et ses amis Courbet, Bazille, Jongkind, Corot venaient y travailler, chouchoutés par la Mère Toutain : « Oh ! Saint-Siméon ! Il y aurait une belle légende à écrire sur cette hostellerie. Que de gens y sont passés, et des célèbres à ma suite. » Honfleur, terminus d’une Seine à Vélo que l’on doit prolonger par de derniers tours de roues, avec pour alternative un retour en train (avec vélo) par Deauville (à 19 km) ou Le Havre (à 26 km). Soit 520 km de Vélo route pour qui s’est élancé depuis Paris, face à ce fleuve nourricier et désormais baignable qui fertilisa tant de belles plumes, tel Pierre Mac Orlan : « J’ai appris à connaitre l’atmosphère délicate de la seine, ses ciels d’une préciosité japonaise et la splendeur parfumée des pommiers en fleurs sur les coteaux. »
En savoir plus : www.laseineavelo.fr
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