le Guizhou c'est un vaste jardin poussé sur des roches écarlates. © Danxia ONTC
Forêt de bambous à Chishui , petite ville à une heure de route de Guizhou dont l’ambiance aérée et tranquille reflète un choix en faveur de l’environnement. © Danxia ONTC
Riche en biodiversité, Chishui mise sur l’écologie
Nous nous sommes posés à la frontière nord-ouest du Guizhou, à une heure de route de cette petite ville de 300 000 habitants dont l’ambiance aérée et tranquille reflète un choix en faveur de l’environnement.
A l’heure où la Chine, premier pollueur de la planète, vient de signer un accord sur le climat avec les Etats-Unis, la mise en avant de cette province rurale au cœur d’un Parc national protégé se lit comme un exemple à suivre. Il est vrai que la province a en mains les meilleurs atouts pour afficher sa réussite : son territoire est couvert d’une forêt dense aux essences uniques et protégées.
C’est dans cette ville, petite pour la Chine, que Gad Weil, le créateur d’art de rue français qui transforma, entre autres, les Champs Elysées en champ de blé, prépare avec les artisans locaux des animaux hors normes en bambou tressé. Ils animeront en avril prochain les quais de la Seine en tant qu’ambassadeurs de cette ville en avance sur les autres pour son respect de la nature.
Le jumelage récent de Chishui avec Montereau-Fault-Yonne signe l’amorce d’échanges culturels et touristiques à suivre de près.
Nous nous sommes posés à la frontière nord-ouest du Guizhou, à une heure de route de cette petite ville de 300 000 habitants dont l’ambiance aérée et tranquille reflète un choix en faveur de l’environnement.
A l’heure où la Chine, premier pollueur de la planète, vient de signer un accord sur le climat avec les Etats-Unis, la mise en avant de cette province rurale au cœur d’un Parc national protégé se lit comme un exemple à suivre. Il est vrai que la province a en mains les meilleurs atouts pour afficher sa réussite : son territoire est couvert d’une forêt dense aux essences uniques et protégées.
C’est dans cette ville, petite pour la Chine, que Gad Weil, le créateur d’art de rue français qui transforma, entre autres, les Champs Elysées en champ de blé, prépare avec les artisans locaux des animaux hors normes en bambou tressé. Ils animeront en avril prochain les quais de la Seine en tant qu’ambassadeurs de cette ville en avance sur les autres pour son respect de la nature.
Le jumelage récent de Chishui avec Montereau-Fault-Yonne signe l’amorce d’échanges culturels et touristiques à suivre de près.
Chutes et torrents dont ceux de Shizhangdong, à seulement 39 km de la ville de Guizhou. © Danxia ONTC
Bambous géants et fougères arborescentes datant du Jurassique. © Catherine Gary
Paysages du Jurassique à couper le souffle
Chishui en chinois signifie “eau rouge“. Pendant huit mois de l’année cette rivière traversant la ville devient rouge du sang d’une terre classée au Patrimoine naturel mondial par l’Unesco et qu’on appelle ici Danxia.
Formée de couches sédimentaires, cette roche se déploie en une multitude de paysages d’érosion dignes du Far-West. Canyons, cheminées de fées, falaises, ravins… partout des vues en cinémascope ! Les sentiers bien entretenus offrent des kilomètres de roches rouges vivifiées par une végétation touffue, suspendue parfois au flanc même des falaises. Les chutes et les torrents, dont ceux de Shizhangdong, à 39 km de la ville, se fracassent en contrebas en animant des paysages uniques.
Dans cette forêt primitive subtropicale aux reliefs tourmentés s’épanouit une flore exubérante. 166 000 ha de bambous géants et des fougères arborescentes datant du Jurassique, nourriture, dit-on, des dinosaures dans la nuit des temps.
Autre merveille naturelle, la succession des cinq chutes de Sidonggou qui érodent la roche rouge dans un fracas qui vous accompagne à mesure que vous grimpez (en douceur). On y compte des centaines d’espèces rares, dont certaines sont menacées. Cette nature protégée apporte une fraîcheur appréciée aux randonneurs durant les heures chaudes de la journée.
Chishui en chinois signifie “eau rouge“. Pendant huit mois de l’année cette rivière traversant la ville devient rouge du sang d’une terre classée au Patrimoine naturel mondial par l’Unesco et qu’on appelle ici Danxia.
Formée de couches sédimentaires, cette roche se déploie en une multitude de paysages d’érosion dignes du Far-West. Canyons, cheminées de fées, falaises, ravins… partout des vues en cinémascope ! Les sentiers bien entretenus offrent des kilomètres de roches rouges vivifiées par une végétation touffue, suspendue parfois au flanc même des falaises. Les chutes et les torrents, dont ceux de Shizhangdong, à 39 km de la ville, se fracassent en contrebas en animant des paysages uniques.
Dans cette forêt primitive subtropicale aux reliefs tourmentés s’épanouit une flore exubérante. 166 000 ha de bambous géants et des fougères arborescentes datant du Jurassique, nourriture, dit-on, des dinosaures dans la nuit des temps.
Autre merveille naturelle, la succession des cinq chutes de Sidonggou qui érodent la roche rouge dans un fracas qui vous accompagne à mesure que vous grimpez (en douceur). On y compte des centaines d’espèces rares, dont certaines sont menacées. Cette nature protégée apporte une fraîcheur appréciée aux randonneurs durant les heures chaudes de la journée.
Joyeux pélerinage en mémoire de Mao. © Catherine Gary
Ancien bureau de Mao avant la Longue marche. © Catherine Gary
Mao toujours vivant dans la région
Le 15 octobre 1934 commence dans cette province au nord du Guizhou l’épopée de la Longue Marche, moment crucial dans l’histoire du Parti communiste chinois fondé à Shanghai en 1921.
Mao Zedong y entame un périple de 12 000 km vers le nord à la tête de 86 000 paysans, négligeant, contrairement à Lénine, une classe ouvrière ne représentant alors que 2% de la population. Cette armée mal équipée va le suivre aveuglément, bravant la faim et la nature hostile, livrant bataille sur bataille contre les troupes du Guomindang…
De cette guerre mobile il reste ici de nombreux souvenirs. En particulier en aval de la rivière Chishui, quatre fois traversée selon les revers de la bataille. Epoque mythique dont certains Chinois gardent une mémoire encore vive transmise par leurs parents. Coiffés de la casquette et vêtus du costume bleu, ils viennent en pèlerinage sur différents lieux évocateurs de la rivière, en particulier à Bing’an.
On les retrouve aussi au village de Datong, 30mn de voiture plus loin. C’est là que le Grand Timonier prépara sa marche historique. Datong est un village comme on les aime en Chine car très “couleur locale“. Rien ne semble avoir changé, les gens ont oublié le temps. On s’y balade sans rencontrer le moindre touriste le long des rues silencieuses bordées de maisons basses, à mille lieues de l’effervescence des grandes villes. La maison, quartier général du guide suprême se visite. Elle est restée dans son jus avec ses escaliers branlants, la chambre rustique et l’enfilade de pièces dont le bureau où le portrait de Lénine voisine avec celui de Mao.
Le 15 octobre 1934 commence dans cette province au nord du Guizhou l’épopée de la Longue Marche, moment crucial dans l’histoire du Parti communiste chinois fondé à Shanghai en 1921.
Mao Zedong y entame un périple de 12 000 km vers le nord à la tête de 86 000 paysans, négligeant, contrairement à Lénine, une classe ouvrière ne représentant alors que 2% de la population. Cette armée mal équipée va le suivre aveuglément, bravant la faim et la nature hostile, livrant bataille sur bataille contre les troupes du Guomindang…
De cette guerre mobile il reste ici de nombreux souvenirs. En particulier en aval de la rivière Chishui, quatre fois traversée selon les revers de la bataille. Epoque mythique dont certains Chinois gardent une mémoire encore vive transmise par leurs parents. Coiffés de la casquette et vêtus du costume bleu, ils viennent en pèlerinage sur différents lieux évocateurs de la rivière, en particulier à Bing’an.
On les retrouve aussi au village de Datong, 30mn de voiture plus loin. C’est là que le Grand Timonier prépara sa marche historique. Datong est un village comme on les aime en Chine car très “couleur locale“. Rien ne semble avoir changé, les gens ont oublié le temps. On s’y balade sans rencontrer le moindre touriste le long des rues silencieuses bordées de maisons basses, à mille lieues de l’effervescence des grandes villes. La maison, quartier général du guide suprême se visite. Elle est restée dans son jus avec ses escaliers branlants, la chambre rustique et l’enfilade de pièces dont le bureau où le portrait de Lénine voisine avec celui de Mao.
Pendant les fêtes du Nouvel an vous voyez les femmes Miaos défiler dans leurs plus beaux atours. © Danxia ONTC
Dès l’âge de 8 ans la mère apprend à ses filles l’art de tenir l’aiguille pour qu’elles soient capables plus tard de broder l’étonnante jupe “aux cent plis“ © ONTC; Les femmes tiennent dans les mains une coupelle d’alcool de riz qu’elles vous invitent à boire en guise d’accueil. © Catherine Gary
Chez les Miao l’accueil est plus qu’une tradition
Ne pas manquer aussi le village tout près du site de Sidonggou. Si les Miaos sont informés de votre venue, ils vous attendent à l’entrée de la passerelle qui mène à leur village. Les femmes tiennent dans les mains une coupelle d’alcool de riz qu’elles vous invitent à boire en guise d’accueil.
Cet “esprit de la corne“ peut aussi vous être offert dans une corne de vache évidée car on honore ici cet animal emblématique pour son rôle central au quotidien. La vache traîne le soc pour labourer, donne son lait pour s’alimenter et ses bouses sont utiles comme engrais…
Voilà pourquoi la coiffe en argent martelé des femmes est surmontée de cornes, de même que le porche à l’entrée du village. Il n’est pas rare aussi qu’on tue un poulet ou un canard en l’honneur du visiteur et qu’on en partage avec lui le cœur.
Autre belle tradition, la broderie qui orne le costume de cérémonie et de mariage des femmes. Dès l’âge de 8 ans la mère apprend à ses filles l’art de tenir l’aiguille pour qu’elles soient capables plus tard de broder l’étonnante jupe “aux cent plis“, chaque motif rappelant légendes et mythologie : papillons, fleurs, oiseaux, étoiles…la beauté du résultat demande de la patience et du temps. Des 56 minorités ethniques vivant en Chine, les Miaos sont parmi les plus nombreux. On en compte 10 millions dans le pays dont 4 millions vivent dans les montagnes du Guizhou.
Pendant les fêtes du Nouvel an vous voyez les femmes défiler dans leurs plus beaux atours. Accompagnées des longues flûtes de Pan des hommes, elles chantent et dansent et toujours gardent le sourire.
Ne pas manquer aussi le village tout près du site de Sidonggou. Si les Miaos sont informés de votre venue, ils vous attendent à l’entrée de la passerelle qui mène à leur village. Les femmes tiennent dans les mains une coupelle d’alcool de riz qu’elles vous invitent à boire en guise d’accueil.
Cet “esprit de la corne“ peut aussi vous être offert dans une corne de vache évidée car on honore ici cet animal emblématique pour son rôle central au quotidien. La vache traîne le soc pour labourer, donne son lait pour s’alimenter et ses bouses sont utiles comme engrais…
Voilà pourquoi la coiffe en argent martelé des femmes est surmontée de cornes, de même que le porche à l’entrée du village. Il n’est pas rare aussi qu’on tue un poulet ou un canard en l’honneur du visiteur et qu’on en partage avec lui le cœur.
Autre belle tradition, la broderie qui orne le costume de cérémonie et de mariage des femmes. Dès l’âge de 8 ans la mère apprend à ses filles l’art de tenir l’aiguille pour qu’elles soient capables plus tard de broder l’étonnante jupe “aux cent plis“, chaque motif rappelant légendes et mythologie : papillons, fleurs, oiseaux, étoiles…la beauté du résultat demande de la patience et du temps. Des 56 minorités ethniques vivant en Chine, les Miaos sont parmi les plus nombreux. On en compte 10 millions dans le pays dont 4 millions vivent dans les montagnes du Guizhou.
Pendant les fêtes du Nouvel an vous voyez les femmes défiler dans leurs plus beaux atours. Accompagnées des longues flûtes de Pan des hommes, elles chantent et dansent et toujours gardent le sourire.
Des 56 minorités ethniques vivant en Chine, les Miaos sont parmi les plus nombreux. On en compte 10 millions dans le pays dont 4 millions vivent dans les montagnes du Guizhou. © ONTC
En haut a gauche : Début de la Longue Marche. © Catherine Gary; L'un des 5 ponts travesés par Mao © Catherine Gary ; Rue de Datong © Catherine Gary ; Broderie qui orne le costume de cérémonie et de mariage des femmes Miao. © Catherine Gary
Pratique
Office de Tourisme de la Chine :
15 Rue de Berri, 75008 Paris
Tél. : 01 56 59 10 10
Visa :
Indispensable à retirer en quinzaine de jours à l’avance.
Aller à Chishui
Parfait état du réseau routier (autoroutes et routes nationales). L’accès de l’aéroport aux sites de Chishui se fait en deux heures de voiture à partir des aéroports de Luzhou ou de Chongqing.
Dormir à Chishui :
Jinqian Jiahu. Très bel hôtel pas loin du centre ville. De 80 et 200 euros la chambre.
http://www.booking.com/hotel/cn/chi-shui-jin-qian-jia-hua-guo-ji-da-jiu-dian.is.html
Se restaurer :
La nourriture ici est délicieuse et variée. Choisissez plusieurs plats à partager selon vos goûts sur le plateau que vous faites tourner au centre de la table.
La langue :
Attendez-vous à utiliser le langage des gestes car l’anglais est très peu pratiqué. D’où l’intérêt d’un guide ou d’un circuit organisé.
Paysages de Danxia au Patrimoine naturel mondial
http://whc.unesco.org/fr/list/1335/
Office de Tourisme de la Chine :
15 Rue de Berri, 75008 Paris
Tél. : 01 56 59 10 10
Visa :
Indispensable à retirer en quinzaine de jours à l’avance.
Aller à Chishui
Parfait état du réseau routier (autoroutes et routes nationales). L’accès de l’aéroport aux sites de Chishui se fait en deux heures de voiture à partir des aéroports de Luzhou ou de Chongqing.
Dormir à Chishui :
Jinqian Jiahu. Très bel hôtel pas loin du centre ville. De 80 et 200 euros la chambre.
http://www.booking.com/hotel/cn/chi-shui-jin-qian-jia-hua-guo-ji-da-jiu-dian.is.html
Se restaurer :
La nourriture ici est délicieuse et variée. Choisissez plusieurs plats à partager selon vos goûts sur le plateau que vous faites tourner au centre de la table.
La langue :
Attendez-vous à utiliser le langage des gestes car l’anglais est très peu pratiqué. D’où l’intérêt d’un guide ou d’un circuit organisé.
Paysages de Danxia au Patrimoine naturel mondial
http://whc.unesco.org/fr/list/1335/