Crédit photo: David Raynal
Sur plus de 1300 kilomètres, de Saint-Nazaire au Mont-Saint-Michel, les sentiers du littoral de Bretagne attirent chaque année un nombre croissant de randonneurs. A l’origine, ces chemins de ronde séculaires étaient chargés de prévenir la contrebande qui sévissait sur les côtes. Aujourd’hui, l’antique sentier des douaniers avec ses vieilles guérites de pierre dépareillées n’apparaît plus comme une frontière infranchissable entre la mer et la terre. Pour beaucoup d’Armoricains, de touristes, ou de marcheurs, il symbolise le contact avec une nature, retrouvée, intacte et indomptable.
Du fait de leur succès, les sentiers font désormais l’objet d’une attention toute particulière de la part des pouvoirs publics. Le classement et l’inscription des grands sites nationaux, la préservation des espaces naturels sensibles par les départements, ou la création des parcs naturels régionaux, tels que celui d’Armorique et de Brière, sont autant de moyens développés par nos institutions pour protéger nos côtes. En matière de sauvegarde de l’environnement, la palme de l’efficacité revient incontestablement au Conservatoire de l’espace littoral et des rivages lacustres. Depuis 1975, il a pour mission de protéger les zones menacées et fragilisées du bord de mer. Particularité, les terrains qu’il acquiert demeurent inaliénables et sont transmis aux générations futures. A ce jour, le patrimoine du conservatoire est constitué de 450 ensembles naturels (dont 89 en Bretagne) soit près de 20% du littoral national. Ces terrains balisés sont ouverts à tous, pour peu que l’on respecte leur intégrité. Quant à la Direction régionale de l’environnement, elle gère un ensemble de 322 sites classés, répartis sur toute la péninsule. Dans le passé, certaines de ses décisions ont pu parfois apparaître démesurées (la démolition de l’hôtel d’Iroise lors du classement de la pointe du Raz avait fait couler beaucoup d’encre), mais force est de constater qu’elles ont indéniablement favorisé la reconstitution des dunes, vasières et marais.
Du fait de leur succès, les sentiers font désormais l’objet d’une attention toute particulière de la part des pouvoirs publics. Le classement et l’inscription des grands sites nationaux, la préservation des espaces naturels sensibles par les départements, ou la création des parcs naturels régionaux, tels que celui d’Armorique et de Brière, sont autant de moyens développés par nos institutions pour protéger nos côtes. En matière de sauvegarde de l’environnement, la palme de l’efficacité revient incontestablement au Conservatoire de l’espace littoral et des rivages lacustres. Depuis 1975, il a pour mission de protéger les zones menacées et fragilisées du bord de mer. Particularité, les terrains qu’il acquiert demeurent inaliénables et sont transmis aux générations futures. A ce jour, le patrimoine du conservatoire est constitué de 450 ensembles naturels (dont 89 en Bretagne) soit près de 20% du littoral national. Ces terrains balisés sont ouverts à tous, pour peu que l’on respecte leur intégrité. Quant à la Direction régionale de l’environnement, elle gère un ensemble de 322 sites classés, répartis sur toute la péninsule. Dans le passé, certaines de ses décisions ont pu parfois apparaître démesurées (la démolition de l’hôtel d’Iroise lors du classement de la pointe du Raz avait fait couler beaucoup d’encre), mais force est de constater qu’elles ont indéniablement favorisé la reconstitution des dunes, vasières et marais.
Cormorans huppés
Crédit photo : David Raynal
L’une des heureuses conséquences de cette politique d’acquisition de terrains est que les sentiers s’ouvrent désormais sur d’immenses étendues de landes, d’ajoncs et de bruyère, alors que la faune et la flore semblent reprendre peu à peu leurs droits. Dans le ciel, il n’est désormais pas rare d’assister au ballet majestueux des fous de Bassan, pingouins torda et autres cormorans huppés, qui survolent au gré des courants aériens, tantôt l’écume, tantôt les champs de chardon et de salicorne.
Bercé par le rythme quotidien des marées, le sentier des douaniers offre au regard des voyageurs toutes les facettes de ses divers «pays» aux individualités multiples.
Au Pouliguen, le paysage dégagé fait d’herbe rase permet de contempler le spectacle de l’Océan se fracassant sur les rochers. De Locmariaquer à la Trinité-sur-mer, la pointe de Kerpenhir présente une statue de Notre-Dame-de-Kerdro. Le sentier côtier longe ensuite une dune et des écueils qui s’évanouissent dans la mer. La pointe de Dinan coupe le souffle par sa beauté brutale. Son « château », un gigantesque amas de rochers percés de tunnels et de gouffres, dissimule les mystérieuses chambres des korrigans. De Ploumanach à Trégastel, la côte se colore de rose, jalonnée par des blocs de granit cyclopéens que l’on croirait tombés du ciel. Entre Saint-Malo et Cancale, le rivage est sous haute surveillance. L’île Besnard, rattachée à la terre par une langue de sable, surveille impassiblement le havre de Rothéneuf. Un peu plus loin, l’anse du Guesclin et de la Touesse inspirèrent les poètes et les écrivains. Le Malouin, Théophile Briant y fit naître l’idylle du chevalier de Tinténiac et de Jacquemine, tandis que Colette, confortablement installée dans sa propriété bucolique de Roz-Ven, écrivait en 1923 l’un de ses plus beaux romans « Le Blé en herbe ».
Bercé par le rythme quotidien des marées, le sentier des douaniers offre au regard des voyageurs toutes les facettes de ses divers «pays» aux individualités multiples.
Au Pouliguen, le paysage dégagé fait d’herbe rase permet de contempler le spectacle de l’Océan se fracassant sur les rochers. De Locmariaquer à la Trinité-sur-mer, la pointe de Kerpenhir présente une statue de Notre-Dame-de-Kerdro. Le sentier côtier longe ensuite une dune et des écueils qui s’évanouissent dans la mer. La pointe de Dinan coupe le souffle par sa beauté brutale. Son « château », un gigantesque amas de rochers percés de tunnels et de gouffres, dissimule les mystérieuses chambres des korrigans. De Ploumanach à Trégastel, la côte se colore de rose, jalonnée par des blocs de granit cyclopéens que l’on croirait tombés du ciel. Entre Saint-Malo et Cancale, le rivage est sous haute surveillance. L’île Besnard, rattachée à la terre par une langue de sable, surveille impassiblement le havre de Rothéneuf. Un peu plus loin, l’anse du Guesclin et de la Touesse inspirèrent les poètes et les écrivains. Le Malouin, Théophile Briant y fit naître l’idylle du chevalier de Tinténiac et de Jacquemine, tandis que Colette, confortablement installée dans sa propriété bucolique de Roz-Ven, écrivait en 1923 l’un de ses plus beaux romans « Le Blé en herbe ».
Fusil lance-amarre
Le plage de Bénodet (29) /David Raynal
Et puis, il y a surtout l’omniprésence de ce sentier des douaniers de Bretagne. Aujourd’hui encore, il garde les empreintes de ses sentinelles de la mer. C’est à Colbert que l’on doit la mise en place d’un tarif national aux frontières françaises. Au 17e siècle, en pleine épopée corsaire, l’entrée des produits anglo-hollandais est fortement restreinte, permettant ainsi d’exporter beaucoup et d’importer peu. Le service des douanes devient rapidement une arme économique redoutable. Autrefois, le douanier en action portait un véritable harnachement et était accompagné d’un chien. A la veille de la Révolution, ils sont 25000 à traquer les contrevenants. Sel, café, tissu, chaussures, armes, rien n’échappe à ces hommes à l’allure singulière, qui possèdent à la ceinture la « ligne Brunel », un système astucieux de cordages permettant de sauver les malheureux de la noyade ou le fusil lance-amarre, un instrument capable d’empêcher les bateaux de couler. Durant tout le 19e siècle, la profession réorganisée par Bonaparte, profitera du protectionnisme ambiant.
L’entretien méthodique et concerté des sentiers du littoral a permis de sauvegarder pour l’avenir, une partie non négligeable du patrimoine naturel et maritime breton. Certes la pression démographique et l’urbanisme sournois menacent toujours de mitage les côtes bretonnes. Espérons toutefois que dans les prochaines années, la vigilance de chacun, promeneurs et pouvoirs publics permettent d’effectuer le Tro-Breiz* des joyaux du littoral, à l’image du pèlerinage ancestral qui célèbre depuis le Moyen Age les sept saints fondateurs de la Bretagne historique.
* tour de Bretagne en langue bretonne
L’entretien méthodique et concerté des sentiers du littoral a permis de sauvegarder pour l’avenir, une partie non négligeable du patrimoine naturel et maritime breton. Certes la pression démographique et l’urbanisme sournois menacent toujours de mitage les côtes bretonnes. Espérons toutefois que dans les prochaines années, la vigilance de chacun, promeneurs et pouvoirs publics permettent d’effectuer le Tro-Breiz* des joyaux du littoral, à l’image du pèlerinage ancestral qui célèbre depuis le Moyen Age les sept saints fondateurs de la Bretagne historique.
* tour de Bretagne en langue bretonne
Site à découvrir
Le phare du Créac'h sur l'île d'Ouessant (29)/David Raynal
Conservatoire du littoral
www.conservatoire-du-littoral.fr
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Les chaos de granit rose de la plage du Coz Pors à Trégastel (22)/David Raynal