Cathédrale de Covadonga (photo Catherine Gary)
Des terres fières de leur Reconquête
Il y a plus de treize siècles, le roi wisigoth Pelayo infligeait aux Maures leur première défaite… Si son aura guerrière imprègne encore ces terres celtes à l’écart des chemins touristiques trop fréquentés, les villes sont aujourd’hui résolument tournées vers la modernité. Voilà le secret du charme préservé des Asturies vertes.
L’histoire lointaine, on va la chercher du côté des Picos de Europa, une région montagneuse classée Parc National d’Espagne pour la beauté de ses paysages sauvages, domaine des aigles royaux et des grands tétras, des jeunes chamois ébouriffés, des perdrix et des sangliers. Aujourd’hui encore, la mémoire de la bataille de Covadonga et de son héros Pelayo résonne à Cangas de Onis, même si douze siècles ont passé. Car c’est ici que la Reconquête a commencé. En témoigne la croix monumentale qu’aurait portée le roi, suspendue aujourd’hui à l’arche du pont romain qui enjambe le Rio Stella. Et comme à Compostelle, la cathédrale et la grotte miraculeuse où la Vierge aurait adoubé le roi fameux sont devenus des lieux de pèlerinage. Jean Paul II en personne s’y est rendu en 1989…
Il y a plus de treize siècles, le roi wisigoth Pelayo infligeait aux Maures leur première défaite… Si son aura guerrière imprègne encore ces terres celtes à l’écart des chemins touristiques trop fréquentés, les villes sont aujourd’hui résolument tournées vers la modernité. Voilà le secret du charme préservé des Asturies vertes.
L’histoire lointaine, on va la chercher du côté des Picos de Europa, une région montagneuse classée Parc National d’Espagne pour la beauté de ses paysages sauvages, domaine des aigles royaux et des grands tétras, des jeunes chamois ébouriffés, des perdrix et des sangliers. Aujourd’hui encore, la mémoire de la bataille de Covadonga et de son héros Pelayo résonne à Cangas de Onis, même si douze siècles ont passé. Car c’est ici que la Reconquête a commencé. En témoigne la croix monumentale qu’aurait portée le roi, suspendue aujourd’hui à l’arche du pont romain qui enjambe le Rio Stella. Et comme à Compostelle, la cathédrale et la grotte miraculeuse où la Vierge aurait adoubé le roi fameux sont devenus des lieux de pèlerinage. Jean Paul II en personne s’y est rendu en 1989…
Grenier à grains, un quartier d'Avilès, Centre Oscar Niemeyer (photos Infoasturias)
Un nouveau souffle pour Avilès
Le mieux est d’aborder les Asturies par la côte pour en saisir, dans les embruns et les falaises, le caractère sauvage et romantique. Au Cabo Penas en particulier, un promontoire qui affronte l’océan du haut de ses roches déchiquetées. On y accède en bravant le vent sur un sentier jalonné d’ancres géantes et rouillées, une sorte de musée en plein air. Mais après seulement que l’avion se soit posé à Avilès, une petite ville portuaire à proximité où les perspectives d’arcades abritent des rues pavées à l’ancienne débouchant sur de vastes jardins ou quelques places médiévales.
Si Avilès a longtemps vécu au rythme de la sidérurgie locale, elle a dû, comme d’autres, tourner la page, optant pour d’autres rythmes depuis une quinzaine d’année. C’est le cas par exemple avec le Festival inter celtique où accourent les meilleurs musiciens européens. D’Asturies bien sûr, mais aussi d’Écosse, du Pays de Galles et de Bretagne. Et comme sa voisine Bilbao, la ville envisage sa régénération urbaine sur un mode contemporain. D’où son Centre culturel international Oscar Niemeyer, conçu par l’illustre architecte brésilien peu avant sa mort en décembre dernier. « Une place ouverte sur le monde entier, un lieu d'éducation de culture et de paix », selon les mots de son auteur. Et en effet, ce bel ensemble élève sa coupole et sa tour face à l’estuaire ouvert sur la mer
Le mieux est d’aborder les Asturies par la côte pour en saisir, dans les embruns et les falaises, le caractère sauvage et romantique. Au Cabo Penas en particulier, un promontoire qui affronte l’océan du haut de ses roches déchiquetées. On y accède en bravant le vent sur un sentier jalonné d’ancres géantes et rouillées, une sorte de musée en plein air. Mais après seulement que l’avion se soit posé à Avilès, une petite ville portuaire à proximité où les perspectives d’arcades abritent des rues pavées à l’ancienne débouchant sur de vastes jardins ou quelques places médiévales.
Si Avilès a longtemps vécu au rythme de la sidérurgie locale, elle a dû, comme d’autres, tourner la page, optant pour d’autres rythmes depuis une quinzaine d’année. C’est le cas par exemple avec le Festival inter celtique où accourent les meilleurs musiciens européens. D’Asturies bien sûr, mais aussi d’Écosse, du Pays de Galles et de Bretagne. Et comme sa voisine Bilbao, la ville envisage sa régénération urbaine sur un mode contemporain. D’où son Centre culturel international Oscar Niemeyer, conçu par l’illustre architecte brésilien peu avant sa mort en décembre dernier. « Une place ouverte sur le monde entier, un lieu d'éducation de culture et de paix », selon les mots de son auteur. Et en effet, ce bel ensemble élève sa coupole et sa tour face à l’estuaire ouvert sur la mer
Santa Maria de Naranco, Immeuble centre ville Oviedo, Un petit garçon surpris par cet âne en bronze (photos Catherine Gary)
Oviedo, audacieuse gardienne du patrimoine
Même audace architecturale à Oviedo, la capitale asturienne. Mais grimpons d’abord sur la colline pour une vue plongeante sur la ville depuis l’église Santa Mar ía del Naranco, savant mélange de pré-roman et d’arabo-musulman. Etonnante apparition dans la sérénité des cyprès que cette église étroite, tout en verticalité, avec de hautes baies ouvertes sur la montagne, des voûtes en berceau et des loggias portées par des colonnes finement ouvragées…
Ce vrai bijou d’architecture primitive inscrit au Patrimoine mondial fut aussi au VIIIè siècle l’un des palais du roi Ramiro 1er avant de devenir le cadre des photos posées pour jeunes mariés. Dans la foulée patrimoine, on n’oublie pas la cathédrale gothique, discrète dans le réseau serré des ruelles de la vieille ville, pour un moment de silence devant l’un des plus beaux retables d’Espagne : dais ajourés, sculptures gothiques d’influence flamande illustrant la vie du Christ.
Même audace architecturale à Oviedo, la capitale asturienne. Mais grimpons d’abord sur la colline pour une vue plongeante sur la ville depuis l’église Santa Mar ía del Naranco, savant mélange de pré-roman et d’arabo-musulman. Etonnante apparition dans la sérénité des cyprès que cette église étroite, tout en verticalité, avec de hautes baies ouvertes sur la montagne, des voûtes en berceau et des loggias portées par des colonnes finement ouvragées…
Ce vrai bijou d’architecture primitive inscrit au Patrimoine mondial fut aussi au VIIIè siècle l’un des palais du roi Ramiro 1er avant de devenir le cadre des photos posées pour jeunes mariés. Dans la foulée patrimoine, on n’oublie pas la cathédrale gothique, discrète dans le réseau serré des ruelles de la vieille ville, pour un moment de silence devant l’un des plus beaux retables d’Espagne : dais ajourés, sculptures gothiques d’influence flamande illustrant la vie du Christ.
Etonnante statue de bronze à Oviedo, Palais des Congrès architecture très futuriste d'Oviedo (photos Catherine Gary)
Une ville tonique où l'art est omniprésent
La ville actuelle, quant à elle, est tonique et très soignée : ses rues piétonnes ont même reçu le prix du Balai d’Or européen pour leur propreté ! On s’y balade avec plaisir en croisant ici et là une multitude de sculptures en bronze qui apportent touches d’humour et clins d’œil complices à la vie locale : un Botero près du Théâtre municipal, une fille alanguie au détour d’un banc et même un Woody Allen en goguette, songeant sans doute à son prochain scénario…
Non loin de là, le Palais des congrès, un ovni futuriste, dresse sur les hauteurs de la ville ses audacieuses lignes en guise de toits. Ces immenses visières couvrent les espaces lumineux et modulables de l’intérieur. Une réussite surprenante que l’on doit à Santiago Calatrava Vall, architecte international et lauréat du prestigieux Prix Prince des Asturies qui honore ici chaque année les grands ténors des arts et des sciences
La ville actuelle, quant à elle, est tonique et très soignée : ses rues piétonnes ont même reçu le prix du Balai d’Or européen pour leur propreté ! On s’y balade avec plaisir en croisant ici et là une multitude de sculptures en bronze qui apportent touches d’humour et clins d’œil complices à la vie locale : un Botero près du Théâtre municipal, une fille alanguie au détour d’un banc et même un Woody Allen en goguette, songeant sans doute à son prochain scénario…
Non loin de là, le Palais des congrès, un ovni futuriste, dresse sur les hauteurs de la ville ses audacieuses lignes en guise de toits. Ces immenses visières couvrent les espaces lumineux et modulables de l’intérieur. Une réussite surprenante que l’on doit à Santiago Calatrava Vall, architecte international et lauréat du prestigieux Prix Prince des Asturies qui honore ici chaque année les grands ténors des arts et des sciences
Spécialités des asturies (photos Catherine Gary)
Une excellente cuisine en guise d'accueil
Les produits de base ? Ils sont tout simples mais authentiques, droits venus de la pêche et des terres agricoles. Avec eux se déclinent les spécialités emblématiques. Les fromages d’abord dont il existe plus de quarante-deux sortes ! On choisit le plus goûteux : le Cabrales dit “le roquefort espagnol“, un bleu fort et piquant à la pâte persillée. Sachant que le meilleur se fabrique en été quand vaches et brebis se régalent des pâtures perchées à 2000 mètres d’altitude. On le déguste avec le cidre local.
Mais attention, ici l’affaire est sérieuse et possède ses rituels inchangés. Le choix des pommes d’abord : il s’agit de variétés à la fois acides, douces et amères dont les jus fermentent six mois en fûts de châtaigniers. Sec et acidulé à l’arrivée, on le sert sans trembler, le goulot à un mètre au-dessus du verre, mieux encore que le thé à la menthe, pour qu’il mousse et s’aère… Et on le boit cul sec ! Avec la Fabada, le cassoulet asturien, il désaltère à souhait , sans ivresse… et permet d’apprécier ce ragoût de haricots longuement mijoté accompagné comme il se doit de chorizo, de morcilla et de boudin noir… Les fèves se dégustent aux palourdes, le poulpe aux pommes de terre, le homard au riz, la morue à la mousseline d’ail, le thon aux oignons et le délicieux riz au lait… à la cannelle. De quoi faire un joli tour des saveurs asturiennes.
C.G.
Les produits de base ? Ils sont tout simples mais authentiques, droits venus de la pêche et des terres agricoles. Avec eux se déclinent les spécialités emblématiques. Les fromages d’abord dont il existe plus de quarante-deux sortes ! On choisit le plus goûteux : le Cabrales dit “le roquefort espagnol“, un bleu fort et piquant à la pâte persillée. Sachant que le meilleur se fabrique en été quand vaches et brebis se régalent des pâtures perchées à 2000 mètres d’altitude. On le déguste avec le cidre local.
Mais attention, ici l’affaire est sérieuse et possède ses rituels inchangés. Le choix des pommes d’abord : il s’agit de variétés à la fois acides, douces et amères dont les jus fermentent six mois en fûts de châtaigniers. Sec et acidulé à l’arrivée, on le sert sans trembler, le goulot à un mètre au-dessus du verre, mieux encore que le thé à la menthe, pour qu’il mousse et s’aère… Et on le boit cul sec ! Avec la Fabada, le cassoulet asturien, il désaltère à souhait , sans ivresse… et permet d’apprécier ce ragoût de haricots longuement mijoté accompagné comme il se doit de chorizo, de morcilla et de boudin noir… Les fèves se dégustent aux palourdes, le poulpe aux pommes de terre, le homard au riz, la morue à la mousseline d’ail, le thon aux oignons et le délicieux riz au lait… à la cannelle. De quoi faire un joli tour des saveurs asturiennes.
C.G.
NH Palacio de Ferrera***** et Hotel Rural Sucuevas
Avant de partir :
Office espagnol du Tourisme :
22, rue Saint-Augustin, 75002 Paris
www.spain.info/fr
Où dormir :
- NH Palacio de Ferrera*****
Dans un ancien palais donnant sur la grand place.
Plaza España, 9, Avilés
www.nh-hotels.fr
- Hotel Rural Sucuevas
Adresse de charme dans une grosse maison bourgeoise de village bleue avec fresques.
Enfilades de pièces et parquet qui craque…
www.hotelsucuevas.com
Se régaler :
- D’Miranda 360
Pour dîner au sommet du belvédère du centre Niemeyer. Cuisine “d’auteur“
qui revisite à sa façon la tradition et celle du Japon.
www.dmiranda360.com
Plat le Fabada, ragoût de haricots, spécialités locales (Photos Catherine Gary et Infoasturias)
- Los Arcos
Excellent restaurant proche de l’hôtel Sucuevas : le colin de la Cantabrique et son riz de coques suivi du soufflé de avellana aux noisettes : un régal !
Cangas de Onis
www.restaurantelosarcos.es
- Sidreria Tierra Astur
Pour un repas typique dans une brasserie asturienne chaleureuse et très fréquentée où il faut absolument commander une fabada.
Calle Gascona 1, Oviedo
www.tierra-astur.com
Y aller :
Vueling, la compagnie low cost spécialiste de l’Espagne, propose trois liaisons directes par semaine Paris-Orly/Oviedo, et quotidiennes via Barcelone. A partir de 49,99 euros l’aller simple.
www.vueling.com
Excellent restaurant proche de l’hôtel Sucuevas : le colin de la Cantabrique et son riz de coques suivi du soufflé de avellana aux noisettes : un régal !
Cangas de Onis
www.restaurantelosarcos.es
- Sidreria Tierra Astur
Pour un repas typique dans une brasserie asturienne chaleureuse et très fréquentée où il faut absolument commander une fabada.
Calle Gascona 1, Oviedo
www.tierra-astur.com
Y aller :
Vueling, la compagnie low cost spécialiste de l’Espagne, propose trois liaisons directes par semaine Paris-Orly/Oviedo, et quotidiennes via Barcelone. A partir de 49,99 euros l’aller simple.
www.vueling.com
une région montagneuse classée Parc National d’Espagne (Photo Catherine Gary)