Roscoff, le charme et le caractère d’une ancienne ville corsaire

S’offrir le petit luxe d’une demeure du XVII è siècle 

Juste avant l’arrivée sur le port, le manoir se dresse sur la côte de la presqu’île Sainte Barbe, offrant l’un des plus beaux panoramas sur Roscoff.

Cet hôtel réputé, propriété depuis une quarantaine d’années de la famille Chapalain, vient de s’agrandir d’une aile contemporaine complétant l’ambiance historique qu’on lui connaît : murs de granite, poutres centenaires, hautes cheminées… Complété d’un Spa dont l’offre de soins se double de l’excellence de produits marins élaborés par Thalion sur cette côte riche en laminaires. 

On séjourne ici pour la clarté des chambres face à la mer mais aussi pour son restaurant dont la brigade s’active sous la houlette du chef Loïc Le Bail, étoilé Michelin depuis 1984.



Breton de Quimperlé, il a fait ses classes chez les plus grands, Alain Senderens, Guy Savoy, Pierre Gagnaire…avant de prendre les commandes du Brittany en 1990, imprimant sa marque avec une attention constante portée à l’excellence des produits locaux.

Homard bleu de Roscoff dont les viviers sont à deux pas, artichauts et choux fleurs de renommée internationale, oignons roses et primeurs de l’île de Batz…Tourteau de Roscoff, céleri, krampouz et pommes vertes, Turbot rôti, mousserons et pak choï grillé, Croquant léger aux fraises mara des bois… voilà pour quelques plats dont la finesse ne renie pas ses origines. Sans oublier les petits-déjeuners détox aux jus de légumes

Une architecture mémoire des corsaires et des armateurs
   
Avant d’embarquer pour l’Irlande ou l’Angleterre sur l’un des bateaux de Brittany ferries basés ici, une balade dans Roscoff réserve de belles surprises.

Très différent de ses voisines Saint-Pol-de-Léon ou Carantec, ce petit port face à l’Angleterre entretient toujours d’excellents contacts maritimes avec son voisin d’outre-Manche. Sa prospérité remonte à plus de quatre siècles, époque où le commerce et le transport maritime battaient ici leur plein. Sans compter qu’à partir du XVIème siècle Roscoff devient l’un des premiers ports de pêche à la   morue  vers Terre-Neuve et l'Islande. l

Côté terroir, les fameux Johnnies, le surnom donné aux agriculteurs qui n’hésitaient pas à prendre la mer pour vendre leurs oignons roses en Angleterre afin d’améliorer leur ordinaire. De cette prospérité passée demeurent les belles maisons en granite des armateurs et des corsaires. Toits d’ardoise, fenêtres à meneaux, gargouilles, lucarnes, escaliers à vis…

L’île de Batz, une escale de pure nature
 
Son exceptionnelle diversité biologique compte plus de trois mille espèces d’oiseaux :

sternes, fous de Bassan, cormorans, bernaches, tournepierres qui s’y observent en longeant les sentiers entre côtes rocheuses, landes et massifs dunaires. On y aperçoit aussi quelques phoques qui se prélassent sur le sable à l’abri des curieux.
 
Le climat très doux de cette île à 15mn en bateau du port permet l’épanouissement d’étonnantes plantes exotiques comme au jardin Georges Delaselle créé au début du XXe siècle par un parisien passionné de botanique ; il accueille l’exubérance de plantes et d’arbres venus d’Amérique, d’Australie, d’Afrique et d’Asie. Un concentré de nature pour un petit tour du monde au cœur de cette oasis. Autre curiosité, les champs de laminaires que cinq goémoniers récoltent tout au long de l’année pour  l’industrie alimentaire et cosmétique. D’où l’installation à Roscoff du plus ancien centre de thalassothérapie, toujours très actif pour les soins de santé et de bien-être.