Frôlant la gondole, le clair de lune et le clapotis de l'eau s’amusent avec les formes et les sens, éveillant l'imagination.©Patrick Cros
Dès les dernières lueurs du soleil, surgit une autre Venise. Encore plus intime et mystérieuse. Il suffit de s'écarter des artères commerçantes pour sentir le poids des siècles, tapi dans l'ombre d'un labyrinthe de ruelles. On se perd avec délice dans cet enchevêtrement étrange où se mêlent édifices séculaires et eau ténébreuse. Les fantômes du passé planent encore entre les ponts de pierre, se glissent sous des arcades, s'arrêtent parfois sur un quai abandonné ou près d'un portique. Le clair de lune et le clapotis de l'eau s’amusent avec les formes et les sens, éveillant l'imagination.
La nuit vénitienne éclabousse de lumières étranges une multitude de canaux ©Patrick Cros
La magie de la nuit vénitienne éclabousse de lumières étranges une multitude de canaux, rebondit sur d'anciens ponts de pierre et se perd dans la nuit au fond de voies obscures. Quelques fenêtres éclairées rappellent que la vie est toujours bien présente derrière ces murs sombres. Derrière les vitrines de boutiques qui ont fermé leurs portes, les masques de carnaval semblent animés d'une vie intérieure, fascinante et inquiétante. Dans le silence qui s'installe peu à peu, églises, palais, monuments et places racontent tous la même force artistique et culturelle qui a marqué, et marque encore, l’histoire de cette ville millénaire. Les siècles se mélangent, se superposent, au fil d'une balade nocturne. On se surprend à imaginer les habitants qui se sont succédés depuis la fondation de la ville au VIème siècle, et qui ont colonisé la mer en construisant les bâtiments sur l'eau. Les Vénitiens utilisèrent, par exemple, plus d'un million de pilotis en bois de quatre mètres de long pour ériger au XVIIème siècle la Basilique Santa Maria della salute, à l'extrémité sud du Grand Canal. Des bâtisseurs de renom se sont succédés tel Andrea Palladio, architecte de la Renaissance italienne qui a imaginé plusieurs bâtiments majeurs dont la basilique San Giorgio Maggiore, dans le bassin de Saint-Marc, face à la Piazetta de Venise. L'église est célèbre pour son chœur décoré de toiles du Tintoret : La Manne et surtout La Cène, l'une des peintures les plus célèbres du maître.
De gauche à droite : La place Saint-Marc joue la nuit avec l'eau et la lumière ©Patrick Cros; Le pont Rialto ©Patrick Cros; L'église Santa Maria Della Salute ©Patrick Cros
Sous les lumières du Grand Canal
De l'ombre à la lumière, la richesse de la ville surprend au détour d'une ruelle. Le Grand canal surgit, éclairé de lampadaires qui mettent en valeur le patrimoine souvent exceptionnel qui l'entoure. Cette voie d'eau royale parcourt la ville sur près de quatre kilomètres, entourée de palais et autres bâtisses qui ont fait le prestige et la renommée de la cité des doges. Le vaporetto emporte les visiteurs jusque tard dans la nuit, du Pont de la liberté, au nord-ouest, à la Place Saint-Marc, au sud.
Sur la rive droite, qu'on rejoint en traversant le célèbre Pont Rialto, on arrive dans les quartiers des sestieri de San Polo, Santa Croce et Dorsoduro où se trouvent certains des “campi” les plus renommés de Venise, entourés par de splendides palais religieux et seigneuriaux. Les pas conduisent ensuite à San Rocco, où se trouve une des anciennes Grandes Ecoles de la ville et l’église portant le nom du saint. Puis apparaissent la fameuse Basilica Santa Maria Gloriosa des Frari, l'un des plus importants complexes des moines de Saint Francesco et l'église San Giacomo dall’Orio, décorée de splendides œuvres de la renaissance vénitienne. Un peu loin, se dévoilent les églises San Sebastiano, magistralement décorée par Paolo Veronese, et San Nicolò des Mendicoli, l'une des plus anciennes de la ville.
De l'ombre à la lumière, la richesse de la ville surprend au détour d'une ruelle. Le Grand canal surgit, éclairé de lampadaires qui mettent en valeur le patrimoine souvent exceptionnel qui l'entoure. Cette voie d'eau royale parcourt la ville sur près de quatre kilomètres, entourée de palais et autres bâtisses qui ont fait le prestige et la renommée de la cité des doges. Le vaporetto emporte les visiteurs jusque tard dans la nuit, du Pont de la liberté, au nord-ouest, à la Place Saint-Marc, au sud.
Sur la rive droite, qu'on rejoint en traversant le célèbre Pont Rialto, on arrive dans les quartiers des sestieri de San Polo, Santa Croce et Dorsoduro où se trouvent certains des “campi” les plus renommés de Venise, entourés par de splendides palais religieux et seigneuriaux. Les pas conduisent ensuite à San Rocco, où se trouve une des anciennes Grandes Ecoles de la ville et l’église portant le nom du saint. Puis apparaissent la fameuse Basilica Santa Maria Gloriosa des Frari, l'un des plus importants complexes des moines de Saint Francesco et l'église San Giacomo dall’Orio, décorée de splendides œuvres de la renaissance vénitienne. Un peu loin, se dévoilent les églises San Sebastiano, magistralement décorée par Paolo Veronese, et San Nicolò des Mendicoli, l'une des plus anciennes de la ville.
Les palais vénitiens vibrent la nuit au rythme de concerts de musique classique ©Patrick Cros
Le calme qui règne est parfois trompeur. Certains de ces sites vibrent aussi le soir et même une partie de la nuit au rythme de concerts de musique classique.
Situé sur le Grand Canal, le Palazzo Barbarigo-Minotto accueille le 1er décembre, par exemple, la Traviata de Giuseppe Verdi, dont la première représentation a eu lieu à Venise en 1853. Ce splendide palais du XVe siècle fut enrichi au fil des siècles par des artistes renommés, dont Tiepolo, Fontebasso, Mingozzi, Carpoforo, Mazzetti.
Situé sur le Grand Canal, le Palazzo Barbarigo-Minotto accueille le 1er décembre, par exemple, la Traviata de Giuseppe Verdi, dont la première représentation a eu lieu à Venise en 1853. Ce splendide palais du XVe siècle fut enrichi au fil des siècles par des artistes renommés, dont Tiepolo, Fontebasso, Mingozzi, Carpoforo, Mazzetti.
De gauche à droite : La Basilique Saint-Marc ©Patrick Cros; Le Grand canal parcourt la ville sur près de quatre kilomètres ©Patrick Cros; Balade au coeur de la nuit vénitienne ©Patrick Cros
Les fantômes du passé
A la faveur de l'acqua alta, l'eau envahit parfois une partie des pavés de la place Saint Marc, de l'automne au début du printemps. Une nouvelle occasion pour les lumières de la nuit de jouer avec l'eau et les formes. Les noctambules traversent alors sur des estrades les zones les plus inondées. Les silhouettes se découpent en ombres chinoises le long d'arcades éclairées par les dernières lumières des magasins et restaurants.
En partant de la Place Saint Marc, et après avoir traversé le Pont des Soupirs, on arrive dans Sestiere Castello, riche d'autres chefs-d’œuvre architecturaux et artistiques. Plusieurs “campi” historiques sont également réputés dans ce quartier. Ces places vénitiennes ont été embellies au centre par des monuments de prestige et sont dominées par d’imposants édifices religieux comme les églises de Santa Maria dei Miracoli, splendide exemple d’architecture de la renaissance, ou encore de San Giovanni in Bragora, l’une des plus belles églises locales.
A la faveur de l'acqua alta, l'eau envahit parfois une partie des pavés de la place Saint Marc, de l'automne au début du printemps. Une nouvelle occasion pour les lumières de la nuit de jouer avec l'eau et les formes. Les noctambules traversent alors sur des estrades les zones les plus inondées. Les silhouettes se découpent en ombres chinoises le long d'arcades éclairées par les dernières lumières des magasins et restaurants.
En partant de la Place Saint Marc, et après avoir traversé le Pont des Soupirs, on arrive dans Sestiere Castello, riche d'autres chefs-d’œuvre architecturaux et artistiques. Plusieurs “campi” historiques sont également réputés dans ce quartier. Ces places vénitiennes ont été embellies au centre par des monuments de prestige et sont dominées par d’imposants édifices religieux comme les églises de Santa Maria dei Miracoli, splendide exemple d’architecture de la renaissance, ou encore de San Giovanni in Bragora, l’une des plus belles églises locales.
A Cannaregio se trouve aussi le Campo de la Madonna dell’orto, l'un des derniers exemples de l’ancien pavage en forme d’arête de poisson, où se trouve l’église homonyme, décorée par le grand Tintoretto et par l’Ecole des Mercanti. ( © PaolodeFaveri)
En continuant la promenade à travers les ruelles, on découvre le plus grand Arsenal du monde, construit au XIIème siècle, qui abrite quelques unes des plus belles œuvres de Carpaccio. A Cannaregio se trouve aussi le Campo de la Madonna dell’orto, l'un des derniers exemples de l’ancien pavage en forme d’arête de poisson, où se trouve l’église homonyme, décorée par le grand Tintoretto et par l’Ecole des Mercanti. Sans oublier un autre magnifique exemple d’architecture de la renaissance : l’Eglise de San Giovanni Crisostomo, œuvre ultime de Mauro Codussi. Tout au long de la nuit, Venise se dévoile dans toute sa richesse et fait resurgir les fantômes de son passé.
Patrick Cros
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Le masque vénitien renforce le mystère au coeur de la nuit ©Patrick Cros
Plus d'infos
ENIT- Office National Italien de Tourisme -
www.italia.it/fr/ -
Email service information Enit :
infoitalie.paris@enit.it
APT della Provincia di Venezia -
www.turismovenezia.it/
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L'église Santa Maria Della Salute annonce la fin du Grand canal, à deux pas de la place Saint-Marc ©Patrick Cros