Le domaine skiable de La Bresse-Hohneck… berceau de la famille Remy. ©Bertrand Munier
Jean-Marie Remy : un Vosgien visionnaire des sports d’hiver français. ©Bertrand Munier
Berceau de champions internationaux
Station touristique au charme authentique avec ses résineux qui s’élancent à l’assaut du ciel, berceau de grands champions de ski nordique et alpin, La Bresse jouit d’une réputation non usurpée dans les lacis des sports hivernaux.
En égrenant le palmarès des sportifs bressauds auréolés de titres hexagonaux, mondiaux et olympiques, c’est un chapelet de distinctions qui émerge au grand jour. Le premier à rosir de fierté fut René Poirot. Au regard de son exploit sans précédent obtenu à Autrans (1952), le précieux passeport des J.O lui était accessible.
Pourtant le champion de France bressaud n’aura jamais le privilège d’accompagner la cohorte de sélectionnés pour les jeux italiens de Cortina d’Ampezo (1956). Un honneur qui échut finalement à son compatriote Charles Binaux avant que d’autres locaux étoffent les rangs des sélectionnés olympiques : les frères Gilbert et Gervais Poirot, Daniel et Éric Claudon, Jean-Claude Viry, Yannick Arnould…
Puis quand retentit « La Marseillaise » sur le sol savoyard d’Albertville, le vendredi 14 février 1992, c’est toute une ville qui applaudit et exulte aux prouesses de Véronique Claudel, médaillée d’or en biathlon par équipe. Pour cet évènement unique, La Bresse pavoisa sa cité en l’honneur de l’enfant du pays. À cette occasion, cette localité du massif vosgien rappela qu’elle était un site propice aux champions et qu’elle enregistrait sur ses tablettes, près de 150 titres nationaux et plus de 20 sélectionnés aux Jeux olympiques. Un record !
Tous ces sportifs ont, un jour ou l’autre, glissé sur les pentes locales ou arpenté le domaine familial Remy, haut-lieu du cirque blanc et du tourisme vosgien. Rencontre avec les pionniers de cette formidable aventure… qui fête cette année ses 50 années d’existence avec éclat.
Station touristique au charme authentique avec ses résineux qui s’élancent à l’assaut du ciel, berceau de grands champions de ski nordique et alpin, La Bresse jouit d’une réputation non usurpée dans les lacis des sports hivernaux.
En égrenant le palmarès des sportifs bressauds auréolés de titres hexagonaux, mondiaux et olympiques, c’est un chapelet de distinctions qui émerge au grand jour. Le premier à rosir de fierté fut René Poirot. Au regard de son exploit sans précédent obtenu à Autrans (1952), le précieux passeport des J.O lui était accessible.
Pourtant le champion de France bressaud n’aura jamais le privilège d’accompagner la cohorte de sélectionnés pour les jeux italiens de Cortina d’Ampezo (1956). Un honneur qui échut finalement à son compatriote Charles Binaux avant que d’autres locaux étoffent les rangs des sélectionnés olympiques : les frères Gilbert et Gervais Poirot, Daniel et Éric Claudon, Jean-Claude Viry, Yannick Arnould…
Puis quand retentit « La Marseillaise » sur le sol savoyard d’Albertville, le vendredi 14 février 1992, c’est toute une ville qui applaudit et exulte aux prouesses de Véronique Claudel, médaillée d’or en biathlon par équipe. Pour cet évènement unique, La Bresse pavoisa sa cité en l’honneur de l’enfant du pays. À cette occasion, cette localité du massif vosgien rappela qu’elle était un site propice aux champions et qu’elle enregistrait sur ses tablettes, près de 150 titres nationaux et plus de 20 sélectionnés aux Jeux olympiques. Un record !
Tous ces sportifs ont, un jour ou l’autre, glissé sur les pentes locales ou arpenté le domaine familial Remy, haut-lieu du cirque blanc et du tourisme vosgien. Rencontre avec les pionniers de cette formidable aventure… qui fête cette année ses 50 années d’existence avec éclat.
Le site de « Super Vallée » La Bresse dans les années 1960. ©Jean-Marie Remy
Une success-story familiale
La genèse de cette destinée trouve ses racines dans le terreau vosgien de La Bresse par l’intermédiaire de Constant Remy et de son épouse née Antoinette Jeangeorges.
Parents de six enfants (Marie, Anne, Alice, Pierre, Maurice et Marcel), le couple fut tout d’abord tisserand, dans une vallée où le textile régnait en maître. Puis les circonstances de la vie les menèrent à exploiter un café et une boulangerie. Malheureusement le décès prématuré du patriarche à l’âge de 36 ans contraint son épouse à élever seule ses enfants, tout en gérant la petite entreprise familiale. Pierre, l’un d’eux, donna son nom à un jeune loyas (Thérèse-Georgette Pierrel) laquelle se révèla une excellente cuisinière. De ce fait, ils décidèrent de créer une auberge entre-les-deux-guerres avant que les premiers congés payés octroyés par le Front Populaire propulsent le tourisme en haut de l’affiche.
Parents de six enfants (Marie, Anne, Alice, Pierre, Maurice et Marcel), le couple fut tout d’abord tisserand, dans une vallée où le textile régnait en maître. Puis les circonstances de la vie les menèrent à exploiter un café et une boulangerie. Malheureusement le décès prématuré du patriarche à l’âge de 36 ans contraint son épouse à élever seule ses enfants, tout en gérant la petite entreprise familiale. Pierre, l’un d’eux, donna son nom à un jeune loyas (Thérèse-Georgette Pierrel) laquelle se révèla une excellente cuisinière. De ce fait, ils décidèrent de créer une auberge entre-les-deux-guerres avant que les premiers congés payés octroyés par le Front Populaire propulsent le tourisme en haut de l’affiche.
Ce commerce aiguisa rapidement la curiosité et l’appétit tant des Bressauds que des touristes. Aussi fut-il décidé d’acheter progressivement les appartements attenants à l’immeuble. Ce seront les prémices de l’Hôtel des Vallées à La Bresse intra-muros. Hélas ! Tel un château de cartes, le bel édifice s’écroula. La Seconde Guerre mondiale fit son œuvre dévastatrice. Adolescent, Jean-Marie Remy se remémore ces instants douloureux : « Ce sont des pages indélébiles de mon existence. Le travail de mes parents était réduit à néant. Il n’y avait plus que de la poussière ou des poutres calcinées. » Toutefois avec la foi et la détermination des robustes montagnards, le couple Remy s’attela avec célérité à donner un nouvel élan à leur activité… même dans une cabane en bois avant la reconstruction de leur hôtel.
L’Hôtel des Vallées à La Bresse intra-muros où tout à commencer… ©Bertrand Munier
Une belle fratrie, un savoir-faire et une réputation qui va au-delà des Vosges...
Une fierté pour les quatre enfants Remy qui vont baigner à leur tour dans le métier de la restauration ou de l’hôtellerie et de facto dans les écheveaux sportifs.
Marcelle, la première de cordée, enjoliva l’annulaire de Marcel Arnould dont le fils Yannick brilla en ski alpin sous la tunique tricolore. De son côté René unit sa destinée à Nicole Crouvezier et ensemble exploitèrent le complexe parental. Ils seront les heureux parents de Claude (futur propriétaire du Grand Hôtel à Gérardmer), Françoise (multiple championne de France de ski nordique) et Valéry (épouse de Philippe, le fils de Georges Huart, entraîneur du FC Metz et de l’AS. Nancy-Lorraine).
Le second fils Jean-Marie (marié à Yvette Fleurance), père de Sylvie et Jean-Yves, va propulser le domaine à une dimension nationale et internationale, imité ensuite par son second enfant. Quant à Michel (époux de Monique Claudel), disparu beaucoup trop vite, il connaîtra la paternité grâce à Catherine et Sandrine.
Sans cette belle et grande fratrie, La Bresse ne s’imposerait sûrement point, comme l’un des carrefours skiables incontournables du Grand-Est.
Une success-story qui va bien au-delà des Vosges et de sa ceinture, étant donné que Jean-Marie Remy puis son fils, déployèrent leur entreprise sur plusieurs autres massifs hexagonaux (Pays-de-Savoie, Hautes-Alpes) mais également transalpin (Piémont Italien).
Une fierté pour les quatre enfants Remy qui vont baigner à leur tour dans le métier de la restauration ou de l’hôtellerie et de facto dans les écheveaux sportifs.
Marcelle, la première de cordée, enjoliva l’annulaire de Marcel Arnould dont le fils Yannick brilla en ski alpin sous la tunique tricolore. De son côté René unit sa destinée à Nicole Crouvezier et ensemble exploitèrent le complexe parental. Ils seront les heureux parents de Claude (futur propriétaire du Grand Hôtel à Gérardmer), Françoise (multiple championne de France de ski nordique) et Valéry (épouse de Philippe, le fils de Georges Huart, entraîneur du FC Metz et de l’AS. Nancy-Lorraine).
Le second fils Jean-Marie (marié à Yvette Fleurance), père de Sylvie et Jean-Yves, va propulser le domaine à une dimension nationale et internationale, imité ensuite par son second enfant. Quant à Michel (époux de Monique Claudel), disparu beaucoup trop vite, il connaîtra la paternité grâce à Catherine et Sandrine.
Sans cette belle et grande fratrie, La Bresse ne s’imposerait sûrement point, comme l’un des carrefours skiables incontournables du Grand-Est.
Une success-story qui va bien au-delà des Vosges et de sa ceinture, étant donné que Jean-Marie Remy puis son fils, déployèrent leur entreprise sur plusieurs autres massifs hexagonaux (Pays-de-Savoie, Hautes-Alpes) mais également transalpin (Piémont Italien).
De gauche à droite : Jean-Yves Remy le président du groupe « Labellemontagne ». ©Labellemontagne ; La Bresse-Hohneck le paradis également des enfants. ©Bertrand Munier
Jean-Marie Remy la figure tutélaire du domaine éponyme
Sous l’impulsion de Jean-Marie, la « Société Remy Loisirs » est portée sur les fonts baptismaux au début des années 1960 avec le site de La Bresse avant d’ajouter la station de ski et de loisirs d’été de la Bresse-Hohneck puis le déploiement des activités dans les Alpes françaises et italiennes.
Cette diversification géographique donna naissance au groupe « Labellemontagne » avec un investissement constant au niveau des diverses prestations de service, tant sur le plan sportif, loisirs qu’environnemental (remontées mécaniques, hébergement, restauration…). « Ce développement au-delà de notre sol natal est la conséquence de l’hiver 1989-1990 quasiment sans neige, confesse Jean-Yves Remy, président du directoire. Malgré ce constat patent il n’était nullement question de fermer les portes de l’entreprise en laissant les salariés et notre outil de travail en déshérence. Il fallait absolument pérenniser le groupe et sécuriser ensuite la société. C’est ainsi que mon père décida de mutualiser le risque météorologique et d’investir dans d’autres régions. »
Finalement le challenge audacieux de Jean-Marie Remy s’avéra gagnant. Un visionnaire qui préféra d’emblée renoncer à une carrière de steward d’Air France qui s’annonçait sous les meilleurs auspices pour intégrer l’école hôtelière à Thonon-les-Bains (74) et reprendre l’affaire familiale à bout de souffle.
Cette diversification géographique donna naissance au groupe « Labellemontagne » avec un investissement constant au niveau des diverses prestations de service, tant sur le plan sportif, loisirs qu’environnemental (remontées mécaniques, hébergement, restauration…). « Ce développement au-delà de notre sol natal est la conséquence de l’hiver 1989-1990 quasiment sans neige, confesse Jean-Yves Remy, président du directoire. Malgré ce constat patent il n’était nullement question de fermer les portes de l’entreprise en laissant les salariés et notre outil de travail en déshérence. Il fallait absolument pérenniser le groupe et sécuriser ensuite la société. C’est ainsi que mon père décida de mutualiser le risque météorologique et d’investir dans d’autres régions. »
Finalement le challenge audacieux de Jean-Marie Remy s’avéra gagnant. Un visionnaire qui préféra d’emblée renoncer à une carrière de steward d’Air France qui s’annonçait sous les meilleurs auspices pour intégrer l’école hôtelière à Thonon-les-Bains (74) et reprendre l’affaire familiale à bout de souffle.
Il y a 50 ans se tournait dans les Vosges le film "Les grandes Gueules " © panoramio.com
« Rien ne fut aisé, concède humblement Jean-Marie. Il nous a fallu beaucoup d’énergie, d’audace, convaincre les banquiers et avant tout la municipalité bressaude qui n’était pas disposée à nous vendre un endroit idoine pour skier. Sans la pugnacité du maire local Jean Mougel notre projet ambitieux était un fétu de paille. Pour une seule voix (la sienne), le site de la Vologne n’aurait jamais vu le jour. Ensuite, renchérit-il, si sa municipalité mettait son veto à notre dessein, il démissionnait de facto. C’était un homme de caractère à qui je voue une reconnaissance éternelle. »
Après ? Ce sont 19 hectares de terre et de forêts qui furent la proie des bulldozers pour qu’émerge enfin le domaine de La Bresse qui sera l’un des premiers en France à développer la neige de culture et le ski nocturne. Intarissable sur cette période fébrile, Jean-Marie Remy est féru d’anecdotes comme la venue de Bourvil sur les lieux des travaux lors du tournage « Des Grandes Gueules » de Robert Enrico avec Lino Ventura, Marie Dubois, Michel Constantin… « J’ai même un cliché collector paraphé par le réalisateur », poursuit-il fièrement.
Après ? Ce sont 19 hectares de terre et de forêts qui furent la proie des bulldozers pour qu’émerge enfin le domaine de La Bresse qui sera l’un des premiers en France à développer la neige de culture et le ski nocturne. Intarissable sur cette période fébrile, Jean-Marie Remy est féru d’anecdotes comme la venue de Bourvil sur les lieux des travaux lors du tournage « Des Grandes Gueules » de Robert Enrico avec Lino Ventura, Marie Dubois, Michel Constantin… « J’ai même un cliché collector paraphé par le réalisateur », poursuit-il fièrement.
Catherine Remy : la directrice du Slalom La Bresse-Le Hohneck qui veille sur tout le secteur de l’hôtellerie, la restauration et les magasins. ©Bertrand Munier
Un savoir-faire reconnu et une société fédératrice
Pionnière dans de nombreux secteurs, la famille Remy a su fédérer autour de son nom et de ses compétences un grand nombre de décideurs publics.
En 2016, le groupe « Labellemontagne » est le second opérateur du secteur des sports d’hiver en France avec ses douze stations dans les Vosges (La Bresse-Hohneck, La Schlucht), les Pays-de-Savoie (Saint-François Longchamp, Pralognan-la-Vanoise, Manigod et Crest-Voland/Cohennoz, Notre-Dame de Bellecombe/Flumet et Praz-sur-Arly qui forment l’Espace Diamant), les Hautes-Alpes (Orcières 1850, Risoul 1850) et Bardonecchia (Piémont Italien), pas moins de 250 salariés auxquels s’ajoutent 1300 saisonniers, le tout gérant un chiffre d’affaire de plus de 70 millions d’euros dans l’exploitation des remontées mécaniques de l’ensemble des sites.
Pour cela « Labellemontagne » dont le siège est stratégiquement basé à Montmélian en Savoie (à proximité de Chambéry) s’appuie sur le savoir-faire légendaire des Rémy et le professionnalisme de l’ensemble du personnel.
Bertrand Munier
En 2016, le groupe « Labellemontagne » est le second opérateur du secteur des sports d’hiver en France avec ses douze stations dans les Vosges (La Bresse-Hohneck, La Schlucht), les Pays-de-Savoie (Saint-François Longchamp, Pralognan-la-Vanoise, Manigod et Crest-Voland/Cohennoz, Notre-Dame de Bellecombe/Flumet et Praz-sur-Arly qui forment l’Espace Diamant), les Hautes-Alpes (Orcières 1850, Risoul 1850) et Bardonecchia (Piémont Italien), pas moins de 250 salariés auxquels s’ajoutent 1300 saisonniers, le tout gérant un chiffre d’affaire de plus de 70 millions d’euros dans l’exploitation des remontées mécaniques de l’ensemble des sites.
Pour cela « Labellemontagne » dont le siège est stratégiquement basé à Montmélian en Savoie (à proximité de Chambéry) s’appuie sur le savoir-faire légendaire des Rémy et le professionnalisme de l’ensemble du personnel.
Bertrand Munier
De gauche à droite : Le domaine de Risoul dans les Hautes-Alpes. ©Labellemontagne.; Le plateau du Rocherousse à Orcières. ©Labellemontagne.; La station de Praz-sur-Arly sur l’Espace Diamant. ©Labellemontagne.
A lire
Cette fabuleuse saga est à retrouver dès à présent
à travers l’ouvrage qui vient de paraître :
« Ces Vosgiens qui bâtissent des aventures »
de l'auteure Cécile Girardin ( historienne d’entreprise)
avec Jean-Marie Remy.
Éditions « Labellemontagne »
92 pages, prix 14,90 €
Cette fabuleuse saga est à retrouver dès à présent
à travers l’ouvrage qui vient de paraître :
« Ces Vosgiens qui bâtissent des aventures »
de l'auteure Cécile Girardin ( historienne d’entreprise)
avec Jean-Marie Remy.
Éditions « Labellemontagne »
92 pages, prix 14,90 €
Douze stations forment le groupe Labellemontagne. ©Bertrand Munier
Plus d’Infos
Groupe « Labellemontagne »
Président directeur général :
Jean-Yves Remy
Siège social :
Montmélian (Savoie)
Site : www.labellemontagne.com
Le site skiable de Manigod en Pays-de-Savoie. ©Labellemontagne. P-Lebeau